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Actualités - REPORTAGE

Cinema Deux films, deux humours (Photos)

Premier coup d’essai pour le réalisateur Thurber qui, avec Dodgeball, ne passe pas pour le moins inaperçu dans le paysage cinématographique. À l’affiche, Ben Stiller donne déjà une idée assez précise du genre: une comédie avec option ridicule et humour infantile. Bref quelques termes qui ont toujours été associés à l’acteur de Zoolander et Something About Mary. Le titre du film met tout de suite dans l’ambiance et prévient l’audience de ce qui l’attend: une histoire autour de la balle aux prisonniers! Personne ne rêve, il s’agit bien de ce sport sadique, violent, dépassé et plouc par excellence, surtout lorsque s’affrontent deux équipes composées d’adultes complètement déjantés. D’un côté, le clan du club de sport «Average Joe’s» (Vince Vaughn), de l’autre celui de «Globo Gym», tenu par White Goodman (Ben Stiller). Mais pourquoi un tel sujet ? La réponse est simple, la bonne vieille blague du ballon dans la figure n’a pas pris une ride. Toujours aussi effective, elle reflète précisément l’humour du film qui se veut puéril, dégénéré et ridicule à outrance. De plus, la «ringardise» plaît, le «has been» n’a jamais été aussi «in». Le réalisateur l’a bien compris et ne nous déçoit pas. Le film pullule en effet de détails typiquement «has been»: de la moustache de Stiller, en passant par son costume lycra, son protège-sex gonflable, ses métaphores insensées (l’acteur maîtrise étonnamment bien l’art de l’autohumiliation) et l’apparition de deux images incontournables et délicieusement dépassées, David Hasselhoff et Chuck Norris. Dodgeball se veut donc volontairement ridicule, caricatural et sans cervelle. Si l’humour est subjectif, et que tout le monde n’appréciera pas forcément un film qui explore le registre de la crétinerie, de la débilité et des gags principalement en dessous de la ceinture, le réalisateur va au bout de ses objectifs : du ridicule sans aucune retenue. Reste à voir si 95 min de ballons en pleine face et de costumes brillants suffiront à divertir les plus fervents défenseurs de cet humour. Circuit Empire, sauf Sofil, Espace k Mariages! de Valérie Guignabodet Après Monique, un premier long-métrage pour le moins curieux où la réalisatrice mettait en avant les déboires du couple formé par Albert Dupontel et sa poupée gonflable, Valérie Guignabodet s’attaque cette fois à l’institution du mariage. Le film se déroule au cours des 24 heures d’une noce et suit trois couples d’âges différents (les mariés, les témoins et les parents) entre amours, déchirures et réconciliations. L’histoire se base sur un phénomène actuel: un couple sur trois divorce… Pas franchement drôle comme thème pour une comédie. Cela dit, il peut éventuellement entraîner un humour noir qui ferait mouche. Malheureusement, le film tombe un peu trop dans cet humour cinglant. Face à l’esprit trop acerbe et sarcastique de la réalisatrice ainsi que la déprime ambiante, le public se perd, ne sachant plus s’il faut rire ou pleurer. Entre une fiancée dépressive, un marié sans grande conviction, un témoin cocu, un père indigne et une belle-mère acariâtre, la comédie s’étouffe et a du mal à se faire une place. Si le thème se veut plus qu’actuel, sa présentation n’est pas vraiment réaliste mais plutôt sombre et exagérée. Du coup, la question concernant l’émancipation de la femme, de sa place dans le couple et dans notre société sonne faux. Dommage pour ce film qui offre néanmoins des dialogues bien ciselés ainsi que des personnages solidement campés par de très bons acteurs : Mathilde Seigner, Jean Dujardin et Miou-Miou. Concorde, Abraj, Zouk Sorties prévues pour le jeudi 28/10 (sous réserves) : – Collateral, de Michael Mann, avec Tom Cruise, Jamie Foxx, Jada Pinkett Smith et Mark Ruffalo. Paroles dE cinéma Caméra rapprochée Truffaut et la nouvelle vague En hommage aux 20 ans de la mort de François Truffaut, revenons sur le réalisateur incontournable du cinéma français et sur le mouvement dans lequel il s’inscrivait, la nouvelle vague. Terme donné par la presse, la nouvelle vague naît en 1959. Elle témoigne d’une volonté de s’éloigner