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Actualités - OPINIONS

Les émigrés nous écrivent

Le Beyrouth des années 60 Merci M. Alaili pour votre article sur le Beyrouth des années 60 qui m’a fait pleurer à chaudes larmes. Un peu comme la vôtre, ma mère, Parisienne, a débarqué à Beyrouth en 1952. Elle a fondé un jardin d’enfants qui a été fréquenté par au moins les trois quarts des enfants de Ras Beyrouth, toutes confessions confondues. À 80 ans, elle y vit toujours. Le Liban, c’est « son » pays. Comme vous, je me souviens de notre défunt centre-ville, de l’insouciance et de la joie de vivre dans lesquels nous avons eu le privilège d’être élevés, des odeurs d’épices à Maarad et de celles des petits bouquets de violettes à Souk el-Franj. Tout cela est disparu à jamais. Et pour quelle cause, mon Dieu ?... Après de longues années d’absence, je suis retournée à Beyrouth en décembre 2003. Le nouveau centre-ville n’a pas d’âme – j’ai eu la sensation d’être dans un décor de carton pâte. J’aurais aimé partager votre optimisme quant à la renaissance de Beyrouth... Nous sommes les enfants d’une génération perdue. Catherine Sophie REESE États-Unis Liban – pollution Émigrés depuis vingt ans en France, nous avons passé nos vacances d’été au Liban. Ô déception ! Ô pollution !... Dans un pays qui va mal économiquement parlant et qui se targue d’attirer 1,3 million de touristes, le ministre de l’Environnement ne fait rien pour séduire et fidéliser cette clientèle. Site le plus visité : Byblos et son vieux port. Les brochures publicitaires ne mentionnent pas les bouteilles en plastique et autres détritus douteux flottant dans ce site unique. Quant au pêcheur vidangeant son vieux moteur diesel directement dans les eaux, bonjour le choc et les dégats. Sidon ne vaut guère mieux : les odeurs pestilentielles d’égouts donnent le tournis au touriste qui se hasarderait à visiter la citadelle. Autre sujet choquant : le nombre de plongeurs en bouteille, équipés d’arbalètes, qui massacrent le moindre mérou (poisson hermaphrodite et espèce protégée). Cela est strictement illégal partout dans le monde, exception faite du Liban bien sûr. À moins que les égouts qui se déversent directement en mer et sans aucun traitement préalable n’aient rendu la Méditerranée poissoneuse à souhait. Fuyons cette côte polluée et partons en altitude. Nouveau choc : les détritus jetés à flanc de montagne polluent directement les nappes phréatiques. Que font les Libanais avec la qualité de l’eau qu’ils boivent (quand il y en a) ? Je ne parlerai pas de l’impact qu’ont les engrais et pesticides utilisés en agriculture sur ces mêmes nappes. Jacques DABAGHIAN France vant qu’il ne soit trop tard Je me demande s’il faut s’éloigner du Liban pour ressentir tout ce qui s’y passe. Je me demande aussi pourquoi, pour une fois, et peut-être une utile fois, le peuple ne se manifeste pas. Partout dans le monde, les gens utilisent espaces publics et rues pour parler et échanger. On a souvent eu droit aux manifestations étudiantes – qui se terminent toujours comme on sait. Mais pourquoi, dans notre pays démocratique, et je m’adresse particulièrement aux gens aisés et plus âgés (40-50-60 ans), s’abstient-on de parler, de dire quelque chose ? D’agir pour une fois ! Si je m’adresse à cette catégorie de personnes, c’est tout simplement parce qu’il me semble plus difficile d’arrêter un tel groupe qu’un autre détenant moins de pouvoir. Pourquoi est-ce que cette population si parfaitement éduquée et pleine d’idées ne sort-elle pas dans les rues crier ? Ces gens sont quotidiennement pris par leurs soirées luxueuses, leurs sorties, mais il est grand temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Stéphanie D. Montréa Rêver d’un pays libre... Je lis avec consternation les nouvelles de ce pauvre pays et je ne vois aucune solution ni aucun avenir avec une « démocratie » féodale corrompue, vassalisée et en plus fière de