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Actualités - CHRONOLOGIE

Place de l’Étoile - Dix minutes pour les commissions parlementaires ; une occasion pour Hariri de multiplier les facéties À la Chambre comme ailleurs, une seule et même règle : la reconduction en un temps record

Certes, durant les quatre années qui séparent un mandat parlementaire d’un autre, la séance consacrée à la composition des commissions ne dure pas une éternité – les changements n’étant pas particulièrement nombreux ou problématiques. Cette séance qui ouvre la deuxième session ordinaire de chaque année peut même être l’occasion pour différents députés de s’exprimer à la tribune de l’hémicycle. Sauf qu’hier, et après la présidence de la République, le gouvernement (qui n’en finit plus de ne pas démissionner), et différentes institutions étatiques (administratives soient-elles ou judiciaires), le Parlement s’est mis lui aussi à la mode de la reconduction en deux temps, trois mouvements. Le mandat des seize commissions parlementaires a été reconduit presque d’office, sans même que soit déclinés, pour leur majorité, les noms de leurs membres (le speaker ayant tout de même demandé aux députés présents s’ils souhaitaient modifier de quelque façon que ce soit leurs affiliations respectives). Ce sont juste les trois premières d’entre elles qui ont été détaillées par le greffier, dont la lecture a été entrecoupée à plusieurs reprises par les applaudissements très amusés d’un Premier ministre, visiblement heureux de pouvoir s’oublier un peu. À tel point d’ailleurs que Nabih Berry lui a demandé haut et fort, mais avec le sourire, les raisons d’une pareille indiscipline. Et tout cela en moins de dix minutes... Il n’empêche. Même si le travail de ces commissions parlementaires est censé s’achever au printemps 2005, date des prochaines élections législatives, une telle légèreté, autant de désinvolture et d’irrespect pour la chose publique restent sinon scandaleux, du moins particulièrement déplacés. Boutros Harb ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en claquant la porte de l’hémicycle quelques minutes à peine après le début de la séance. Le député de Batroun a accusé le chef du Parlement de violation de l’article 44 de la Constitution, en décrétant l’élection d’office et sans vote secret préalable des deux secrétaires généraux de la Chambre, Ayman Choucair et Farid el-Khazen. « Nous refusons de conforter les violations de la Constitution comme si cela était devenu la règle, comme lorsque la Chambre a amendé la Loi fondamentale pour permettre la prorogation du mandat Lahoud », a dit Boutros Harb, soulignant même qu’en annonçant la victoire d’office des membres des différentes commissions, la Chambre avait amendé intrinsèquement l’article 19 de son règlement intérieur. « Nous souhaitons que la présidence de la Chambre rectifie l’erreur qu’elle a commise, en appelant rapidement à une séance plénière au cours de laquelle on réélirait les deux secrétaires généraux par bulletin secret », a conclu le député membre de Kornet Chehwane. Commentaire et réplique immédiate de Nabih Berry : « Cheikh Boutros ne s’est pas retiré. C’est juste l’obsession de la reconduction qui continue de primer. » Édifiant, surtout venant de la part du n° 2 de l’État. Z. M.

Certes, durant les quatre années qui séparent un mandat parlementaire d’un autre, la séance consacrée à la composition des commissions ne dure pas une éternité – les changements n’étant pas particulièrement nombreux ou problématiques. Cette séance qui ouvre la deuxième session ordinaire de chaque année peut même être l’occasion pour différents députés de...