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Actualités - OPINION

Municipales - Les loyalistes seraient prêts à passer des accords de consensus avec l’opposition De l’eau dans le gaz dans les alliances à l’Est

C’est donc confirmé : les aounistes et le Bloc national font tandem à Jbeil pour les municipales. Face aux composantes politiques, dont l’axe Hawat-Chami-Merhi. Qui pourtant s’alimente aux sources de la popularité BN. C’est dire qu’à l’Est, sur le plan idéologique, les positions des jouteurs ne sont pas éloignées. Sauf, sans doute, dans certaines zones du Metn où des loyalistes pur jus, tendance Murr ou autre, sont en lice. En prenant soin toutefois de marteler que pour eux, l’enjeu n’est pas politique, mais de développement. Et en mettant l’accent, comme le chef de l’État, sur le consensus. Ce qui signifie que, si elle y consent, ils sont prêts à passer des accords avec l’opposition. Cette dernière, pour sa part, tient à la charge politique du rendez-vous. Elle veut prouver, en prélude à la présidentielle, et surtout en préparation de la grande bataille des législatives, l’an prochain, qu’elle peut contrer le pouvoir aisément sur le plan populaire au niveau de ce que l’on appelle la rue chrétienne. Mais cette orientation, largement soutenue par la plupart des piliers du Rassemblement de Kornet Chehwane, se trouve en butte à d’évidentes entraves. L’accord de Jbeil confirme ainsi ce que l’on subodorait depuis deux semaines : les pourparlers à Paris avec Aoun de Farès Souhaid et Mansour el-Bone, émissaires de la Rencontre, n’ont abouti à rien. Le général a en effet, d’entrée de jeu, signifié à ses interlocuteurs qu’il souhaitait s’entendre à Jbeil avec Carlos Eddé. Qui, comme on sait, a quitté la Rencontre depuis belle lurette. Retour de mission, les deux députés opposants ont indiqué qu’un montage global pour les municipales semble difficile, sans être encore impossible. Car les efforts pour organiser, et mobiliser, un front uni à l’Est face au pouvoir se poursuivent sur divers fronts. À travers diverses commissions de contact qui sont formées à cet effet. Au-delà des considérations tactiques du moment, il est assez clair, notent les observateurs, que Aoun tente de mettre sur pied un groupement fort qui se démarque de Kornet Chehwane. Il donne en effet une portée, une coloration déterminée à son entente avec Carlos Eddé. Puisqu’elle se cristallise au nom de la lutte pour l’abolition de la tutelle étrangère. Slogan qui n’est certes pas décrié par Kornet Chehwane, mais que l’ancien président du Conseil souhaite raviver. Car il lui semble que ces derniers mois, l’opposition cornaquée par Bkerké a quelque peu molli sur ce point de la souveraineté, pour lui toujours capital, essentiel, sinon vital. Les observateurs estiment, également, que Aoun, après l’expérience de la partielle du Metn, en a voulu à Kornet Chehwane. Parce que, à son avis, la Rencontre cherche à exploiter sa propre popularité, sans trop le faire participer aux décisions. Reste à savoir si le jumelage aouniste avec le Bloc national peut représenter un contrepoids face à Kornet Chehwane, qui a l’avantage, répétons-le, d’être chapeauté par Bkerké. L’opinion des « kornistes », si on peut les appeler ainsi, est que le nouvel axe ne part pas en position de force. Ils rappellent, sans trop se soucier d’élégance, que lorsque Carlos Eddé a décidé de quitter leurs rangs, ses représentants (Chakib Cortbaoui et Samir Abdel Malak) ont aussitôt démissionné du BN. Bientôt suivis par le secrétaire général de ce parti, Antoine Klimos. Et d’ajouter que choisir d’aller à bataille des municipales en attelage séparé, en écurie différente, ne sert pas les objectifs communs d’une légitime opposition censée défendre les intérêts spoliés de toute une collectivité. Autrement dit, en refusant d’intégrer un plan global, Aoun serait en train d’affaiblir l’Est dans son ensemble. Cependant, les remarques des membres de Kornet Chehwane se font à titre privé. Publiquement, le groupe ne commente pas l’alliance Aoun-Eddé. D’ailleurs, d’autres piliers de la Rencontre se montrent plus compréhensifs à l’égard de Aoun. En disant qu’il faut respecter ses choix et attendre les résultats. Ajoutant qu’il a voulu sans doute utiliser en quelque sorte le passeport BN dans des zones déterminées où son implantation propre n’est pas très marquée. Sur le terrain même, il n’est pas exclu qu’une liste « drivée » par Kornet Chehwane voie le jour à Jbeil, face aux deux blocs rivaux de Aoun-Eddé et de Hawat-Chami-Merhi, qui ont le soutien du député Nazem Khoury. Philippe ABI-AKL
C’est donc confirmé : les aounistes et le Bloc national font tandem à Jbeil pour les municipales. Face aux composantes politiques, dont l’axe Hawat-Chami-Merhi. Qui pourtant s’alimente aux sources de la popularité BN. C’est dire qu’à l’Est, sur le plan idéologique, les positions des jouteurs ne sont pas éloignées. Sauf, sans doute, dans certaines zones du Metn où...