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Actualités - OPINION

Les piliers de KC se félicitent de s’être bien démarqués des aounistes

Certains piliers de Kornet Chehwane se disent satisfaits par les municipales. Plus exactement par un résultat politique tangent : les distances prises avec le courant aouniste. Ils trouvent que de la sorte la Rencontre affirme son indépendance sur la carte intérieure. En prouvant que ses positions de base, tout comme son discours de fond, se distinguent nettement d’un radicalisme contraire aux nécessités de l’entente. En fait, c’est une vraie ligne de démarcation qui a fini par se dessiner entre les pôles de Kornet Chehwane et l’ancien président du Conseil. Car s’il y a eu tentative de dialogue au début, cela a vite tourné aux échanges d’invectives. Dès lors, pour les piliers cités, la nouvelle situation offre l’avantage de dissiper toute équivoque, tout amalgame entre les deux groupes. Une clarification bienvenue, dans la mesure où antérieurement on pouvait légitimement s’interroger sur les stratégies, plutôt floues, de la Rencontre. Au point qu’on lui attribuait des vues qui n’étaient pas vraiment les siennes. Ainsi, on s’en souvient, on avait reproché à certains membres de Kornet Chehwane d’avoir « trempé » dans l’affaire des attaques d’émigrés contre Damas. Ou même, dans le Syria Accountability Act. Par le biais du témoignage public de Michel Aoun devant le Congrès US. En d’autres termes, aujourd’hui les membres de KC peuvent facilement réfuter toute accusation de collusion avec le général, alors que ce n’était pas très facile, pas très évident, naguère. Ces mêmes sources laissent d’ailleurs entendre maintenant que les frictions préélectorales sur les municipales avaient été planifiées. Pour justifier aux yeux de l’opinion le soudain cloisonnement entre deux idéologies proches sans être totalement identiques. Les mêmes pôles regrettent cependant un effet collatéral négatif : le profit que le camp loyaliste a pu tirer de l’empoignade entre forces opposantes. En ajoutant que c’était là un prix somme toute modique à payer pour la mise en relief médiatisée de leur différence, et de leurs différends, avec Aoun. Sur le fond, Kornet Chehwane, affirment ces cadres, développe une pensée que les autres courants opposants ne partagent pas. À les en croire, tous les membres sont fermement attachés aux principes, aux constantes nationales qui fondent cette pensée. Et s’il y a des nuances, elles ne portent que sur les méthodes d’approche ou de tactique, pas sur l’essentiel. Pour l’heure, comme l’indiquent les derniers communiqués de la Rencontre, l’attention doit se porter sur les dangereuses priorités régionales. Une façon de dire que la revendication relative au retrait syrien ou à l’application complète de Taëf ne revêt pas un caractère d’urgence absolue. Et aussi de souligner indirectement l’importance relative des municipales, vues sous l’angle familial ou de développement. D’une manière générale, la phase présente requiert beaucoup de vigilance, de lucidité et de sang-froid, soulignent ces sources. Pour qui il ne faut en aucun cas se laisser aller à des passions impulsives. Mais s’efforcer de renforcer la coexistence, en faveur de l’unité nationale. Tout en confortant le respect de ces particularismes qui permettent des échanges interactifs enrichissants pour tous. Ce qui fait du Liban un modèle de rencontre positive entre les cultures et les religions. Une vocation qui se place, naturellement sous le signe de l’ouverture, du dialogue. D’où, indiquent ces pôles, un projet d’initiative que la Rencontre devrait développer bientôt. En organisant des contacts avec toutes les composantes sociopolitiques ou religieuses du pays. D’une part, pour favoriser l’entente. D’autre part, pour sortir du refrain de l’isolement, en activant un rôle de dimension nationale. Dans le respect de Taëf comme de la loi. Sur le plan pratique, l’on prévoit qu’une délégation de la Rencontre se rende sous peu auprès de Berry, Hariri et Joumblatt, puis des partis, dont le Hezbollah, et des instances spirituelles. Cependant les sources citées refusent de dire si le programme inclut également Damas. Elles se contentent d’indiquer qu’elles approuvent la main tendue par Élias Murr. En ajoutant qu’en tout cas la Rencontre doit se réunir pour passer en revue les développements récents, dont les municipales. Philippe ABI-AKL
Certains piliers de Kornet Chehwane se disent satisfaits par les municipales. Plus exactement par un résultat politique tangent : les distances prises avec le courant aouniste. Ils trouvent que de la sorte la Rencontre affirme son indépendance sur la carte intérieure. En prouvant que ses positions de base, tout comme son discours de fond, se distinguent nettement d’un radicalisme...