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Les décideurs résolus à soutenir à fond le cabinet

Selon des sources fiables, officielles ou politiques, la Syrie a décidé de soutenir à fond le cabinet Karamé. En l’aidant à faire appliquer ses décisions dans les meilleures conditions pour démentir ceux qui dénigrent le gouvernement en le qualifiant de poids plume à cause de la faiblesse de représentation de certains de ses membres. Damas veut donc montrer que cette équipe est capable de mener à bien des projets que d’autres, apparemment plus consistantes, n’ont pu réaliser. Car le secret réside dans la cohésion, dans l’entente, dans l’harmonie entre les responsables, entre les dirigeants, à tous les niveaux. Mais pourquoi n’a-t-on pas agi pareillement quand Hariri était au pouvoir ? Pourquoi a-t-on laissé ce pays dépérir pendant des années, notamment à cause des querelles au sein de l’État ? Pourquoi a-t-on empêché les gouvernements successifs de travailler, surtout après Paris II ? Pourquoi n’avoir pas mis un terme sérieux au conflit endémique entre les présidents Lahoud et Hariri que même l’arbitrage des procédures institutionnelles, le vote en Conseil des ministres n’arrivaient pas à départager ? On sait en effet qu’ils se disputaient sur presque tout, y compris sur la façon de préparer l’ordre du jour des séances du Conseil. Dont les débats étaient marqués par de vives tensions, un esprit évident de vindicte qui paralysait l’action du pouvoir. On a veillé à former autrement le nouveau gouvernement, où la cohésion ne pose pas problème. Qui va pouvoir dynamiser le rôle des institutions et, éventuellement, recourir à leur verdict en cas de divergences, sans qu’il y ait empiétement. C’est ce qu’a confirmé, après une audience qu’Assad lui a accordée, Élie Ferzli. Déclarant que le chef de l’État syrien va soutenir les orientations du cabinet Karamé. Car il estime que cet organisme est capable d’opérer le sauvetage, de remettre les institutions au travail en les dégageant des dérives antérieures. Le ministre de l’Information répète que le président Assad veut aider les Libanais à faire fonctionner l’État sur des bases institutionnelles et non sur des bases de fermes politiques. Selon les mêmes sources fiables précédemment citées, la Syrie n’accorde pas une grande importance au fait que le gouvernement Karamé n’ait pu décrocher qu’une majorité étriquée à la Chambre. Car, affirment-ils, elle connaît les arrière-plans de la désaffection parlementaire. Un fond qui n’aurait rien à voir avec la composition du cabinet ni avec le poids de ses membres, mais se trouve lié à des considérations de frustrations diverses, des formations ou des personnes écartées du cabinet. Sans compter l’opposition de base, hostile au système. Toujours d’après les mêmes personnalités informées, la Syrie va si loin dans son appui au pouvoir libanais qu’elle est prête à accepter tout ce qu’il souhaiterait par rapport à sa présence militaire dans ce pays. Ainsi que tout ce qu’il déciderait pour réaliser la réforme administrative, réhabiliter les organismes de contrôle, élaborer une loi électorale juste et équilibrée, sans immixtion syrienne. Ce qui constitue un élément essentiel, vu que les dernières lois étaient parachutées, tout comme la majorité des députés qui en étaient le résultat. De même pour la lutte contre la corruption, le gaspillage et la gabegie. La Syrie, toujours d’après ces témoins, serait disposée à faciliter la fermeture des robinets et la suppression de caisses ou conseils dispendieux, recommandée dans le projet de budget 2005 par l’ancien ministre des Finances, Fouad Siniora. Un objectif de taille, contré sous les précédents gouvernements par les pôles d’influence concernés. Émile KHOURY
Selon des sources fiables, officielles ou politiques, la Syrie a décidé de soutenir à fond le cabinet Karamé. En l’aidant à faire appliquer ses décisions dans les meilleures conditions pour démentir ceux qui dénigrent le gouvernement en le qualifiant de poids plume à cause de la faiblesse de représentation de certains de ses membres. Damas veut donc montrer que cette...