ostensiblement du cinéma classique de l’époque. L’académisme est alors totalement rejeté. Comprenons par là les films de spectacle et les films dits de «scénaristes», type Jeux interdits. Le nouveau mouvement privilégie la sincérité, l’authenticité et la vie. La ville de Paris est revisitée. Elle reflète cette fois l’état d’âme des personnages. L’idée est en effet de déclencher une révolution du regard. Les réalisateurs offrent donc des films plus personnels. Truffaut met en avant la liberté, l’évasion, le refus de la médiocrité et de la monotonie de la vie. Ses personnages sont des rêveurs, des marginaux, des rebelles qui cherchent refuge dans l’imaginaire. Essentiellement autobiographiques et romanesques (il aime conter les films), ses histoires peuvent être décrites comme simples et accessibles à tous. Son cinéma repose d’ailleurs sur l’identification, car il cherche à éveiller nos émotions. L’homme a disparu le 21 octobre 1984, mais il laisse derrière lui des œuvres qui dégagent une vérité qui est, elle, immortelle. D.D. Truffaut et la nouvelle vague En hommage aux 20 ans de la mort de François Truffaut, revenons sur le réalisateur incontournable du cinéma français et sur le mouvement dans lequel il s’inscrivait, la nouvelle vague. Terme donné par la presse, la nouvelle vague naît en 1959. Elle témoigne d’une volonté de s’éloigner ostensiblement du cinéma classique de l’époque. L’académisme est alors totalement rejeté. Comprenons par là les films de spectacle et les films dits de «scénaristes», type Jeux interdits. Le nouveau mouvement privilégie la sincérité, l’authenticité et la vie. La ville de Paris est revisitée. Elle reflète cette fois l’état d’âme des personnages. L’idée est en effet de déclencher une révolution du regard. Les réalisateurs offrent donc des films plus personnels. Truffaut met en avant la liberté, l’évasion, le refus de la médiocrité et de la monotonie de la vie. Ses personnages sont des rêveurs, des marginaux, des rebelles qui cherchent refuge dans l’imaginaire. Essentiellement autobiographiques et romanesques (il aime conter les films), ses histoires peuvent être décrites comme simples et accessibles à tous. Son cinéma repose d’ailleurs sur l’identification, car il cherche à éveiller nos émotions. L’homme a disparu le 21 octobre 1984, mais il laisse derrière lui des œuvres qui dégagent une vérité qui est, elle, immortelle. D.D.ourrier Un très joli film: «Les choristes» Voilà une bien heureuse sortie que celle qui nous vient de l’Hexagone. Gérard Jugnot avait déjà fait sensation dans des films amers, très différents des comédies auxquelles il nous avait habitués, et là, une fois de plus, l’acteur m’a conquise. Les choristes n’est pas vraiment un film dramatique, mais il s’éloigne bien des comédies et des rôles assez simples que Jugnot incarnait. Le film est un vrai rayon de soleil qui réchauffe le cœur. Et c’est vrai qu’avec le nombre de navets qui passent en ce moment, on en avait besoin. L’histoire est vraiment superbe, à la fois triste et drôle par moments. Les enfants jouent avec beaucoup de naturel, et leur voix qui accompagne la musique est sublime. Surtout celle de Jean-Baptiste Maunier. Je trouve aussi que le réalisateur a très bien su retranscrire l’époque durant laquelle se déroule Les choristes (1949). Les costumes et même le langage correspondent parfaitement à la période. Ce fut un plaisir de voir un film pareil. Il gonfle le cœur parce qu’il renvoie énormément de bons sentiments et des petits messages sur la vie et sur les hommes. C’est un bon changement. Je le conseille vivement. Véronique Asmar Contacts: Société générale de presse et d’édition SAL, Kantari, imm. Kantari Corner. E-mail: redaction@lorientlejour.com (230 mots). En gros plan Cinéastes (en bref) • Michael Mann : on attend impatiemment son nouveau film, Collateral (ce devrait être pour la semaine prochaine), qui démontre, une fois de plus, la maîtrise absolue de l’auteur de Heat, The Insider et Ali. Surtout dans le genre (ultra) noir, son domaine d’action privilégié. Avec un Tom Cruise «hors normes». Mann travaille sur trois projets: Arms and the Man: un agent secret US doit retrouver du plutonium disparu en Ukraine (un sujet d’actualité!); Public Enemies, avec Leonardo Di Caprio: la lutte contre les gangsters dans l’Amérique des années 30; et The Few, avec Tom Cruise, une aventure dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. • Jonathan Demme: on espère que la sortie de The Manchurian Candidate, avec Denzel Washington et Meryl Streep, ne va pas être retardée. Le film tomberait à pic dans le contexte actuel de la présidentielle US. Rappel: J. Demme est l’auteur de The Silence of the Lambs. Une référence! • À retenir le nom de la nouvelle cinéaste française, Valérie Guignabodet: Mariages! est une agréable surprise. Le film est une comédie aussi bien tournée que bien jouée. • S.V.P., n’oubliez pas Les choristes, de Christopher Barratier! Goux-PELLETAN les ciné-clubs Dans le cadre de la saison culturelle al-Mawsam, un documentaire tiré de la sélection «Arte à la rencontre du Moyen-Orient»: Les Mille et une voix – la musique de l’islam, de Mahmoud ben Mahmoud (2001) – 1h30. Dans ce film, le réalisateur tunisien nous invite à découvrir la diversité des musiques de l’islam, de Dakar à Delhi, du chant soufi à la transe des derviches. Un voyage à travers l’islam. Ciné-théâtre l’Estral, ce jeudi à 20h30 Super Size Me de Morgan Spurlock (2004) Le point de départ de ce documentaire est le procès, à New York, intenté par deux jeunes obèses contre Mc Donald qu’elles rendaient coupable de leur surcharge pondérale. Le réalisateur décide alors d’enquêter sur la responsabilité des fast-foods aux États-Unis en prenant comme cobaye sa propre personne. Son programme: prendre trois repas quotidiens chez Mc Do pendant un mois. Récompensé du prix meilleur réalisateur dans la catégorie «documentaires» au Festival de Sundance 2004, Super Size Me a eu comme répercussion l’annonce par Mc Do du retrait du marché du format «super size», fin 2004 (menu géant), puis le licenciement du représentant d’un grand groupe agroalimentaire à l’origine d’un incroyable lapsus sur le lien entre l’obésité et leurs produits : «Nous faisons partie du problème», à la place de «Nous faisons partie de la solution». Ciné-club de l’Alba, vendredi 22 octobre à 19h Cabaret de Bob Fosse (1972) Premier film du cycle «Comédies musicales». Le film raconte la vie d’un cabaret et l’histoire d’amour entre l’une des chanteuses et un jeune étudiant dans le Berlin des années 30, secoué par la montée du nazisme. Bob Fosse utilise l’aspect décadent et vulgaire du cabaret comme métaphore de la société allemande de l’époque. Il met en avant le monde illusoire et pailleté qui cache néanmoins une cruelle réalité. De magnifiques chorégraphies, des chansons entraînantes et une histoire d’un grand intérêt sont desservies par de très bons acteurs. Liza Minnelli reçut d’ailleurs l’Oscar de la meilleure actrice en 1972. Avec: Liza Minnelli, Michael York, Helmut Griem, Joel Grey. Auditorium de l’Esa, mardi 26 octobre à 20h30 Les chemins de l’oued de Gaël Morel (2002) Après avoir joué dans les films d’André Téchiné (Les Roseaux sauvages), de Didier Haudepin (Le plus bel âge) et de Laurent Bouhnit (Zonzon), Morel utilise ici sa casquette de réalisateur. Il développe les thèmes de l’adolescence, de la sensualité, de la jeunesse fragile et désorientée. L’histoire: contraint de fuir la France pour échapper à la justice, Samy cherche refuge chez son grand-père, en Kabylie. Dans ce film où règne la violence (violence des images, des dialogues, des personnages, des paysages), Gaël Morel aborde les problèmes actuels de l’Algérie, du rôle de la femme, du terrorisme et des difficultés qu’ont les jeunes à se créer un avenir. Ce long-métrage a été récompensé par le prix de la critique au Festival de Toronto 2002 pour «sa prise de risque politique» et «sa capacité à déranger». CCF, salle Montaigne, mercredi 27 octobre à 19h15 DYMA DEMIRDJIAN
Premier coup d’essai pour le réalisateur Thurber qui, avec Dodgeball, ne passe pas pour le moins inaperçu dans le paysage cinématographique. À l’affiche, Ben Stiller donne déjà une idée assez précise du genre: une comédie avec option ridicule et humour infantile. Bref quelques termes qui ont toujours été associés à l’acteur de Zoolander et Something About Mary. Le...