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Actualités - ANALYSE

perspectives Les loyalistes prônent la « compétence », le BN et le CPL « le rejet de la tutelle » La politisation des municipales en marche

Deux tendances principales se dégagent jusqu’à présent du contexte des élections municipales. Elles sont d’ailleurs appelées à se décanter davantage encore au cours de cette semaine : il y a d’abord les partisans d’un statu quo, qui souhaitent ainsi, à peu de choses près, une réélection des conseils élus en 1998. Il s’agit le plus souvent des loyalistes et de ceux qui, dans certaines régions, avaient déjà raflé la mise en 98, comme, par exemple, le bloc du leader druze Walid Joumblatt. À une bataille électorale qui risque de leur être préjudiciable, ceux-là préfèrent « l’entente », « surtout dans les villages mixtes de la montagne ». Dans ces milieux, les critères de choix lors des municipales sont bien différents de ceux que l’on adopte en période d’élections législatives. Les qualités que l’on privilégie aujourd’hui sont effectivement la « compétence » et les capacités de gestion ou d’administration des villages ou localités. Paradoxe électoral oblige : Walid Joumblatt rejoint ainsi dans cette optique son rival druze dans la montagne, Talal Arslane. Ce dernier a exhorté samedi toutes les parties concernées à « protéger les municipalités des conflits politiques ». Pour l’opposition, de la politique avant toute chose Justement. Il y a ceux, qui, au contraire, cherchent à politiser cette échéance. D’une manière générale, ce sont les membres du Rassemblement de Kornet Chehwane. Plus leur opposition au pouvoir se radicalise, plus ils voient dans ce scrutin une occasion de consolider leur position sur la scène politique. L’exemple patent dans ce contexte est celui de l’alliance proclamée hier entre le Courant patriotique libre (aouniste) et le Bloc national, à Jbeil. En effet, cette alliance a été formulée dans un communiqué conjoint qui prend la forme d’une véritable déclaration de principes. Les deux formations insistent d’abord sur le rejet de toute « tutelle étrangère », rejet conforté par la détermination des deux parties à « libérer la décision libanaise de l’hégémonie extérieure » et à « préserver la coexistence entre les religions et les confessions ». L’accord entre les responsables du CPL et du BN à Jbeil vise aussi à « libérer la décision municipale de la domination du pouvoir politique central ». Mais cette alliance n’est pas conjoncturelle. De fait, le Courant aouniste et le Bloc national affirment que cet accord « jette les bases d’une coalition plus large incluant toutes les forces politiques opposantes ». Membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, le député Farès Souhaïd et Samir Frangié ont été sollicités par L’Orient-Le Jour pour réagir à cette entente. Certes, les positions des deux factions qui l’ont scellée sont très proches de celles de KC, mais elles ne font pas pour autant partie du Rassemblement. Qui plus est, M. Farid el-Khazen, lui aussi membre de KC, avait déclaré samedi que l’accord entre le Rassemblement et le général Michel Aoun sur l’échéance municipale « n’a pas encore été totalement élaboré ». D’où les risques de rivalités ponctuelles au plan municipal. Or, à en croire MM. Souhaïd et Frangié, l’accord entre le BN et le CPL à Jbeil est « une bonne chose ». M. Frangié précise que le Rassemblement « encourage » par définition « tous les efforts de solidarité au sein de l’opposition ». Puis, loin, très loin du climat de l’opposition, il y a le Hezbollah qui, par le truchement de son responsable au Liban-Sud, cheikh Nabil Kaouk, estime que le scrutin municipal donnera l’occasion aux citoyens d’envoyer un « message très clair à l’ennemi, à savoir : nous sommes tous dans la même tranchée, celle de la résistance et du développement ». Entre-temps, le vice-Premier ministre Issam Farès illustrait parfaitement hier la position du pouvoir à l’égard de cette échéance, en insistant, à Beyno, sur les qualités de « compétence » et de « dévouement à la chose publique » dont les candidats doivent jouir. Bref, tout pour éviter une politisation des élections... José JAMHOURI

Deux tendances principales se dégagent jusqu’à présent du contexte des élections municipales. Elles sont d’ailleurs appelées à se décanter davantage encore au cours de cette semaine : il y a d’abord les partisans d’un statu quo, qui souhaitent ainsi, à peu de choses près, une réélection des conseils élus en 1998. Il s’agit le plus souvent des loyalistes et de...