Terrorisme - Marwan Kassar et Mohammed Hussein détenus depuis jeudi L’« Armée islamique » somme Beyrouth de retirer ses ressortissants d’Irak

Alors que les responsables à Beyrouth poursuivent leurs efforts en vue de libérer les deux otages libanais, Marwan Kassar et Mohammed Hussein, enlevés en Irak depuis jeudi, les ravisseurs – qui se réclament de l’« Armée islamique en Irak » – ont réclamé samedi le départ d’Irak de tous les ressortissants libanais. Le ministre des Transports, Négib Mikati, a effectué hier une série de contacts avec des responsables irakiens pour s’enquérir de la situation des otages libanais. Il a notamment contacté le ministère irakien des Transports pour essayer d’assurer un minimum de sécurité aux conducteurs libanais en Irak. Il a indiqué que « les Libanais qui se dirigent vers l’Irak soutiennent tous le peuple irakien ». Auparavant, l’« Armée islamique en Irak » avait sommé le gouvernement libanais de retirer ses ressortissants d’Irak, dans un communiqué publié samedi sur son site Internet. « Le gouvernement libanais ne doit pas ignorer que ses ressortissants – interprètes, employés et autres – oppriment, torturent et nuisent au peuple irakien en général et aux moujahidine en particulier », a écrit le groupe islamique. « Parmi ces ressortissants, figurent les prisonniers Marwan Ibrahim al-Kassar et Mohammed Jawdat Hussein », a précisé le groupe, en allusion aux deux otages libanais qu’il détient. « Nous demandons au gouvernement libanais de retirer ses ressortissants qui servent l’occupant en Irak et nous lui faisons assumer la responsabilité (du sort des deux otages) au cas où il n’obéirait pas », a-t-il ajouté. Aucune menace spécifique d’exécution n’a cependant été proférée. La télévision satellitaire al-Jazira avait diffusé jeudi une bande vidéo dans laquelle le groupe « Armée islamique en Irak - Commandement de la région occidentale » annonçait le rapt de dix otages, deux Libanais, six Irakiens et deux Indonésiennes. La société employant les deux otages libanais avait affirmé samedi, dans un communiqué, avoir arrêté ses activités dans ce pays depuis juin dernier. Selon le texte, les deux Libanais avaient été envoyés en Irak à la demande d’une compagnie locale pour « former ses employés à l’entretien de générateurs électriques ». Cette société s’était engagée à assurer leur sécurité. Par ailleurs, la mère de Mohammed Hussein a imploré ses ravisseurs de le libérer, affirmant que son fils ne retournerait plus travailler dans ce pays. Elle a déclaré à l’AFP : « Je suis une mère de famille musulmane pratiquante. Comment mon fils peut être enlevé par des gens musulmans comme nous ? » La mission diplomatique du Liban à Bagdad a indiqué avoir dégagé sa responsabilité auprès de tous les Libanais vivant ou voyageant en Irak, en leur indiquant qu’ils doivent le faire sous leur propre responsabilité. Six Libanais sont toujours retenus en otages ou portés disparus en Irak, selon le ministère des Affaires étrangères.