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Des concertations parallèles que la nécessité justifie

Faisant écho aux remarques de Kornet Chehwane, le président Nabih Berry s’est avisé que les concertations parallèles, et préalables, pour la formation du nouveau cabinet dérogent aux règles constitutionnelles. Qui prévoient qu’après démission du gouvernement en place, le président de la République procède à des consultations parlementaires impératives en vue de la désignation d’un Premier ministre. Mais la nécessité justifie amplement, selon un officiel, les contacts officieux préparatoires. Tout d’abord, il est évident que dans la délicate conjoncture présente, le Liban ne peut pas se payer le luxe d’une crise ministérielle risquant de tourner à la crise de pouvoir. Il s’agit donc d’aplanir les difficultés, d’en réduire le volume. Ou tout simplement de les dépister, afin d’éviter les mauvaises surprises de dernière heure. De fait, les relances ont permis de cerner nombre de problèmes. L’on a de la sorte appris que le président Hariri souhaite une formule réduite à 18, sans les partis ; alors qu’au contraire, le président Lahoud veut une équipe de 30, avec les partis. Les palabres ont permis, sur ce point, d’aboutir à un début de compromis : certains partis, pas tous, seraient cooptés. L’on ne s’est toutefois pas encore entendu sur leurs représentants ni s’il faut leur accorder des portefeuilles ou se contenter de les nommer ministres d’État. En outre, les contacts officieux dégagent une question essentielle : savoir si les présidents Lahoud et Hariri vont pouvoir s’entendre. Ce qui, en cas de réponse positive, se traduirait par une mise en place rapide du nouveau gouvernement. Et, en cas de réponse négative, par une autorécusation tout aussi rapide du président Hariri, qui céderait la place à un autre. Cet officiel répète que la voie suivie a permis d’éviter une crise ministérielle potentiellement prolongée, et dangereuse, qui aurait commencé à partir du moment où le présent gouvernement aurait présenté sa démission. Sans compter qu’une fois les concertations parlementaires impératives déclenchées, les négociations sur les points de litige deviennent automatiquement plus difficiles, car elles se trouvent liées à la désignation du Premier ministre. Ensuite, on risque le blocage au niveau de la formation du nouveau cabinet, formation qui aux termes de l’article 53 de la Constitution doit s’accomplir par accord entre les deux têtes de l’Exécutif. Donc, il est très utile, très pertinent, très prudent selon ces sources, de procéder à une approche officieuse du dossier, avant de passer à la finalisation. La crise financière Cela étant, le gouvernement prochain se trouvera en face d’une incontournable priorité : alléger la dette publique. Il ne peut y parvenir qu’en adoptant, sans réserves de personne, un plan rationnel de sauvetage. Qui soit réaliste, pratique, bien plus que théorique. Car les investisseurs, et le capital, ne croient que ce qu’ils peuvent toucher du doigt. Leur apport, leur afflux, serait le meilleur garant de la normalisation économique graduelle. Il faut donc beaucoup miser sur le concours des Libanais du dehors comme des Arabes riches ou des Occidentaux. Une bonne nouvelle relative : Siniora et Salamé, retour de Washington où s’est tenue l’assemblée annuelle de la Banque mondiale, indiquent qu’il n’y a aucune décision de mettre la pression économiquement sur le Liban, dans la foulée de la 1559. La solidité de l’économie libanaise est en effet toujours considérée au-dehors comme un facteur de stabilité que nul n’aurait intérêt à attaquer. Cependant, à cause de la situation et des tensions politiques extérieures, il est possible que le mouvement d’assistances étrangères connaisse un fort ralentissement dans les mois à venir. La tendance à la hausse du côté des intérêts sur le dollar peut alourdir le service de la dette (paiement des intérêts). C’est pourquoi le gouverneur de la Banque centrale appelle à mettre à profit la période qui nous sépare de la hausse effective des intérêts sur le dollar, c’est-à-dire le restant de cette année. En ajoutant qu’il faudra que le budget 2005 soit effectivement d’austérité et non pas seulement sur le papier. Ce qui ne peut se faire qu’à l’ombre d’un gouvernement digne de ce nom. Qui doit être formé sans tarder, sans se perdre en de vaines, de préjudiciables querelles de clocher. Car les ouragans qui soufflent sur la région risquent de déstabiliser aussi ce pays, par ricochet. Les affronter et faire face aux difficultés économiques nécessitent un minimum d’unité intérieure. Émile KHOURY

Faisant écho aux remarques de Kornet Chehwane, le président Nabih Berry s’est avisé que les concertations parallèles, et préalables, pour la formation du nouveau cabinet dérogent aux règles constitutionnelles. Qui prévoient qu’après démission du gouvernement en place, le président de la République procède à des consultations parlementaires impératives en vue de la...