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Actualités - CHRONOLOGIE

Infrastructure - Avec l’arrivée des tankers, le rationnement serait allégé mais pas supprimé Électricité : des promesses d’amélioration mais la situation risque d’empirer (Photo)

L’EDL a promis, à partir d’aujourd’hui, un allègement du programme de rationnement de l’électricité, avec l’arrivée, hier, de deux des trois tankers attendus depuis quelques jours. Mais le problème n’est pas pour autant réglé et, à en croire les explications du PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, à la LBCI, il va se poser de nouveau, le département qu’il dirige, a-t-il expliqué, étant en butte à de sérieuses difficultés financières aggravées par la flambée des prix du pétrole sur le marché international. « Nous pourrons tenir jusqu’à fin novembre ». Les propos de M. Hayeck sonnent comme un véritable cri d’alarme, surtout qu’ils interviennent à un moment où l’EDL n’arrive toujours pas à établir son budget pour 2005, l’écart entre ses recettes et ses dépenses étant énorme. Compte-tenu de la gravité de la crise, qui affecte l’ensemble du Liban, le problème endémique de l’électricité doit figurer en tête des priorités du régime qui s’est engagé, après la prolongation du mandat présidentiel, à s’attaquer avant tout aux dossiers qui concernent directement la population. En attendant, les Libanais doivent se contenter de ce qui leur est offert, c’est-à-dire de quelques heures de courant, payées cher de surcroît, l’EDL n’étant pas en mesure de leur assurer l’électricité 24h/24 alors que l’année scolaire vient de commencer et que les journées deviennent de plus en plus courtes. La quantité de fuel acheminée par les trois tankers doit donc permettre à l’EDL de tenir pendant deux mois. Un premier cargo transportant 33 000 tonnes de fuel a commencé à décharger hier à Zahrani. Il a été suivi de près d’un tanker chargé de 28 000 tonnes destinées à la centrale de Deir Ammar, qui devait, avec Zahrani, commencer à produire de l’énergie dans la nuit, après une analyse d’échantillons du fuel importé. Un troisième tanker doit décharger aujourd’hui 27 000 tonnes à Zouk et à Jiyé. Si l’EDL peut tenir le coup jusqu’en novembre, ce sera seulement au prix d’un rationnement du courant électrique. Selon M. Hayeck, l’office n’est pas en mesure de constituer des réserves, en raison de la flambée du prix du pétrole, sur le marché international. « Cette hausse des prix est la principale cause du rationnement de l’électricité. Il y a deux ans et demi, l’EDL payait 6 millions de dollars le tanker de fuel. Ce prix est passé aujourd’hui à 16 millions », a-t-il déclaré, en soulignant qu’« aucune amélioration de la perception des factures ne peut permettre de compenser cette flambée des prix ». M. Hayeck a insisté sur la difficulté de la situation financière de l’office, affirmant que toutes les rentrées de l’EDL suffisent à peine à couvrir ses frais de fonctionnement. Selon lui, le budget de cet établissement peut être équilibré avec le prix du baril à 25 et non pas à 50 dollars. Il a rejeté la vague de reproches adressés à la direction de l’EDL, critiquée par de nombreuses personnalités politiques pour sa mauvaise gestion. « Je ne crois pas qu’il est possible de parler de mauvaise gestion lorsque la perception des factures s’améliore de 50 %, lorsque les recettes augmentent de 220 millions de dollars et qu’une économie de 150 millions de dollars est réalisée grâce à la mise en fonctionnement des groupes électrogènes à vapeur », a-t-il ajouté. Des efforts ont été certes déployés pour améliorer l’état du secteur de l’électricité. Malheureusement, ils n’ont jamais fait partie d’une politique rationnelle aux objectifs bien définis, ce qui fait que les milliards de dollars dépensés à coups d’emprunts, pour soi-disant restructurer et développer un secteur qui a plus que jamais besoin d’être restructuré et développé, sont bel et bien partis en fumée. La corruption, les solutions improvisées, les factures établies « à la tête du client » ou sans aucune logique (voir encadré) restent, dans l’esprit des gens ou des personnalités qui les dénoncent, les principales caractéristiques de l’EDL. L’État reconnaît pourtant l’existence d’un problème, sauf que le véritable problème est qu’il n’y a toujours pas de volonté politique pour le résoudre. Le 26 octobre, le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, entamera son enquête auprès des 34 personnes poursuivies pour gaspillage, manquement aux devoirs de la fonction ou mauvaise gestion dans le domaine de l’électricité. Affaire à suivre.
L’EDL a promis, à partir d’aujourd’hui, un allègement du programme de rationnement de l’électricité, avec l’arrivée, hier, de deux des trois tankers attendus depuis quelques jours. Mais le problème n’est pas pour autant réglé et, à en croire les explications du PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, à la LBCI, il va se poser de nouveau, le département qu’il dirige,...