l’être comme les dirigeants se délectent à le claironner malgré l’opprobre du monde entier. Comment voulez-vous relever ce pays avec des hommes politiques dont la seule obsession est de s’enrichir sans fin, même dans un pays ruiné, quitte à vendre leur âme sans honte pourvu que ce soit pour de l’argent ? Comment des juges dont les émoluments permettraient juste de survivre peuvent-ils avoir le train de vie d’un émir du pétrole sans être corrompus, comment un tel pays sans justice espère-t-il un jour devenir une démocratie ? Le plus désespérant est l’absence d’esprit citoyen chez des Libanais qui participent encore à des mascarades électorales alors qu’un boycott massif serait la seule preuve qu’ils puissent donner de leur désir de refuser la soumission et de ne plus cautionner ces dirigeants qui se gargarisent de leur « démocratique » mandat. Je vis en France depuis bientôt trente ans mais je n’ai jamais eu l’occasion de voter dans ce pays et je me sens donc étranger à cette caste dirigeante que certains Libanais acceptent et cautionnent car c’est leur intérêt personnel qui dicte leur conduite. Si cette manière de concevoir l’avenir ne change pas, personne ne pourra modifier le cours des événements et en définitive, c’est un peuple irresponsable qui est à la base de ses propres malheurs et qui ne mérite que ce qu’il a choisi et cautionné par son vote. J’ai fait un rêve qu’un jour (prochain ?), des hommes justes et honnêtes parviendront à la direction de ce beau pays, élus par des citoyens libres, égaux et solidaires. Mais ce n’est qu’un rêve... Michel TABET France À Milan depuis 25 ans Un bonjour à toute la rédaction et compliments pour votre journal qui nous tient parfaitement informés, et cela d’une manière objective. Je vous écris de Milan ou je vis depuis 25 ans. Courage et salutations. Moussa KATRI Milan - Italie L’exemple de l’Amérique En lisant dans la presse que l’astronaute américain actuellement en mission à bord de la Station spatiale internationale a voté à l’élection présidentielle du 2 novembre depuis l’espace, j’ai eu une pensée pour tous les Libanais émigrés qui ne peuvent pas participer aux élections. Cela prouve combien notre pays est arriéré en matière de démocratie, les lois successives permettant aux naturalisés débarquant par bus combles de voter alors que les émigrés ne le peuvent pas. Marc NASSIM France Tekelli, village européen Et bien oui ! Il faudrait accepter la réalité ! Bientôt, la Turquie sera annexée à l’Europe, l’Europe qui, pour une certaine catégorie de Libanais (sans être confessionnel), fut un point de repère. Savez-vous qui bientôt sera européen ? Un village nommé Tekelli, au fin fond de la Turquie, sur les hauts plateaux entre l’Iran, l’Irak et « notre sœur » ! Ce village ne compte que 950 habitants, tous illettrés, qui vivent sans électricité. Nous, nous sommes plus nombreux, illettrés ou à vivre sans électricité, c’est à vous de deviner. Que faire si, en ce début de XXIe siècle, les portes de l’Europe sont grandes ouvertes pour nombre de pays, tandis que nous, francophones, anglophones, et fiers d’avoir inventé l’alphabet, restons dehors ? Peut-être devrions-nous comprendre notre gouvernement. Nos responsables savent ce qu’ils font. Les pannes de courant et les problèmes d’éducation ne sont dus qu’à une simple tentative de ressemblance avec Tekelli ! Carl YAZBECK France Vive le Liban libre! S’il vous plaît Messieurs, ce pays a trop souffert. Qu’on fasse tout mais pas de guerre.Vive le Liban libre ! Me Voukeng, Camerounais, avocat à Douala et ami du pays du Cèdre
Le Beyrouth des années 60

Merci M. Alaili pour votre article sur le Beyrouth des années 60 qui m’a fait pleurer à chaudes larmes.
Un peu comme la vôtre, ma mère, Parisienne, a débarqué à Beyrouth en 1952. Elle a fondé un jardin d’enfants qui a été fréquenté par au moins les trois quarts des enfants de Ras Beyrouth, toutes confessions confondues. À 80 ans, elle y...