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Actualités - OPINION

La botte à neuneus

La pénible gesticulation à laquelle se sont livrés les ectoplasmes officiels à l’Onu pour justifier le maintien des frérots se résume finalement dans la supplique suivante : « Pauvres de nous, neuneus ingouvernables ! Pitié, laissez-nous garder sur notre nuque cette botte voisine à fort accent damascène, qui nous tient si bien chaud et nous garde de nous entre-égorger. » Sans façon, le concept mérite de figurer dans les programmes universitaires des plus célèbres facultés de sciences politiques. Il a d’ailleurs été développé avec force moulinets de l’index par l’ineffable Issam Féroce, dont la mission consistait à rentabiliser ses amitiés américaines en assaisonnant le jusqu’au-bushisme de Washington avec la vieille sauce réchauffée au charbon de langue de bois pur arabica. Bref, l’alliance de l’eau et du feu, dont notre ami a trouvé la formule magique : « Mon cœur est syrien, mais ma bagnole est américaine. » Mais Issam n’était pas seul. Il était assisté dans son boulot de haute voltige jonglo-funambuliste par l’impayable Janus Obeid, dont la tonsure suait à verse sous les lambris des bureaux cossus et l’effet de serre généré par le Palais de Verre. Assénant sa vérité à coups d’effets aussi subtils qu’un discours de George Dobelyou, notre ministre des Affaires lointaines avait l’argumentation bien rodée : les Libanais ne comprendraient pas qu’on les prive des Syriens, alors que les Israéliens sont en train de bronzer peinards en élevant des poules dans les fermes de Chebaa. Dommage, les Libanais risquent surtout de comprendre que ce ne sont pas les Israéliens qui ont convoqué les députés et téléguidé le tripotage de la Constitution pour obtenir à Émile 1er une rallonge de trois ans sur sa fiche de paie. Maintenant, l’idéal serait que Kofi Annan, qui s’apprête ce soir à dégainer son fameux rapport, se rende à l’évidence : après le dernier redéploiement, Beyrouth ne possède plus d’armée syrienne. Ce qui est très vrai. C’est l’armée syrienne qui possède Beyrouth. Gaby NASR
La pénible gesticulation à laquelle se sont livrés les
ectoplasmes officiels à l’Onu pour justifier le maintien des frérots se résume finalement dans la supplique suivante : « Pauvres de nous, neuneus ingouvernables ! Pitié,
laissez-nous garder sur notre nuque cette botte voisine à fort accent damascène, qui nous tient si bien chaud et nous garde de nous entre-égorger....