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ONU - Les États-Unis sont déterminés à soustraire Beyrouth à l’emprise syrienne, affirme Satterfield Le Conseil de sécurité se prépare à adopter une nouvelle résolution sur le Liban

Après les concertations diplomatiques menées loin des feux de la rampe à New York, afin de dégager un consensus autour de la démarche à suivre pour obtenir une application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, jusque-là ignorée par la Syrie et le Liban, les pays membres du Conseil de sécurité se sont retrouvés hier au Palais de verre pour examiner un projet de résolution franco-américaine allant dans le sens de la première résolution. Le Conseil a tenu ainsi à 16h, heure de New York, une réunion qui a été consacrée à l’examen de ce nouveau projet qui prévoit un rapport trimestriel du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, sur les suites données par la Syrie à la résolution 1559. Dans son rapport présenté il y a quinze jours, M. Annan avait déclaré que Damas avait dit ne pas être en mesure de donner un calendrier sur l’évacuation de ses troupes du Liban. Le nouveau projet de résolution ne mentionne pas la Syrie – c’est à ce prix que le texte serait voté – mais demande encore une fois aux « parties concernées d’agir rapidement pour appliquer l’ensemble des dispositions de la 1559 » adoptée le 2 septembre dernier. Selon des sources concordantes à New York, le vote devrait intervenir dans les prochaines heures. Le ton de la nouvelle résolution est toujours modéré, il est vrai, relativement à la fermeté des positions de Washington et de Paris qui pressent régulièrement Damas d’appliquer la 1559 ; mais les États-Unis ont clairement laissé entendre hier qu’ils sont déterminés à aller de l’avant dans le processus qu’ils ont déclenché avec la France pour soustraire le Liban à l’influence syrienne. En effet, le secrétaire d’État adjoint, David Satterfield, n’est pas allé par quatre chemins pour le rappeler. Dans une interview accordée en soirée à la LBCI, il a adressé une série de messages au Liban et à la Syrie qui sont directement concernés par la résolution 1559 du Conseil de sécurité, dont les deux plus importants sont sans doute le fait que Washington est déterminé à aider le Liban à récupérer sa liberté de décision et que sa patience a des limites. « Les États-Unis n’attendront pas indéfiniment » que la Syrie honore ses engagements, a-t-il déclaré. « Nous avons clairement dit que ce qui nous importe, c’est ce que la Syrie exécute sur le terrain. Le temps passe et la Syrie se doit de faire quelque chose », a déclaré M. Satterfield. Il a qualifié d’« ironique » la formule employée par Damas et ses alliés au Liban dans le cadre de leur campagne contre la 1559, dans la mesure où ils accusent les États-Unis d’intervenir dans les affaires libanaises. « La 1559 confirme la solidarité de la communauté internationale et de l’Onu avec le Liban contre l’intervention de la Syrie dans tous les détails de la vie politique de ce pays », a déclaré le diplomate, qui a laissé entendre qu’une éventuelle formation d’un comité de suivi pour surveiller l’application de cette résolution est à exclure. « Il est temps que la Syrie assume les conséquences... » À la question de savoir si le texte du projet de loi préparé par trois congressmen – qui réclament entre autres le gel, aux États-Unis, des avoirs d’officiels libanais qui ont aidé la Syrie à conforter son influence au Liban – a des chances d’être adopté, M. Satterfield a répondu : « Je ne peux rien prédire, mais ce texte reflète un point de vue clair au sein du Congrès, selon lequel il est temps, pour la Syrie, d’assumer les conséquences de ses actes. J’espère que les dispositions de la 1559 seront mises en application et qu’on n’arrivera pas au point d’exercer des pressions ou d’imposer des sanctions contre la Syrie ou d’autres pays », a-t-il ajouté. Il a formellement rejeté l’existence d’un marché syro-américain au sujet de l’Irak, conclu aux dépens du Liban. « C’est le gouvernement syrien et ses alliés au Liban qui font véhiculer ce genre d’histoires qui n’ont rien de vrai. Nous voulons que la Syrie s’attaque au problème de l’Irak, à la présence, sur son territoire, d’éléments palestiniens qui mènent des actions terroristes, ainsi qu’au financement et aux activités du Hezbollah. C’est idem pour la présence syrienne au Liban. Nous voulons que Damas agisse pour régler ces sujets, ce qu’il n’a toujours pas fait en dépit de ses engagements. Nous nous félicitons de toute coopération syrienne, mais il n’y a aucun marché conclu au détriment du Liban », a assuré M. Satterfield. Il a fait état d’informations concrètes sur le fait que Damas n’a rien entrepris pour contrôler ses frontières avec l’Irak et freiner le flux de fondamentalistes vers ce pays. Quant au « redéploiement de quelques centaines de soldats syriens stationnés au Liban, il ne peut pas être considéré comme une application de la 1559 », a ajouté M. Satterfield, tout en soulignant que les concertations se poursuivent entre Washington et Damas. « L’armée est capable d’assurer la sécurité » Le diplomate a ensuite assuré en réponse à une question que la politique américaine à l’égard du Liban et de la Syrie ne changera pas, quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle américaine. « Il est temps que le gouvernement libanais exerce sa souveraineté » a-t-il martelé, en mettant l’accent, en réponse à une question, sur la capacité de l’armée et des services de sécurité libanais à contrôler les groupes fondamentalistes et à assurer la sécurité dans le pays, « s’ils sont autorisés à le faire ». M. Satterfield a condamné la tentative d’attentat contre M. Marwan Hamadé, estimant que ses auteurs, « des terroristes », méritent d’être poursuivis par la communauté internationale. Il a confirmé que Washington a convoqué l’ambassadeur de Syrie au lendemain de la tentative d’assassinat de l’ancien ministre de l’Économie. « Nous avons fait clairement comprendre au gouvernement syrien que nous sommes vivement préoccupés par cet incident », a-t-il dit.

Après les concertations diplomatiques menées loin des feux de la rampe à New York, afin de dégager un consensus autour de la démarche à suivre pour obtenir une application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, jusque-là ignorée par la Syrie et le Liban, les pays membres du Conseil de sécurité se sont retrouvés hier au Palais de verre pour examiner un projet de...