Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

DÉVELOPPEMENT - Réaménager les espaces au Liban-Sud, un projet financé par la Banque mondiale et la Suisse «Seeing the South», une initiative signée Staffan De mistura (Photo)

À cause des hasards de l’histoire, le Liban-Sud est resté, plus ou moins, à l’écart du chaos urbain; mais la région a connu une déforestation à outrance entreprise par les forces d’occupation, rasant systématiquement les bois qui pouvaient abriter les militants de la resistance et minant des zones entières pour en interdire l’accès. Depuis, la libération de cette région et l’opération de déminage entreprise par les experts de l’Onu sous le slogan «On désamorce une mine, on plante un arbre, 46000 arbustes ont été plantés jusqu’à aujourd’hui», affirme M. Staffan de Mistura, représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Liban-Sud. Si sa tâche principale est de maintenir la ligne bleue dans cette «zone de tensions», de neutraliser les champs de mines, d’entreprendre des projets en mettant l’accent sur un développement économique et social autonome et durable, de Mistura est un partisan de l’écologisme, de la protection de la nature, de la recherche de formes de développement respectant l’environnement. Il vise aujourd’hui un objectif: celui de promouvoir le paysage du Liban-Sud, dynamiser son tourisme interne et favoriser la prise de conscience et l’action écologique pour préserver son environnement. Sur le thème «Seeing the South» (Chouf al-janoub), il lance un concours d’aménagement du paysage et de l’espace public, et embarque des étudiants venus de toutes les universités du Liban dans une équipée fantastique à la découverte du Sud, explorant le concept physique, historique et naturel d’une région qui reste pour un grand nombre d’entre eux un monde parallèle. Inventer un antidote, un charme contre toutes les laideurs qu’a connues la région, sera le but des étudiants architectes, paysagistes, designer et artistes. Vingt et un projets ont été présentés et 11 sélectionnés par un jury multidisciplinaire composé de l’Anglais Francis Carr, designer et paysagiste de renommée mondiale, fondateur du «Landscape + Arts Network», dont les œuvres sont exposées au «Department of prints and drawings» du British Museum, Victoria and Albert museum, et au Arts Council of Great Britain. Le jury comprend également l’architecte Bernard Khoury, la journaliste Doha Chams et Akram Zaatari, cofondateur de la Fondation arabe pour l’image. Sur les 21 projets présentés, 11 ont été présélectionnés. Qualifiés, par Francis Carr, de «très dynamiques et extrêmement créatifs», les 11 projets seront soumis à une deuxième sélection en juillet prochain. Seulement trois seront retenus. Leur réalisation sera financée par la Suisse et la Banque mondiale. Le résultat du concours sera annoncé le 21 septembre, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, a déclaré à L’Orient-Le Jour M. de Mistura. Élaboré par une équipe pluridisciplinaire qui a réfléchi sur les problèmes concrets du Sud et sur les spécificités des lieux, chacun de ces projets s’affirme par «une œuvre particulière intégrée au paysage», souligne M. Carr. Les lieux où seront réalisés ces projets n’ont pas été révélés, M. de mistura insistant sur des espaces où les gens se retrouvent et tissent des liens avec leur voisinage; sur des zones qui «vous rattachent à la collectivité, qui vous permettent de redécouvrir des monuments abandonnés ou encore de faire le parcours entre les mosquées anciennes et les églises». Il souligne encore que «le paysage du Sud est comme un corps traumatisé par des années de conflits. Il mérite nos soins et notre attention, et particulièrement ceux des jeunes qui sont l’avenir du pays». Affaire à suivre. May MAKAREM
À cause des hasards de l’histoire, le Liban-Sud est resté, plus ou moins, à l’écart du chaos urbain; mais la région a connu une déforestation à outrance entreprise par les forces d’occupation, rasant systématiquement les bois qui pouvaient abriter les militants de la resistance et minant des zones entières pour en interdire l’accès. Depuis, la libération de cette...