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Nouveautés en librairie (photo)

En cette rentrée automnale tous azimuts, 440 romans français (et 221 étrangers) et près de 700 essais et documents déferlent chez les libraires, en France, jusqu’à fin octobre, montrant s’il en était besoin l’extraordinaire séduction du livre «traditionnel» qui avait été attaqué sans succès, au tournant du siècle, par le e-book ou l’édition en ligne. Cette vitalité littéraire trouvera-t-elle un écho sous nos cieux? En attendant une ébauche de réponse au cours du Salon Lire en français (à partir du 23 octobre), voici une mini-sélection de nouveautés en librairie, histoire d’aiguiser l’appétit des bouquineurs. « Un amant en Palestine », de Sélim Nassib C’est une histoire invraisemblable mais possible. Elle commence vers la fin des années 20, à Beyrouth, sur le champ de l’hippodrome. Albert Pharaon, jeune banquier libano-palestinien, est lassé des mondanités. Il fait des allers-retours vers Haïfa pour finalement choisir de s’y installer définitivement, désertant femme et enfants. Sélim Nassib écrit le roman de cet homme dont le petit-fils lui aurait révélé un mystère, une histoire que les membres de sa famille se sont chuchotée depuis soixante-dix ans avec pudeur et discrétion: Albert vivait une passion cachée avec la jeune Golda Meir, pionnière du futur État d’Israël, dont elle serait un jour le Premier ministre. La pasionaria du sionisme a-t-elle eu une aventure avec un Palestinien? La famille, la femme, les amis d’Albert Pharaon fermaient les yeux. Du côté juif, pas le moindre soupçon, pas la moindre trace. Golda était mariée, elle avait des amants mais ils étaient juifs comme elle. Elle ne connaissait pas d’Arabes. Sans jamais renier leurs convictions contradictoires ni leurs compatriotes, conscients de ce que leur liaison était condamnée avant même d’avoir commencé, Albert et Golda avaient choisi de vivre une histoire impossible dans un pays où la tragédie se mettait inexorablement en place. « Je vous emmène », de Joyce Carol Oates Dans les années 60, les jeunes filles américaines allaient à l’université pour passer le temps avant de se marier. Au contraire, l’héroïne ne pense qu’à étudier la philo… et autre chose. Dans Je vous emmène, Joyce Carol Oates brosse l’autoportrait d’une jeune intellectuelle en mal de place dans un monde soi-disant libre et merveilleux. Un monde aux antipodes des clichés colorés sur cette époque. Elle se sent rejetée par sa famille où, seule fille au milieu d’une ribambelle de frères, on l’accuse d’avoir provoqué la mort de sa mère. À l’université, ensuite, où elle poursuit des études de philosophie, tout en essayant de déchiffrer le sens de la vie, au lieu de se trouver un époux comme ses camarades. Enfin, parce qu’elle va vivre une belle histoire d’amour avec un brillant étudiant noir en un temps où la ségrégation raciale bat son plein… Avec la virtuosité, le souci du détail, la verve inventive que l’on sait, Joyce Carol Oates se joue de toutes les facettes du langage. Voilà une fresque flamboyante et noire où l’auteur dissèque inlassablement les paradoxes de son pays et les ambiguïtés de ses habitants. Professeur de littérature à l’Université de Princeton, Joyce Carol Oates est l’auteur d’une trentaine de romans dont la plupart sont des best-sellers. Je vous emmène fait partie de la sélection du prix Femina 2004. « Traité d’injurologie », de Robert Édouard Si vos collègues vous fatiguent déjà, si votre vie conjugale confine à la routine, ce Traité d’injurologie est votre salut. Robert Édouard nous explique la meilleure façon d’injurier son prochain, comparant l’injure à un véritable sport, instaurant des règles, créant même une législation de l’injure... À en croire l’auteur – qu’on traite dans le milieu littéraire de «Hugo du gros mot» –, rien de tel qu’une bonne séance d’injures pour se