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...et les loyalistes font comme si de rien n’était

Bkerké prend les devants. Les évêques maronites scandent, dans leur dernier manifeste, les exigences élémentaires suivantes : des élections libres ; pour une vraie représentation parlementaire ; des députés dévoués à l’intérêt national bien compris ; un scrutin sans parachutages, bulldozers et autres bus. Sans cette anomalie inadmissible qu’est l’imposition de la volonté d’autrui à l’électeur libanais. Après avoir regretté que l’on n’ait pas mis sur pied un cabinet des élections restreint, formé d’éléments neutres, non candidats, les prélats appellent de leurs vœux le recours à une mission d’observateurs internationaux qualifiés. Étant donné, en effet, que nombre de ministres en place postulent pour des strapontins, l’impartialité du gouvernement libanais n’est pas garantie. Ce nouveau brûlot ecclésiastique hérisse le poil des dirigeants. Mais ils recommandent à leurs fidèles de ne pas réagir. Comme exutoire, les loyalistes s’en sont remis au ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié. Qui commente d’abord l’affaire latéralement, sous l’angle de son fief. En s’étonnant, en soutenant que certaines rancœurs zghortiotes aient pu influer sur les évêques. Auxquels il répond qu’il n’est nul besoin d’observateurs internationaux, car son département va assurer la régularité des opérations électorales. Il trouve du reste que l’appel à des scrutateurs étrangers est une mise en doute non pas de son ministère, mais de l’État libanais tout entier. Frangié indique ensuite qu’il va rendre visite lundi au patriarche Sfeir. Pour parler de tout, élections comprises. Des opposants répondent au ministre que le recours à des observateurs extérieurs n’a rien de diffamant. À preuve qu’on les a vus à l’œuvre même dans la présidentielle américaine. Car on n’est jamais trop vigilant quand il s’agit de veiller à la régularité des élections. Mais aussi de prévenir ou de dévoiler des coups bas, des montages internes, des pièges, de fausses fraudes organisées pour accuser, calomnier un adversaire qui n’a rien à y voir. Bref, pour court-circuiter les innombrables ficelles de la manipulation, de l’intox, des sources de pressions, des achats de voix et de l’immixtion camouflée. Conseil Pour ces opposants, si le pouvoir est sincère dans son engagement en faveur d’élections libres, il devrait être le premier à vouloir une présence d’observateurs. À titre de témoins incontournables de sa bonne foi. Comme cela vient d’être le cas en Afghanistan. De plus, ajoutent ces personnalités, le Liban se trouve, depuis la 1559, placé sous surveillance internationale. La déclaration présidentielle du Conseil de sécurité qui a fait suite à la résolution charge le secrétariat général de lui remettre un rapport au bout de six mois. L’Onu va donc suivre de près les législatives libanaises. Dont plusieurs grandes puissances, USA et France en tête, exigent la parfaite régularité, sans intervention étrangère ni pressions abusives. Cela, en s’appuyant sur les termes de la 1559 relatifs à la nécessité d’un Liban vraiment souverain et indépendant, libéré de la tutelle syrienne. Les opposants notent que la formation du cabinet Karamé s’est déroulée sous observation, avec des commentaires occidentaux variés. Richard Armitage, numéro deux du département d’État US, a en effet déclaré que le nouveau gouvernement libanais a également été fabriqué à Damas. Dès lors, répètent-ils, le pouvoir local aurait lui-même intérêt à ce que des observateurs internationaux suivent les législatives du printemps. Pour montrer sa disposition à se conformer à la légalité internationale. Et pour atténuer le risque de sanctions, notamment américaines, pour non-respect de la 1559. Selon l’un des piliers de Kornet Chehwane, avec ou sans appel des évêques maronites, il est logique de penser que l’Onu va prendre elle-même l’initiative de désigner des observateurs pour les élections libanaises du printemps. Parallèlement, l’opposition compte revenir à la charge pour exiger l’abrogation (plus exactement la non-reprise dans le nouveau code) de l’article 68 de la loi électorale sur la publicité électorale. On sait en effet que le pouvoir s’est prévalu de ces dispositions pour faire fermer la MTV. L’opposition veut une réglementation moins drastique, prévoyant non pas la fermeture, mais une forte amende pour les médias qui transgresseraient la loi. Afin que des centaines de familles ne se retrouvent pas sans ressources, comme cela est arrivé pour le personnel de la MTV. Philippe ABI-AKL
Bkerké prend les devants. Les évêques maronites scandent, dans leur dernier manifeste, les exigences élémentaires suivantes : des élections libres ; pour une vraie représentation parlementaire ; des députés dévoués à l’intérêt national bien compris ; un scrutin sans parachutages, bulldozers et autres bus. Sans cette anomalie inadmissible qu’est l’imposition de la...