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La 1559, l’Intérieur et les Finances, trois axes pour le prochain gouvernement

Comme le relève un ancien responsable, en pratique, l’échéance gouvernementale est maintenant plus importante que la présidentielle. Que certains veulent considérer comme un problème dépassé. Tandis que la mise en place d’un cabinet, ainsi d’ailleurs que les législatives du printemps prochain, conditionnent le devenir politique du pays. Il faudra donc voir si le gouvernement va être formé en fonction de la lutte contre la 1559, en base du discours du président Assad. Ou s’il va être composé de manière à ne pas s’opposer frontalement à la 1559. Mais, bien entendu, le gouvernement devra passer d’abord le cap du budget 2005 puis celui des législatives. Donc, les portefeuilles les plus convoités vont être celui des Finances et celui de l’Intérieur. La personnalité du titulaire de cette charge sera un premier indice pour savoir si les élections législatives vont être, cette fois, régulières, propres et libres. Ou si, comme avant, on va en connaître les résultats dans nombre de régions bien avant le scrutin, parce que tout aura été parachuté. Il est donc essentiel de nommer un ministre de l’Intérieur qui soit réputé pour son impartialité et sa solidité morale. Il serait évidemment préférable qu’il ne soit pas lui-même candidat à la députation. Et qu’il soit prêt à démissionner s’il devait constater des pressions abusives ou de la triche sans pouvoir y remédier. Naturellement, les meilleurs gouvernements d’élections au Liban ont été ceux qui ne comptaient pas de candidats dans leurs rangs. Ou, à tout le moins, au sein desquels le ministre en charge de l’opération électorale n’était pas candidat. Et disposait de suffisamment de force politique personnelle, ou d’autorité morale, pour contrer les immixtions ou les fraudes. Entre autres exemples de ministres de l’Intérieur efficaces en temps d’élection, on peut citer Kamal Joumblatt et Sleimane Frangié. Ils avaient réussi à neutraliser l’influence abusive de ce que l’on appelait le deuxième bureau. Le nom du prochain ministre des Finances compte également beaucoup. Il peut rasséréner ou inquiéter, selon qu’on le sache capable ou non de redresser la barre économique et financière. Le détenteur actuel, Fouad Siniora, a élaboré un budget d’austérité, de compression des dépenses, de lutte contre le gaspillage et la gabegie. C’est évidemment, et forcément, sur ces bases que son successeur devra œuvrer. Sinon le pays irait à la catastrophe. Surtout s’il devait y avoir des tensions par suite de la 1559, avec des sanctions économiques frappant le Liban, privé d’assistances. Le swap n’y suffirait plus. Ce qu’il faut, en fait, tout le monde le sait, c’est une réforme en profondeur. Des mœurs politiques comme de l’Administration et des finances publiques, la dette accumulée menaçant de couler le pays. On le constate déjà : à cause de leur importance, l’Intérieur et les Finances provoquent de fortes rivalités. Tant au niveau des groupes, des fractions, qu’à celui des individus. Cependant, globalement, le président Hariri devrait garder les Finances pour son camp et le président Lahoud l’Intérieur pour le sien. Gardant ainsi un œil aussi bien sur la stabilité sécuritaire intérieure que sur l’étape, essentielle, des législatives. Mais les enjeux sur le front des Finances ne sont pas moindres. Certains se demandent dès lors si les deux présidents ne seraient pas tentés d’échanger leurs apanages respectifs, le chef de l’État prenant les Finances sous son contrôle et le président du Conseil l’Intérieur sous le sien. Émile KHOURY
Comme le relève un ancien responsable, en pratique, l’échéance gouvernementale est maintenant plus importante que la présidentielle. Que certains veulent considérer comme un problème dépassé. Tandis que la mise en place d’un cabinet, ainsi d’ailleurs que les législatives du printemps prochain, conditionnent le devenir politique du pays. Il faudra donc voir si le...