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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinéma - Léonardo Di Caprio incarne « The Aviator » dans le film de Martin Scorsese L’extravagant Howard Hughes (photos)

Voilà un film qui va faire du bruit. Un bruit énorme, et pas seulement à Hollywood. Parce que son «héros» – plus précisément un antihéros – s’appelait Howard Hughes (incarné par Leonardo Di Caprio, déjà un atout notable). Et aussi parce que le metteur en scène de « The Aviator » a pour nom Martin Scorsese, à qui l’on doit tant de chefs-d’œuvre du septième art. Mais qui était donc Howard Hughes? On dit souvent, non sans raison, que le cinéma s’est intéressé de tout temps aux personnages hors série (historiques, entre autres, mais pas seulement). Dans le cas présent, c’est le monde du cinéma hollywoodien lui-même qui a, en quelque sorte, «généré» Howard Hughes. Un homme tourmenté par de folles ambitions, un obsédé sexuel, un producteur-réalisateur de films parfois d’une réelle qualité... et un passionné d’aviation (d’où le titre du film). La saga d’Howard Hughes est incroyable. Elle ne ressemble à aucune autre. Un aventurier hors normes Né à Houston (Texas) en 1904, Howard Hughes était le neveu d’un homme déjà peu ordinaire, Rupert Hughes. Un riche propriétaire de gisements pétroliers locaux et, à la fois, romancier et scénariste. Ce qui amène sans doute Howard à s’intéresser au cinéma. À 23 ans, il fonde (en 1927) sa propre société, la Caddo, devenant ainsi un producteur indépendant. Le temps de fabriquer quelques stars, telle Jean Harlow, la fameuse «blonde platine». Puis il se tourne vers l’aviation: achats et ventes de brevets (y compris d’avions supersoniques) – au point d’amener le gouvernement US à se poser des questions sur ses activités (on est à la veille de la Seconde Guerre mondiale) – tout en battant plusieurs records de vitesse. Finalement, il atterrit (l’expression s’impose) à la major RKO – un des grands studios de l’époque – qu’il avait achetée et dont il assume la direction à partir de 1948. Le passage de Hughes à la RKO relève du délire: il mena d’ailleurs la société à la faillite (en 1957). Dans l’intervalle, le «big boss» s’était payé du bon temps, c’est le moins qu’on puisse dire. Sa préoccupation prioritaire: le recrutement de starlettes bénéficiant de contrats mirifiques... sans obligation de travail! Ici, nous citons le célèbre ouvrage du spécialiste Kenneth Anger, Hollywood Babylone: «Toutes ces débutantes étaient fichées dans un cerveau électronique (mais oui!) qui pouvait fournir à Hughes les diverses combinaisons de sa gourmandise du soir: âge, taille, poitrine de tel ou tel calibre, talents et autres spécialités.» Maîtresse-modèle de ce harem de la pellicule: l’illustre Jane Russell, à la «légendaire» poitrine... (vedette du film The Outlaw, resté bloqué pendant quatre ans pour cause d’érotisme par trop provocant). Parmi les actrices ayant accordé, bon gré mal gré, leurs faveurs à Hughes: Ava Gardner, Jean Peters, Katharine Hepburn et, a-t-on prétendu, Greta Garbo. Don Juan n’aurait pas fait mieux. Une solitude absolue Les dernières vingt années de sa vie furent lamentables. Recherché par la police pour fraude fiscale, il survécut dans un isolement lugubre, changeant continuellement de domicile. En outre, il avait la hantise de se sentir sale, se lavant et se relavant sans cesse. Il mourut, en 1976, dans l’avion qui le transportait d’Acapulco à l’hôpital de Houston. Quel scénariste aurait pu imaginer existence d’un baroque aussi échevelé? Un matériau idéal pour un cinéaste aussi excessif que Scorsese. Pourvu d’un confortable budget de 100 millions de dollars, The Aviator est produit par un autre «grand» d’Hollywood, Michael Mann (l’homme de Collateral). Scorsese et Mann sont en complet accord pour louer la prestation de Leonardo Di Caprio, paraît-il étonnant en Hughes (jeune et vieillissant). Cate Blanchett, Jude Law et Kate Beckinsale jouent également dans le film. Tout laisse prévoir un spectacle exceptionnel... promis aux oscars? J.-P. GOUX-PELLETAN

Voilà un film qui va faire du bruit. Un bruit énorme, et pas seulement à Hollywood. Parce que son «héros» – plus précisément un antihéros – s’appelait Howard Hughes (incarné par Leonardo Di Caprio, déjà un atout notable). Et aussi parce que le metteur en scène de « The Aviator » a pour nom Martin Scorsese, à qui l’on doit tant de chefs-d’œuvre du septième...