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La Côte d’Ivoire veut faire condamner Paris à l’Onu Au moins sept tués parmi des manifestants antifrançais à Abidjan (photo)

Au moins sept manifestants ivoiriens ont été tués hier après-midi à Abidjan après des tirs de sommation de militaires français qui ont provoqué un mouvement de panique dans le quartier de Cocody, où la mobilisation antifrançaise restait forte près de la résidence présidentielle. «Nous avons pour le moment sept morts et plusieurs blessés dont certains dans un état grave », a indiqué un médecin du Centre hospitalier universitaire (CHU) du quartier de Cocody. Des tirs très nourris ont créé la panique dans le quartier où des dizaines de milliers de personnes étaient venues « exiger » le départ des blindés français positionnés depuis lundi sur le parking de l’hôtel Ivoire. Les militaires français ont, après ces tirs, quitté leur position de l’hôtel dont le hall a aussitôt été saccagé par les manifestants. Des milliers de manifestants se relayent devant l’hôtel depuis lundi matin dans un face-à-face très tendu avec les militaires français. Le déploiement d’une cinquantaine de blindés français sur le parking de l’hôtel avait attisé la colère des « jeunes patriotes », qui accusaient les forces françaises de chercher à « renverser » le chef de l’État ivoirien, dont la résidence se trouve à proximité. L’ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’Onu a annoncé avoir saisi le Conseil de sécurité pour qu’il fasse une déclaration condamnant l’action de la France comme constituant « une violation flagrante de la souveraineté » ivoirienne. Plus tôt hier, le ministère ivoirien des Affaires sociales a annoncé qu’au moins 30 Ivoiriens avaient été tués depuis samedi dans les violentes manifestations qui secouent Abidjan. « C’est l’armée française qui les a tués, nous n’avons pas encore fait le bilan qui sera plus lourd », a affirmé un responsable de ce ministère. Depuis samedi, les affrontements qui opposent forces françaises et « jeunes patriotes » partisans du régime de Laurent Gbagbo ont fait en outre plus de 600 blessés, dont certains par balle, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). À Paris, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a déclaré hier que « notre priorité immédiate a été de ramener le calme mais à l’heure où je vous parle, la situation reste précaire et je crains qu’elle ne se tende ». Dans un souci d’apaisement, Jean-Pierre Raffarin a insisté sur le fait que « la crise qui secoue la Côte d’Ivoire n’est en aucune façon un tête-à-tête entre la France et la Côte d’Ivoire » et que la France a pour « seul but d’éviter la guerre civile ». D’autre part, quelque 1 000 étrangers ont été mis en sécurité dans des camps de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et 1 300 autres ont été hébergés à la base militaire française d’Abidjan. La France, qui refusait jusqu’alors de parler de rapatriement, a annoncé hier soir que plusieurs avions avaient été affrétés pour rapatrier les Français « en détresse » qui le souhaitent et ravitailler ceux qui en ont besoin. Les pillages et violences antifrançaises à Abidjan avaient débuté peu après la neutralisation samedi de « tous les moyens aériens » des forces ivoiriennes par la force française Licorne, en riposte à une attaque gouvernementale qui avait tué neuf militaires français à Bouaké. La ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a affirmé que « les conditions du survol et du bombardement » de la position militaire française de Bouaké ne laissaient « pas de place au doute » sur une « action délibérée ». Les bombardements effectués par l’armée entre jeudi et samedi dans le nord du pays ont fait, en outre, « au moins 85 morts », a affirmé hier à Bouaké le dirigeant de la rébellion nordiste Guillaume Soro. Depuis Genève, l’Onu a appelé hier le gouvernement ivoirien à rétablir l’électricité dans les zones nord tenues par les rebelles, la coupure mettant en péril l’approvisionnement en eau dans plusieurs grandes villes. Enfin, mandaté par l’Union africaine, le président sud-africain Thabo Mbeki a rencontré hier à Abidjan le président Gbagbo et s’est déclaré « encouragé » par l’engagement de son homologue ivoirien à appliquer les accords de paix.

Au moins sept manifestants ivoiriens ont été tués hier après-midi à Abidjan après des tirs de sommation de militaires français qui ont provoqué un mouvement de panique dans le quartier de Cocody, où la mobilisation antifrançaise restait forte près de la résidence présidentielle.
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