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Actualités - CHRONOLOGIE

Kandil accuse l’ancien président d’avoir stocké des ADM à Aïn el-Remmaneh et d’avoir souhaité la mort de son frère béchir... Après Joumblatt, Amine Gemayel pris sous le feu des prosyriens

Le communiqué du parti Kataëb, déjà particulièrement fielleux, avait donné le ton : hier, c’est toute la « fanfare » prosyrienne, la même qui avait initié le jour même du Congrès du Bristol sa campagne hargneuse contre Walid Joumblatt, qui s’en est donné à cœur joie, en prenant cette fois-ci pour cible de ses calomnies et de ses accusations l’ancien président de la République, Amine Gemayel. Ce dernier avait répondu au début de la semaine au discours du président syrien, Bachar el-Assad, déplorant la réouverture du dossier de la guerre et rappelant aux bons souvenirs de Damas l’assassinat de son frère, le président élu Béchir Gemayel, et le bombardement d’Achrafieh en 1978. Évoquant d’abord la nécessité d’unifier les rangs à l’intérieur pour faire face « à la tempête internationale qui déferle sur la région », le député Bassem Yamout a estimé que les conflits internes « ne doivent pas faire oublier que l’essentiel reste la défense de l’arabité et de l’unité du Liban face aux complots (...) ». « Partant, nous avons été étonnés par les positions exprimées par le président Amine Gemayel à Beyrouth précisément, et qui ont rappelé aux Libanais et aux habitants de Beyrouth en particulier des souvenirs noirs qu’ils auraient souhaité oublier définitivement », a indiqué M. Yamout. Ce que le député reproche essentiellement a Amine Gemayel, c’est « d’avoir ouvert à nouveau les pages douloureuses de l’histoire de Beyrouth, notamment la guerre d’Achrafieh en 1978 et l’assassinat de son frère Béchir en 1982 ». « Veut-il rappeler à notre bon souvenir l’époque où certains Libanais ont parié sur l’étranger après l’effritement de la solidarité arabe et la visite de Sadate à Jérusalem occupée (...), provoquant l’intervention des forces israéliennes jusqu’aux portes de Beyrouth ? » a-t-il demandé. « Beyrouth restera toujours un bastion du nationalisme et de l’arabisme, malgré les difficultés (...). Beyrouth n’a pas oublié le mandat du président, qui a été le héros de l’accord du 17 mai avec l’ennemi israélien, tout comme elle n’oubliera jamais les agissements de ses services de renseignements contre ses habitants, lorsque les services sont entrés dans les maisons pour enlever des jeunes, dont plusieurs sont toujours portés disparus », a poursuivi M. Yamout. Et d’ajouter : « Heureusement que les jours noirs de son mandat, époque où le patriotisme était un chef d’accusation, sont à jamais révolus. » « L’histoire du président Gemayel est pleine de marchandages et de combines, contre ses alliés les plus proches sur la scène chrétienne, avivant les conflits entre eux pour mieux les dominer. Qui peut oublier sa célèbre et soudaine visite à Damas, quelques heures avant la fin de son mandat en 1988, pour une tentative de négociation de dernière minute avec la Syrie, ce qui a conduit ses alliés de l’époque à opérer un coup d’État contre lui avant qu’il ne les poignarde dans le dos. Et la liste est longue : le parcours du président Gemayel est rempli d’erreurs, de péchés et d’occasions ratées (...) », a-t-il ajouté. Bien plus folklorique et nettement plus « inspiré », le député Nasser Kandil a d’abord évoqué une prétendue « visite secrète du président Gemayel à Beyrouth en 1982 dans la voiture d’Abou Ayad », au cours de laquelle il aurait demandé « le bombardement de Fayadieh durant la séance du Parlement pour empêcher l’élection de Béchir ». « Bombardez Fayadieh, même si le résultat doit être la mort de mon frère », aurait insisté Amine Gemayel, selon les allégations de Nasser Kandil. « Tel est Amine Gemayel, qui avait secrètement visité Beyrouth à cette époque pour réclamer le bombardement de Fayadieh et demander aux députés musulmans de s’abstenir de participer à l’élection. Mais le plus dangereux est qu’il ait demandé de tuer pour empêcher l’accession de son frère, qu’il pleure aujourd’hui en répétant : “qui a tué Béchir ?” », a-t-il indiqué, manifestant soudain un intérêt inattendu pour l’intégrité physique du président-martyr... Et M. Kandil de poursuivre, sans complexes : « Celui qui a tué Béchir s’est trouvé à un moment entre les mains du président Gemayel, et c’est lui qui a refusé de le traduire en justice. De toute façon, Amine Gemayel lui-même n’a pas respecté ses engagements vis-à-vis de son maître Rumsfeld, lorsqu’il a livré les armes chimiques de Rumsfeld à Saddam Hussein, qu’il avait stockées en attendant à Aïn el-Remmaneh durant trois mois. Certaines ont brûlé, ainsi que les dépôts où elles étaient entreposées, ce qui a failli provoquer un scandale, d’ailleurs évoqué par les ambassades des grandes puissances. » Les députés Kassem Hachem et Oussama Saad, ainsi que le chef du Parti syrien national social, Gebran Araïji, ont donné dans le même genre contre l’ancien président, reprenant en chœur la même argumentation édifiante. M.H.G.

Le communiqué du parti Kataëb, déjà particulièrement fielleux, avait donné le ton : hier, c’est toute la « fanfare » prosyrienne, la même qui avait initié le jour même du Congrès du Bristol sa campagne hargneuse contre Walid Joumblatt, qui s’en est donné à cœur joie, en prenant cette fois-ci pour cible de ses calomnies et de ses accusations l’ancien président de...