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L’UE, la Turquie et le génocide

L’Union européenne fait bien d’entrouvrir la porte à la Turquie. Elle ne sera pas la seule gagnante d’une telle concrétisation. Par exemple, si la mitoyenneté du christianisme et de l’islam se fait en bonne intelligence, cela irradiera, constituera un modèle pour le monde (durement mis à l’épreuve par les événements du 11 septembre 2001), servira d’encouragement aux musulmans pluralistes et modérés (qui croient en la séparation du temporel et du religieux) et portera un rude coup aux fondamentalistes et intégristes (dont plusieurs rêvent d’en découdre avec les impies). L’UE (dont la « Vieille Europe ») concourra ainsi à la paix mondiale mieux que ne le fera jamais l’équipe de Bush. Cela dit, une fois les conditions d’entrée remplies, l’UE devrait solliciter du pays d’Atatürk un ultime geste de bonne volonté, à savoir la reconnaissance de la perpétration par le gouvernement jeune-turc du génocide des Arméniens en 1915, qui aurait fait quelque 1 500 000 victimes (1). Il faudra du courage de la part du gouvernement actuel, mais si la Turquie table sur l’avenir, elle n’aura d’autres choix que de faire la paix avec son passé. Peut-on imaginer l’Allemagne qui nierait encore, quelque 90 ans après les faits, l’holocauste dont ont été victimes des millions de juifs durant la Deuxième Guerre mondiale ? Les Arméniens, ceux d’Europe, de Turquie et du monde entier, attendent cette reconnaissance, qui constituerait un baume sur leurs blessures anciennes. L’intégration définitive de la Turquie pourrait prendre, dit-on, une dizaine d’années, et le centième anniversaire de la grande tragédie interviendra en 2015. Cela donne à réfléchir. Un pays comme la France, qui a officiellement reconnu le génocide, doit mettre tout son poids dans la balance. Si la Turquie s’obstine à nier, c’est qu’elle est de mauvaise foi, et l’UE ne devrait composer qu’avec des unionistes intègres. Sylvio LE BLANC Montréal – Canada (1) Le Petit Larousse illustré 2000, page 1147 (sous « Arménie »).
L’Union européenne fait bien d’entrouvrir la porte à la Turquie. Elle ne sera pas la seule gagnante d’une telle concrétisation. Par exemple, si la mitoyenneté du christianisme et de l’islam se fait en bonne intelligence, cela irradiera, constituera un modèle pour le monde (durement mis à l’épreuve par les événements du 11 septembre 2001), servira d’encouragement...