requinquer. La pratique rationnelle de l’injure développerait «l’imagination, l’acuité des facultés cérébrales, le sens de l’observation, la maîtrise de soi, l’endurance, le souffle et maintiendrait au mieux de la forme physique et psychique.» L’ouvrage propose aussi des exercices pratiques. C’est l’occasion de découvrir toutes sortes d’histoires plaisantes et curieuses, des jeux de société permettant à chacun de s’entraîner à répliquer du tac au tac, ainsi que l’opinion de sociologues et de médecins sur le rôle salvateur de l’injure dans la vie du couple, de l’entreprise et de la nation. En le refermant, vous pourrez démarrer votre «carrière» en agrémentant vos lettres de termes aussi conviviaux que «pauvre cloche», «Vieille baderne» ou encore «Greluchon famélique». Un véritable guide de l’étiquette inversé. « Le rêve de Balthus », de Nathalie Rheims C’est très à la mode de s’inspirer d’un tableau et d’en faire un roman, à moins de faire du tableau lui-même la pièce centrale du récit, le héros du roman! Nathalie Rheims rend hommage à son père Maurice et lui dédicace Le rêve de Balthus. Car c’est le tableau du maître qui est la clef de ce livre. Une jeune fille, Léa, fait des rêves médiumniques. Elle rêve du tableau de Balthus dans lequel elle pense s’y retrouver sous les traits de la jeune fille endormie. C’est un peintre, Andrea, qui le souligne. Et aussi la similitude entre sa propre fille Angie et la deuxième fille du tableau, celle qui tend une rose jaune. Or Angie est portée disparue. Dans son rêve, Léa croit que cette jeune fille lui chuchote une vérité, une révélation. Partie à Venise à la recherche d’une confrérie secrète, Léa va comprendre la signification de ses rêves. C’est dans un véritable labyrinthe que l’auteur déroule sa pelote dont le fil remonte le temps jusqu’à la Renaissance... Dans une série de tableaux signés Carpaccio, Fragonard..., l’immortalité livrera-t-elle son secret? Le lecteur, muni de clés, entre dans le tableau pour un voyage initiatique vers l’éternité. «Guérir des maux de la vie», de Marie-Claude Gavard Au quotidien, nous rencontrons des difficultés ou des situations qui peuvent nous laisser désemparés : la dépression, le manque de confiance en soi, le rejet, l’alcoolisme, la violence, la colère, la jalousie ... Rien de très positif en somme. Marie-Claude Gavard, psychiatre et psychothérapeute, offre des clés pour en finir avec ces maux. Avec beaucoup d’humour et des chapitres enrichis d’exercices, elle explique comment modifier nos comportements, améliorer nos relations, limiter les tensions… bref être mieux dans notre vie, rapidement. Nous pensions être démunis, mais une analyse personnelle peut nous aider à faire bouger les choses. Ce livre donne espoir en proposant des clés. À essayer. «Mouammar Kadhafi, dans le concert des nations»: libres propos et entretiens avec Edmond Jouve Spécialiste de l’Afrique et du tiers-monde, le professeur Edmond Jouve a rencontré régulièrement Mouammar Kadhafi depuis 1979. L’universitaire a même dirigé la thèse de doctorat de la fille du «el-kaed». Au pouvoir depuis 1969, le promoteur de la révolution culturelle islamique retrace dans ces entretiens son parcours politique, idéologique, philosophique. Il exprime sa vision du monde, sa conception de l’islam, ses rencontres, la situation des droits de l’homme en Libye. En annexe, une copie traduite en français du Livre vert et les témoignages de Aïcha Kadhafi. Maya GHANDOUR HERT * Ouvrages disponibles à la librairie al-Bourj.
En cette rentrée automnale tous azimuts, 440 romans français (et 221 étrangers) et près de 700 essais et documents déferlent chez les libraires, en France, jusqu’à fin octobre, montrant s’il en était besoin l’extraordinaire séduction du livre «traditionnel» qui avait été attaqué sans succès, au tournant du siècle, par le e-book ou l’édition en ligne. Cette vitalité...