Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - Scientologie, Hollywood, politique... (etc.) L’étrange Mr Tom Cruise (photo)

Superstar à Hollywood, bourreau des cœurs à plus de 20 millions de dollars par film... Il est loin le gentil petit gars («Nice guy», comme disent les Américains) qui débutait devant les caméras, il y a une vingtaine d’années, dans une discrétion de bon aloi. Encore que, dans un de ses tout premiers films («Risky Business», de Paul Brickman – 83), Tom Cruise, en l’absence de ses parents, transformait la tranquille demeure familiale en une sorte de maison «de complaisance», sinon de tolérance. Rappelé en flash-back, le détail est légèrement troublant si on le rapproche de la vie publique et privée qu’allait ensuite mener l’acteur. L’éclairage le plus cru (et le plus ambigu) sera fourni (en 99) par Stanley Kubrick, mettant en scène – dans Eyes Wide Shut – les rapports conjugaux (aussi complexes que complexés) du couple Nicole Kidman-Tom Cruise. Un couple dont on sait comment s’est terminée la vie commune. Mais le sait-on vraiment, justement? À part l’incontournable incompatibilité des caractères, cause standard de la mésentente entre époux, les médias ont évoqué d’autres raisons: tel ce chantage à l’homosexualité dont avait été «victime» l’acteur, suivi d’un procès conclu en sa faveur [1]. Toujours est-il qu’après l’épisode Nicole Kidman, Cruise multiplia les liaisons avec des actrices connues (en faisant savoir, dernièrement, qu’il souhaitait avoir des enfants au cours d’une union stable). Dans l’intervalle, il ne faut pas négliger une autre prestation inattendue: Cruise réincarnait une créature nocturne assoiffée de sang humain dans Interview with the Vampire (avec Brad Pitt, svp!), un film de Neil Jordan (94), d’après l’œuvre d’Anne Rice. Jusqu’à la nouvelle expérience voulue par Cruise lui-même dans son tout dernier film, Collateral, de Michael Mann, sur lequel nous allons revenir. Médiatisation tous azimuts Même à Hollywood, et comme dans pratiquement tous les États-Unis, la religion n’est jamais éloignée des activités et préoccupations de la population (voir le cas Mel Gibson). Pour sa part, Tom Cruise s’affiche comme un adepte de l’Église de la scientologie, une secte aux moyens puissants pour laquelle il milite avec ardeur – et même agressivement – dans tous les domaines. De la religion à la politique, il n’y a pas loin: Cruise en a fait la démonstration. En se classant, comme la majorité des gens de cinéma, parmi les opposants à la politique du président Bush ; en profitant de sa tournée européenne – consacrée en particulier à la promotion de Collateral à Venise et à Deauville – pour demander audience au président Chirac et au ministre Nicolas Sarkozy. Net refus à l’Élysée: la France se méfie des sectes. Par contre, M. Sarkozy – dont on sait le penchant pour la médiatisation «tout terrain» – a reçu l’acteur avec un plaisir évident. Conclusion «en noir» Collateral se présente, dans la carrière de Tom Cruise, comme un jalon d’une importance exceptionnelle. Non seulement l’acteur brouille son image de marque mais, ce faisant, il prend un risque véritable (calculé?). Il joue, sous l’experte direction de Michael Mann (un des meilleurs cinéastes encore en exercice à Hollywood), un tueur à gages d’une froideur glaciale. Il s’est vieilli, il a teint ses cheveux en gris, son regard sombre semble scruter des abîmes ténébreux. Une performance, à coup sûr, dans un film qui va compter [2]. Reste à savoir comment «son» public va réagir... Tom Cruise qui, dès la lecture du scénario, avait décidé de faire le film, rêve sans doute aux stars glorieuses du passé: Frederic March, Spencer Tracy, Gary Cooper, Henry Fonda et les autres. Et pourquoi pas? On attend la démonstration avec un intérêt passionné. J.P. GOUX-PELLETAN [1]: À noter une scène allusive (?) dans Eyes Wide Shut. [2]: Sortie au Liban prévue en novembre.

Superstar à Hollywood, bourreau des cœurs à plus de 20 millions de dollars par film... Il est loin le gentil petit gars («Nice guy», comme disent les Américains) qui débutait devant les caméras, il y a une vingtaine d’années, dans une discrétion de bon aloi. Encore que, dans un de ses tout premiers films («Risky Business», de Paul Brickman – 83), Tom Cruise, en...