Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Beyrouth proteste contre un projet US de gel des avoirs d’officiels libanais Les protagonistes campent sur leurs positions au Conseil de sécurité (Photo)

À la veille de la reprise des discussions au Conseil de sécurité sur les suites à donner à la résolution 1559, les parties en présence ont continué durant le week-end à camper sur leurs positions. D’un côté, la France et les États-Unis, qui tentent de faire voter une déclaration présidentielle du Conseil introduisant un suivi régulier de l’application de la 1559. De l’autre, le Liban et la Syrie, qui mènent toujours campagne, par le biais de certains membres du Conseil, pour contrecarrer les projets franco-américains. C’est dans ce contexte que sont survenues les informations en provenance de Washington sur un éventuel gel des avoirs d’officiels libanais qui soutiennent l’influence syrienne au Liban. Ileana Ros-Lehtinen, présidente de la sous-commission des affaires proche-orientales à la Chambre des représentants américaine, avait récemment adressé une lettre au président des États-Unis pour l’exhorter à agir rapidement dans cette direction. « Nous vous demandons de prendre les mesures concrètes contre ce gouvernement (libanais) fantoche en usant de votre autorité pour geler les avoirs dont ces individus pourraient disposer aux États-Unis », déclare-t-elle dans sa lettre à George W. Bush. Vendredi, des responsables américains avaient indiqué que l’Administration Bush envisageait d’imposer de nouvelles sanctions dans le cadre du Syrian Accountability Act pour augmenter la pression sur Damas. « L’application de nouvelles sanctions dans le cadre du Syrian Accountability Act est une option », a déclaré un haut responsable de l’Administration Bush ayant requis l’anonymat. « Aucune décision définitive n’a été prise », a ajouté ce responsable, cité par Reuters. Suite à ces développements, le Premier ministre, Rafic Hariri, a convoqué samedi l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Jeffrey Feltman, pour lui faire part de l’hostilité du Liban au projet de gel des avoirs de responsables libanais. À l’issue de l’entretien, qui a eu lieu à Koraytem, M. Feltman a indiqué que le chef du gouvernement lui avait exprimé son « inquiétude » au sujet des informations sur le gel des avoirs de responsables libanais et syriens. « J’ai dit au Premier ministre qu’il s’agissait, à ce stade, d’une idée, une simple proposition, et que ce n’est pas encore une loi », a déclaré M. Feltman. « Toutefois, cette idée reflète le grand intérêt que porte le Congrès américain à l’indépendance et la souveraineté totales de la République libanaise », a-t-il dit. À New York, la situation n’a pas évolué depuis vendredi, quand les délégations du Conseil de sécurité se sont séparées sans parvenir à un consensus sur le projet de déclaration présenté par la France et les États-Unis. Ce projet, rappelle-t-on, ne nomme pas explicitement la Syrie, mais il institue un suivi régulier des phases de l’application de la résolution 1559 (ou de sa non-application) par le biais d’un rapport trimestriel du secrétaire général de l’Onu. Les Philippines ont proposé vendredi un compromis prévoyant un rapport tous les six mois, mais il a été rejeté, tout comme l’avait été une suggestion de la Russie instituant un suivi tous les quatre mois, selon des informations rapportées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. Moscou avait dans le même temps conseillé au Liban de se montrer plus coopératif afin de donner une chance à la déclaration présidentielle – qui doit être votée à l’unanimité – d’être adoptée, parce que si elle ne l’était pas, Paris et Washington présenteraient alors un projet de résolution en bonne et due forme, qu’ils seraient certains de faire passer. Or, il semble que Beyrouth ait rejeté le conseil russe, transmis vendredi par l’ambassadeur de Moscou, Serguei Boukine, et continue avec Damas de s’opposer à tout principe de suivi régulier de l’application de la 1559, qu’il soit de trois, de quatre ou de six mois. De sources responsables à Beyrouth, ainsi que de sources diplomatiques à Washington, toutes citées par notre correspondant, on indique qu’un délégué d’un pays influent à l’Onu a fait part au cours du week-end de sa « surprise » face à l’attitude négative du Liban à l’égard du projet de déclaration présidentielle, et ce en dépit des concessions faites par Paris et Washington dans ce texte, notamment l’absence de mention de la Syrie et l’introduction des messages envoyés à l’Onu par Beyrouth et Damas. Quoi qu’il en soit, le Conseil de sécurité doit reprendre aujourd’hui ses discussions après un week-end au cours duquel les diverses délégations ont pu recevoir de nouvelles instructions de leurs capitales respectives. Au cas où les pourparlers en vue de l’adoption de la résolution échouent à nouveau, on s’attend à ce que la France et les États-Unis présentent incessamment un projet de résolution. Lequel n’a besoin que de neuf voix (et pas de veto) pour être adopté. En attendant, le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, s’est entretenu hier au téléphone avec ses homologues syrien, Farouk el-Chareh, et algérien, Abdelaziz Belkhadem, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, des pourparlers en cours au Conseil de sécurité. Membre du Conseil de sécurité, l’Algérie, qui s’était abstenue lors du vote de la 1559, s’est jusqu’ici alignée sur la position syro-libanaise dans les consultations en cours. Sur un tout autre plan, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, qui effectue une visite en Israël, a invité hier l’État hébreu à respecter la ligne bleue avec le Liban. Il a d’autre part estimé nécessaire une reprise des négociations de paix sur le volet syro-libanais.
À la veille de la reprise des discussions au Conseil de sécurité sur les suites à donner à la résolution 1559, les parties en présence ont continué durant le week-end à camper sur leurs positions. D’un côté, la France et les États-Unis, qui tentent de faire voter une déclaration présidentielle du Conseil introduisant un suivi régulier de l’application de la 1559. De...