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Actualités - CHRONOLOGIE

Recherche - Nouvel ouvrage technique Risques sismiques et conception des bâtiments

On a souvent tendance à l’oublier, mais le Liban est un pays où le risque sismique est bien réel. Si rien ne peut être fait pour empêcher les tremblements de terre, il est certain que l’on peut améliorer les constructions pour minimiser leurs effets catastrophiques sur les pertes en vies humaines, les coûts sociaux et les conséquences économiques. C’est ce que prône un nouvel ouvrage rédigé par les ingénieurs Amr Salaheddine el-Nachaï et Rami el-Khoury, intitulé « Earthquake Hazards in Lebanon » (« Les risques de séismes au Liban »), qui rassemble les informations dont on dispose actuellement sur le problème. Ce livre est le premier d’une série de quatre, qui vise à doter les ingénieurs des outils nécessaires pour intégrer les calculs liés aux tremblements de terre dans leur conception des bâtiments. « Cette initiative a été financée par des particuliers, Fouad Maalouf et Farouk Agha, qui en ont chargé le bureau d’ingénierie de Rafic el-Khoury, explique Rami el-Khoury. Le projet compte quatre étapes dont ce livre est la première. Ce livre fait un bilan des risques sismiques au Liban et des conséquences dont il faut tenir compte en architecture. » Selon M. Khoury, les deux auteurs se sont basés sur les techniques les plus récentes d’études sismologiques, à partir d’un recoupement d’informations provenant d’images satellite et de renseignements sur des séismes historiques. Dans leur livre, les deux auteurs ont tenté de déterminer quelle pourrait être la force d’un séisme qui frapperait le Liban « afin que les hommes politiques et toutes les personnes concernées puissent être plus prévoyants, en fonction d’informations précises ». Il poursuit : « C’est un livre scientifique, qui aide les ingénieurs à faire des calculs selon les risques sismiques. » Il soutient qu’une conception plus prévoyante à la base ne coûte pas plus cher, contrairement aux idées reçues. « C’est un travail de sensibilisation, ajoute-t-il. Ce livre peut être lu au premier degré comme il peut être étudié de manière plus approfondie. Les analyses sont très techniques, mais le texte a été le plus vulgarisé possible. » M. Khoury se montre réticent à donner une estimation de la force d’un séisme qui pourrait frapper le Liban, révélant que dans l’ouvrage qu’il a coécrit, tous les scénarios sont exposés. « Cela dépend de quelle région on parle ou de quel genre de bâtiment, dit-il. Trois études spécifiques ont été effectuées pour Beyrouth, Tripoli et Saïda. L’ouvrage compte des graphes pour tous les scénarios. » M. Khoury a signé son ouvrage (M. Nachaï étant absent), mardi soir à l’Ordre des ingénieurs et des architectes, lors d’une cérémonie qui a été précédée par une conférence de presse donnée par Sobhi Bsat, président de l’Ordre, Joseph Abdel Ahad, directeur de la Direction générale de l’urbanisme (DGU), et Mouïn Hamzé, secrétaire général du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS). MM. Bsat et Abdel Ahad ont beaucoup insisté sur la sécurité publique et sur la nécessité de l’adoption des décrets allant dans ce sens. M. Abdel Ahad a déclaré que les normes de construction définies par Libnor deviendront contraignantes, non seulement pour les nouveaux bâtiments, mais aussi pour tous les édifices, existants ou à bâtir, qui revêtent un caractère public. Pour sa part, M. Hamzé a rappelé la teneur des études sismologiques entreprises par le centre de géophysique du CNRS. Mais il a également souligné qu’il était très difficile d’obtenir des fonds pour de telles recherches, bien que les conséquences économiques et sociales d’un tremblement de terre puissent être considérables. Il a enfin espéré que les scientifiques évoluant dans ce domaine, même peu nombreux, soient plus clairs dans les messages adressés au public, le sujet étant très délicat. S. B.
On a souvent tendance à l’oublier, mais le Liban est un pays où le risque sismique est bien réel. Si rien ne peut être fait pour empêcher les tremblements de terre, il est certain que l’on peut améliorer les constructions pour minimiser leurs effets catastrophiques sur les pertes en vies humaines, les coûts sociaux et les conséquences économiques. C’est ce que prône un...