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environnement - Faut-il mener de nouvelles campagnes de pulvérisation dans les régions touchées ? Des essaims de criquets signalés à Saïda et dans sa banlieue

Où en est actuellement la lutte contre le criquet pèlerin dont des essaims sont signalés dans la ville de Jbeil depuis dimanche ? Le ministère de l’Agriculture a poursuivi ses réunions à ce sujet hier, tout en adoptant la même attitude rassurante vis-à-vis du problème. Mais l’expert chargé par la municipalité de Jbeil de superviser les opérations de pulvérisation, Doumit Kamel, président de l’Association des experts internationaux en environnement et en santé, met en doute l’importance des moyens déployés dans les régions pour s’assurer de l’éradication du criquet, surtout que l’insecte a été repéré de nouveau dans les environs de Jbeil. Alors que cette polémique se poursuit, de nouveaux essaims de criquets pèlerins ont fait leur apparition hier dans la région de Saïda, plus particulièrement près des villages de Abra et de Charhabil Ben Hasna, qui donnent sur le littoral. Abdel Rahman el-Bizri, président de la municipalité de Saïda, a effectué des contacts immédiats avec le directeur général du ministère de l’Agriculture, Louis Lahoud, lui demandant d’assurer les quantités nécessaires d’insecticides pour éradiquer le danger. Il a par ailleurs estimé que « la décision d’entreprendre une telle campagne dépend du nombre de criquets et du danger qu’ils représentent, parce qu’une initiative desordonnée pourrait nuire aux élevages d’abeilles ». Durant la journée, le ministre de l’Agriculture, Élias Skaff, avait réaffirmé que « l’intervention urgente du ministère a permis de traiter le problème de manière quasi définitive ». M. Skaff a tenu une réunion en son bureau avec nombre d’experts afin de « mettre fin à la panique causée par l’apparition des criquets à Jbeil et assurer que l’éradication est presque achevée ». À l’issue de la réunion, un rapport complet sur le criquet pèlerin a été rendu public. Selon ce rapport, le criquet ne devrait pas être confondu avec d’autres espèces de sauterelles, puisqu’il a des caractéristiques propres, notamment celle de modifier son comportement et certains de ses aspects physiologiques (sa couleur et son apparence extérieure) selon la densité de sa population. La femelle enterre ses œufs dans un sol sablonneux à 10 ou 15 centimètres de profondeur, si le sable est assez humide pour cela. Dans des circonstances idéales (non réunies au Liban, selon le rapport), il en survit de 16 à 20 par femelle. Le criquet passe par deux étapes avant de devenir insecte : l’œuf et la larve. Il est rouge quand il n’a pas atteint le stade de maturation sexuelle, pour devenir jaune quand il est prêt à se reproduire. Il voyage d’ailleurs dans ce but, à la recherche des conditions climatiques idéales, profitant des courants d’air chaud, qui l’ont d’ailleurs conduit du désert libyen jusqu’aux côtes libanaises cette semaine. Le rapport poursuit qu’il existe plusieurs manières de lutter contre la prolifération de cet insecte, mais qu’il faut prendre la décision d’engager ou pas une campagne de pulvérisation en fonction du nombre d’insectes et du danger potentiel qu’ils représentent. Le texte souligne qu’il est pratiquement inutile d’engager une action quand l’insecte se trouve en très petit nombre et en groupes dispersés dans une région donnée. Mais pour sa part, Doumit Kamel soutient que rien n’a été fait par le ministère dans les régions, à part le cas de Jbeil. « Il faut mettre en place un plan d’urgence, martèle-t-il. Le criquet est présent dans toutes les régions, comme il l’est dans tous les pays de la Méditerranée. Il faut le combattre maintenant sous peine de voir des larves sortir du sol au printemps prochain. » Il précise qu’il va poursuivre ses contacts avec le ministère de l’Agriculture et qu’il va participer à une réunion aujourd’hui au ministère de l’Environnement « au cours de laquelle des décisions vont être prises ». Par ailleurs, M. Kamel souligne que les nouveaux essaims d’insectes débarqués à Jbeil étaient relativement peu importants hier, avec seulement deux groupes repérés. Mais selon ses informations, l’insecte s’est déjà répandu dans d’autres régions du Metn. « J’ai déjà été contacté par des municipalités dans ce caza pour une campagne similaire à celle effectuée à Jbeil », dit-il. Le Liban dispose-t-il des quantités de pesticides nécessaires pour venir à bout de l’insecte dans toutes les régions ? « Nous disposons de ces quantités parce que nous avions prévu la vague d’invasion des criquets il y a six mois, quand celle-ci a frappé l’Afrique du Nord », assure M. Kamel. Rappelons que les campagnes de pulvérisation successives à Jbeil ont été financées par la municipalité elle-même, exécutées en grande partie par les employés municipaux et supervisées par M. Kamel et son équipe. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le directeur général du ministère de l’Agriculture insiste une fois de plus, pour sa part, sur le fait que le ministère est prêt à intervenir en cas de besoin dans les régions. A-t-il les équipements et les équipes nécessaires pour cela ? « Nous avons défini un plan d’intervention urgente avec la FAO, rappelle-t-il. D’un autre côté, pour ce qui est des équipes et des quantités d’insecticides nécessaires, nous allons obtenir une aide du haut comité de secours. » M. Lahoud réitère sa conviction, basée sur les inspections effectuées par les équipes du ministère dans les régions où la présence de l’insecte a été observé, que le criquet ne s’est pas répandu à l’extérieur de Jbeil. Quand on lui cite des témoins qui l’ont vu à Beyrouth et au Metn, il se contente de répondre qu’« il faut faire attention à ne pas confondre le criquet pèlerin avec d’autres insectes » et qu’« il y a une panique parmi les citoyens ». Pense-t-il que les criquets puissent pondre au Liban et leurs larves représenter un danger au printemps prochain ? « Les experts de la FAO ont assuré que le climat et la nature du sol n’étaient pas favorables à cela », répète-t-il. Que fait-il alors des personnes qui prétendent le contraire ? Sans nommer qui que ce soit, il met en doute « les intentions de certains, qui pourraient vouloir profiter de ces événements » ... sans être plus explicite.

Où en est actuellement la lutte contre le criquet pèlerin dont des essaims sont signalés dans la ville de Jbeil depuis dimanche ? Le ministère de l’Agriculture a poursuivi ses réunions à ce sujet hier, tout en adoptant la même attitude rassurante vis-à-vis du problème. Mais l’expert chargé par la municipalité de Jbeil de superviser les opérations de pulvérisation,...