Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Pédagogie - Culte de la rentrée scolaire à l’église protestante française La séparation de l’instruction et de l’éducation, un mauvais système

Sur le thème de la rentrée scolaire et universitaire, le pasteur Robert Sarkissian, responsable de la petite mais dynamique église protestante française, a présidé hier un office religieux dominical de prière et d’intercession. C’est à notre confrère Fady Noun qu’est revenu le privilège de conduire la méditation du jour. Citant Jean Guitton et le pape Jean-Paul II, il a consacré son allocution au rapport entre l’instruction et l’éducation qui est aussi, sous certains aspects, un rapport entre l’école et la famille. En voici de larges extraits : « Je crois que la guerre – la Première Guerre mondiale – avec toutes ses horreurs n’est pas ou ne sera pas la chose la plus importante de notre génération, affirme Jean Guitton. Il y a des changements dans la vie sociale qui peuvent avoir des répercussions plus grandes, et j’appelle de mon cœur une réforme de la formation de l’enfance et de la jeunesse en France (...) Et si la séparation de l’instruction et de l’éducation est un mauvais système, comme je le crois, il faudra trouver autre chose que ce qui a été jusqu’ici : cela n’ira pas sans heurt, sans lutte, et sera plus long que les luttes actuelles. » « Cette séparation entre l’instruction et l’éducation dont parle Guitton, Jean-Paul II l’exprime d’une autre manière, en parlant de la séparation de l’avoir et de l’être. » « Voilà ce que le pape en disait, en 1982, dans un discours prononcé à l’Unesco, à Paris. “La culture est ce par quoi l’homme en tant qu’homme devient davantage homme, est davantage, accède davantage à l’être. C’est là aussi que se fonde la distinction capitale entre ce que l’homme est et ce qu’il a, entre l’être et l’avoir (...) Tout l’avoir de l’homme n’est important pour la culture, n’est un facteur créateur de culture, que dans la mesure où l’homme, par l’intermédiaire de son avoir, peut en même temps être plus pleinement homme, devenir plus pleinement homme, dans toutes les dimensions de son existence, dans tout ce qui caractérise son humanité. ”» Les occasions de chute « Il y a, dans ces lignes, de quoi avoir peur. Instruire ne doit pas être dissocié d’éduquer, et à cet égard, les instructeurs du primaire ont la charge la plus lourde. Car c’est à un âge très tendre que les êtres humains prennent les plis de ce qu’ils seront à l’âge adulte. Quelle immense responsabilité repose sur leurs épaules ! Le Seigneur a très sévèrement mis en garde ceux qui scandalisent un enfant. Le mot scandale signifie, dans l’Évangile, “ occasion de chute ”. Et ce sont autant d’occasions de chutes, pour un enfant, que d’être conduit à l’égoïsme, au cynisme, au mensonge, à l’indifférence religieuse, au doute, au désespoir. Et parfois au suicide. » « Depuis la Première Guerre mondiale, les choses n’ont pas changé. Nous sommes horrifiés, de nos jours, par les atrocités qui se produisent en Irak, en Palestine, en Ossétie du Nord, en particulier contre l’enfance, dans une guerre décentralisée que certains n’hésitent pas à considérer comme étant la Troisième Guerre mondiale. Nous le serions bien plus, si nous avions les yeux pour le voir, de la jeunesse qui passe, indifférente, à côté de l’amour de Dieu. Voilà le défi que tout éducateur doit relever, dans ses rapports avec ses élèves. » « Le bon fonctionnement de l’école dépend avant tout de la qualité du rapport entre enseignants et élèves. Ces derniers sont motivés pour donner le meilleur d’eux-mêmes, lorsque les professeurs les aident à percevoir la signification de ce qu’ils doivent étudier, en référence à leur croissance et à la réalité qui les entoure. » « “Qu’est-ce que la jeunesse ? ” se demande Jean-Paul II, avant de répondre : “Certainement pas une période quelconque de la vie, située entre l’enfance et l’âge adulte (...) mais plutôt un temps privilégié que la Providence donne à chaque être humain pour trouver sa vocation.” Dissocier l’instruction de l’éducation, c’est laisser l’avoir supplanter l’être et obscurcir à jamais cette recherche. »
Sur le thème de la rentrée scolaire et universitaire, le pasteur Robert Sarkissian, responsable de la petite mais dynamique église protestante française, a présidé hier un office religieux dominical de prière et d’intercession. C’est à notre confrère Fady Noun qu’est revenu le privilège de conduire la méditation du jour. Citant Jean Guitton et le pape Jean-Paul II, il...