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Sharon s’oppose à ce que Arafat soit enterré le jour venu à Jérusalem L’ultime combat du dirigeant palestinien contre Israël pourrait être le lieu de sa sépulture

La volonté manifeste des Palestiniens d’enterrer à Jérusalem Yasser Arafat, actuellement hospitalisé à Paris, pourrait être la dernière bataille du dirigeant palestinien menée contre Israël qui s’y est farouchement opposé hier. «Il a le droit d’être enterré chez lui. C’est un droit élémentaire, pourquoi Israël le lui refuserait-il ? Les Palestiniens réagiraient avec force si on devait refuser qu’il soit enterré à Jérusalem », estime l’analyste palestinien Hani al-Masri. Selon lui, Israël refusera une entrée à Jérusalem du cercueil de Arafat. Dès jeudi, la formation d’extrême droite israélienne, Union nationale, en faisant valoir son opposition à un enterrement de Arafat à Jérusalem, a demandé qu’Israël fasse connaître d’ores et déjà sa position à ce sens. Hier, le Premier ministre israélien Ariel Sharon s’est déclaré opposé à ce que le dirigeant palestinien soit enterré à Jérusalem le jour venu. « Tant que je serai au pouvoir, et je n’ai pas l’intention de le quitter, il (Arafat) ne sera pas enterré à Jérusalem », a déclaré M. Sharon en réponse à une question du ministre de la Justice Yossef Lapid. M. Sharon a souligné qu’Israël considère l’ensemble de la ville de Jérusalem comme sa capitale « indivisible et éternelle », alors que les Palestiniens entendent établir la capitale de leur futur État dans le secteur oriental de l’agglomération, occupé et annexé par Israël depuis juin 1967. Yasser Arafat a exprimé à plusieurs reprises le souhait d’être inhumé le jour venu à Jérusalem-Est, sur l’esplanade des Mosquées. Un précédent en 2001 En juin 2001, une personnalité palestinienne, Fayçal Husseini, avait été inhumée dans le carré de l’esplanade, après avoir été accompagnée à sa dernière demeure par une foule considérable de Palestiniens. Issu d’une illustre famille de notables, Fayçal Husseini repose aux côtés de son grand-père et de son père, Abdelkader Husseini, figure légendaire du nationalisme palestinien, tué en avril 1948 dans la bataille de Jérusalem lors du premier conflit israélo-arabe. Israël avait autorisé cet enterrement, compte tenu notamment du fait que Husseini était résident de Jérusalem-Est, ce qui n’est pas le cas de M. Arafat. Israël craint que des funérailles de M. Arafat à Jérusalem se transforment en une gigantesque manifestation nationaliste palestinienne et ne veut pas que sa tombe devienne un lieu de pèlerinage, particulièrement sur l’esplanade des Mosquées. Le quotidien israélien Maariv estime pour sa part que le tombeau de Arafat à Jérusalem ne posera pas seulement un problème de sécurité à Israël mais cristallisera l’ambition des Palestiniens de faire de la ville la capitale d’un futur État. Toutefois, une solution alternative est évoquée. Arafat pourrait être enterré à Abou Dis, une banlieue située hors des limites municipales de Jérusalem. Une autre possibilité est qu’il le soit à Gaza où des membres de sa famille sont enterrés, ou à Ramallah en Cisjordanie, où il était, avant son départ pour Paris. Barry Rubin, l’un de ses biographes, a évoqué la possibilité d’un emplacement provisoire d’où il serait par la suite transféré triomphalement ailleurs après la création d’un État palestinien.
La volonté manifeste des Palestiniens d’enterrer à Jérusalem Yasser Arafat, actuellement hospitalisé à Paris, pourrait être la dernière bataille du dirigeant palestinien menée contre Israël qui s’y est farouchement opposé hier.
«Il a le droit d’être enterré chez lui. C’est un droit élémentaire, pourquoi Israël le lui refuserait-il ? Les Palestiniens...