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Actualités - ANALYSE

ÉCLaIRAGE Le rassemblement appellera aujourd’hui à une plus grande synergie de l’opposition plurielle La reconduction de Lahoud a superlégitimé Kornet Chehwane

C’est aujourd’hui que se réunira au grand complet en principe, au siège de l’évêché maronite d’Antélias, Kornet Chehwane, le principal pôle d’opposition de l’Est politique, qui semble avoir acquis, depuis la reconduction imposée du mandat d’Émile Lahoud, une superlégitimité que d’aucuns, aujourd’hui, applaudissent vigoureusement – et que d’autres regrettent, tout aussi amèrement. Parce que, avant le 3 septembre, avant le vote place de l’Étoile, avant, surtout, le vote au palais de Verre de la fameuse 1559, avant le rapport Annan à la lumière duquel le Conseil de sécurité pourrait adopter, à en croire un étonnant Issam Farès hier, des mesures encore « pires » que celle de la résolution de septembre, Kornet Chehwane était sinon totalement occulté de l’échiquier politique local, du moins superbement méprisé. Et aujourd’hui, dragué à outrance (certes à contrecœur), devenu l’objet de toutes les attentions, de toutes les tractations, de toutes les « mains tendues », KC, comme une Monica Belluci sur un tapis cannois, est au centre de tous les regards. In-con-tour-na-ble, comme un gage ultime de libanisation. Aujourd’hui, les membres du rassemblement, tous d’accord sur l’essentiel malgré les rumeurs faisant état de l’existence de deux courants au sein du groupe, préciseront quelques points sur lesquels tout le monde les attend. D’abord, ils rappelleront que parce que le système a prouvé d’une façon aussi indiscutable son échec, parce que la crise a rarement été aussi aiguë, une (ré)union, une synergie des (nombreuses et variées) bonnes volontés est désormais indispensable. KC planchera ainsi sur une plate-forme commune, concrète, essentiellement basée sur les dénominateurs communs, plus consistants que les mauvais esprits le souhaitent, qui existent entre le rassemblement et Walid Joumblatt, naturellement, mais aussi tous ceux qui ont dit « non ». KC mettra demain de nouveau l’accent sur ses priorités, indépendamment de toute participation à un éventuel cabinet d’union nationale. Des revendications au centre desquelles il y aura le calendrier de départ des forces armées syriennes. Sans oublier, évidemment, l’indépendance de la justice, la primauté de l’État de droit et des libertés, etc. Le rassemblement évoquera également la légitimité d’Émile Lahoud, qu’il liera étroitement, selon des sources autorisées, au rapport Annan sur le suivi de l’application de la 1559 – obligé qu’il est de se référer à un mécanisme international, puisque la possibilité de contester, de l’intérieur, cette légitimité, « n’existe plus ». Ainsi, et si la communauté internationale avalise d’une façon ou d’une autre la rallonge octroyée à l’actuel locataire de Baabda, KC envisagera la participation à un gouvernement d’union nationale. Parcer que sinon, le prix à payer – la légitimation pour le dedans comme pour le dehors d’une désignation parlementaire – sera « trop élevé ». Même s’il leur est proposé, en retour, de participer à la rédaction de la future loi électorale. « Mais nous ferons partie de ce cabinet à condition que l’on établisse d’abord, avec le pouvoir, un programme d’entente nationale. À condition que l’on participe à sa formation. S’ils ont autant besoin de nous, c’est ainsi que cela devrait se faire. Et non pas qu’ils se contentent de nous réserver deux ou trois portefeuilles : nous ne sommes pas là pour boucher les trous. Et que l’on ne prétende pas ensuite que c’est nous qui torpillons l’entente nationale. » Au lieu de répéter ad libidum, de Beyrouth ou de Genève, que les mains sont tendues, il est peut-être temps pour le pouvoir d’ouvrir la bonne porte. Celle d’une libanisation égalitaire, juste et en harmonie avec la volonté populaire. Dont KC est un certain écho. Un écho désormais certain. Ziyad MAKHOUL
C’est aujourd’hui que se réunira au grand complet en principe, au siège de l’évêché maronite d’Antélias, Kornet Chehwane, le principal pôle d’opposition de l’Est politique, qui semble avoir acquis, depuis la reconduction imposée du mandat d’Émile Lahoud, une superlégitimité que d’aucuns, aujourd’hui, applaudissent vigoureusement – et que d’autres...