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Actualités - CHRONOLOGIE

TOURISME - La faune et la flore de cette célèbre région côtière sont menacées Sur la « Route des jardins », en Afrique du Sud, des terrains de golf jusqu’à saturation (Phtoo0

La multiplication de luxueux terrains de golf sur la «Route des jardins», qui longe une partie de la côte de l’Afrique du Sud, fait l’objet de tensions croissantes, nombre d’acteurs de la vie locale et du tourisme évoquant un phénomène de saturation. Cette célèbre route du sud du pays, réputée pour la richesse de sa faune et de sa flore, a vu ces dernières années une explosion du nombre de terrains de golf: 40 ont déjà vu le jour, 13 sont en projet. La région compte nombre de terrains prestigieux au premier rang desquels celui de Fancourt, qui a accueilli en 2003 la « President Cup ». « Le golf attire beaucoup de touristes dans la région, mais trop c’est trop », estime Joan Shaw, directeur de l’Office de tourisme de George, ville située au cœur de la Route des jardins. « De nombreuses personnes viennent dans la région pour jouer au golf, certains commencent par celui de Plettenberg Bay, puis poursuivent vers l’ouest. Mais il faut admettre que tout le monde n’est pas golfeur, certains veulent d’abord profiter du paysage », explique-t-il. « Nous ne pouvons plus accueillir d’autres terrains de golf. Nous sommes toujours dans une région agricole (...) c’est d’ailleurs la seule région d’Afrique du Sud où l’on cultive le houblon », ajoute-t-il. Pour Tasneem Essop, ministre de l’Environnement de la province, la question mérite d’être posée. « Le développement de terrains de golf les uns à côté des autres dans la partie sud de la région du Cap est une source d’inquiétude », reconnaît-elle. Selon elle, une étude sur la croissance exponentielle du nombre de terrains a été lancée. Les conclusions, qui doivent être présentées en novembre, devraient permettre de fixer des règles plus strictes sur le sujet. Et la ministre de souligner la menace écologique que représentent certains projets de développement. À Pinnacle Pointe, la construction d’un golf et d’un casino pourrait mettre en danger l’existence de plantes sauvages. Si elle représente un puissant attrait touristique, la multiplication des terrains de golf pose aussi d’importants problèmes en termes de cohabitation avec les populations locales. « Il est évident que les terrains de golf sont par nature exclusifs et privent les gens d’accès à la côte et à des terres agricoles », explique Angela Conway, directrice du Comité pour la terre, organisation non gouvernementale qui milite pour les droits des Noirs et des Métis dépossédés de leurs terres sous l’apartheid. En début d’année, un journal local a diffusé une publicité pour un projet de golf qui devait être construit sur un terrain revendiqué par une communauté noire près de la ville de Mossel Bay. Les promoteurs ont renoncé lorsque l’ONG a menacé de les traîner en justice. « Les plus riches d’entre les riches et les plus pauvres d’entre les pauvres sont en concurrence pour les mêmes terres et nous savons déjà qui va gagner », résume Angela, désabusée.
La multiplication de luxueux terrains de golf sur la «Route des jardins», qui longe une partie de la côte de l’Afrique du Sud, fait l’objet de tensions croissantes, nombre d’acteurs de la vie locale et du tourisme évoquant un phénomène de saturation. Cette célèbre route du sud du pays, réputée pour la richesse de sa faune et de sa flore, a vu ces dernières années une...