Entre l’opposition des joumblattistes et de Kornet Chehwane et l’abstention des haririens Le cabinet Karamé à l’épreuve, jeudi, place de l’Étoile

C’est un véritable baptême du feu que s’apprête à subir le cabinet Karamé, qui aura fort à faire pour convaincre à partir de jeudi au Parlement, à l’occasion du débat de confiance. Le nouveau gouvernement part déjà avec un manque certain de légitimité et de représentativité, bien peu de moyens, et une crise interne et internationale comme autant de sérieux handicaps. Sur ce dernier sujet, d’ailleurs, Omar Karamé a répondu hier au sous-secrétaire d’État adjoint David Satterfield, l’appelant à se mêler des affaires de son pays. Quant à la déclaration ministérielle, dont la version finale a été communiquée hier aux médias et aux députés, jugée trop ambitieuse et rédigée sur un ton péremptoire, elle risque de se heurter dès jeudi à un bloc d’opposition multiforme dans l’hémicycle. Si les députés de Kornet Chehwane ont d’ores et déjà annoncé qu’ils n’accorderont pas la confiance au nouveau cabinet, le bloc parlementaire de Walid Joumblatt doit se réunir aujourd’hui pour confirmer qu’il ira dans le même sens. Le chef du PSP, qui a reçu hier le député Nassib Lahoud, a d’ailleurs rappelé que la bataille actuelle oppose « une opposition pacifique et démocratique à un gouvernement de guerre ». Quant aux députés du bloc Hariri, ils s’abstiendront de voter ou s’absenteront.