« Il est important de maintenir la pression sur Damas », selon le sénateur John Ensign Un nouveau projet de résolution au Sénat US pour l’adoption de sanctions contre la Syrie

Les États-Unis veulent maintenir la pression sur le Liban et la Syrie, pour obtenir l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, appelant au retrait de toutes les forces étrangères du Liban. Moins d’un mois après l’adoption de la 1559, élaborée à l’initiative de Washington et de Paris, un sénateur américain, John Ensign, a présenté au Sénat un projet de résolution allant dans le sens de la 1559, dont il reprend les principales idées, mais dans lequel il demande au président George Bush d’imposer des sanctions à la Syrie pour l’obliger à retirer ses troupes du Liban et à restituer à Beyrouth sa liberté de décision et d’action. Dans son discours au cours de la 108e session du Sénat, M. Ensign relève que la Syrie est « un des pays qui ont opté pour la répression plutôt que pour la liberté des peuples ». Après avoir rappelé les principales idées développées dans la 1559, il a souligné que c’est à cause « des pressions exercées par Damas sur le gouvernement libanais que la Constitution libanaise a été amendée et que le mandat du président Émile Lahoud, soutenu par la Syrie, a été prorogé de trois ans ». « C’était pas faisable mais ce n’était guère étonnant, vu le rôle de la Syrie au Liban, a ajouté le sénateur, affirmant qu’il est temps pour Damas de lâcher le Liban qui est un État souverain et qui doit être autorisé à contrôler son territoire, sans être paralysé par la présence continue des forces syriennes. » Rappelant que « les États-Unis ont de tout temps soutenu, au même titre que la communauté internationale, l’indépendance du Liban », M. Ensign a fait valoir que la présence syrienne dans ce pays est, depuis 1982, en violation de la résolution 520 du Conseil de sécurité, réclamant le départ de toutes les forces étrangères du Liban. « C’est pour cette raison, a-t-il dit, qu’il est important que le président Bush impose des sanctions à la Syrie, conformément aux termes du Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Act. J’invite tous mes collègues à réaliser la nécessité de maintenir la pression sur la Syrie. La résolution que je vous présente demande aux Nations unies d’exiger fermement un calendrier-programme pour un retrait syrien total du Liban, afin de faciliter le recouvrement de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique du Liban », a déclaré M. Ensign. Le projet de résolution qu’il propose demande également à la Syrie de « cesser de soutenir et d’armer des groupes terroristes tels que le Hezbollah » et de « faciliter les efforts déployés par le gouvernement légitime et les forces régulières du Liban pour désarmer toutes les milices et pour étendre l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais ». Le texte « condamne tous les efforts visant à altérer le processus démocratique au Liban et à s’ingérer dans le processus légitime d’élections dans le pays ».