Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Cabinet - La formule d’union nationale semble exclue Vers une probable duplication des Trente

Sauf coup de théâtre, la Rencontre démocratique dirigée par Joumblatt n’entend pas faire volte-face et accepter de participer à un pouvoir qu’elle juge illégitime depuis l’amendement. Il en va de même, en principe, pour la Rencontre de Kornet Chehwane, qui se réunit jeudi. Dans ces conditions, on se rabattrait sur une combinaison dite de cohésion, pareille pour le fond à celle des Trente. En faisant appel à des figures nouvelles, dont certaines sont réputées être assez proches de l’opposition. Dans les détails, le rejet absolu de la participation parmi les opposants n’est pas unanime. En effet, si beaucoup refusent catégoriquement de donner une quelconque légitimation au pouvoir de la prorogation, d’autres seraient prêts à jouer le jeu. Sous certaines conditions, comme la nécessité de s’entendre d’abord sur un programme gouvernemental. Pour qu’il n’y ait pas de secousses internes par la suite, mais un rendement qui justifie le sacrifice de popularité que ces ralliés feraient. Et qui pourrait être gros de conséquences pour eux, aux portes des législatives. Ce programme d’entente que les intéressés réclament n’est pas anodin. Ils placent la barre assez haut, en fait. Ils demandent en effet à être fixés, d’abord, sur la présence militaire syrienne. Sur l’assainissement des relations bilatérales avec la Syrie. Ensuite, sur le déploiement de l’armée au Sud. Sur Chebaa, sur le rôle de la Résistance islamique. Sur le règlement de la question des camps palestiniens, qui ne doivent plus être des îlots d’insécurité armés... Sur la possibilité d’instaurer une semi-intégration pour les réfugiés, comme le suggère Joumblatt. Sur la loi électorale. Sur la lutte contre la corruption et la réforme. Enfin, sur le plan de redressement financier et économique. Mais on ne peut oublier que la formation du gouvernement dépend aussi de la tenue du rapport Annan, attendu pour vendredi. S’il exige le retrait syrien avant les législatives du printemps, s’il fixe également un délai pour le désarmement des milices, pour déterminer le sort de la Résistance, les opposants se trouveraient plus enclins à reconsidérer leur attitude vis-à-vis du pouvoir. Dans ce sens qu’ils pourraient envisager de participer au gouvernement, afin de lui donner un caractère de cabinet d’union nationale veillant à l’application de la 1559. Le pays, et la République, entrant alors dans une ère nouvelle, un changement fondamental au niveau du pouvoir, que les législatives consacreraient. Mais, même si le rapport Annan devait se révéler ordinaire, sans exiger de mécanismes pour la mise en place rapprochée de la 1559, certains opposants militeraient pour la participation au pouvoir. À leur avis, il vaut mieux travailler de l’intérieur pour faire avancer les thèses de l’opposition. Une présence d’autant plus utile que le prochain gouvernement devra superviser les législatives. Bon nombre d’autres opposants estiment de leur côté qu’il serait inutile de participer au gouvernement. Parce qu’une faible minorité ne pourrait infléchir les tendances imprimées par le camp loyaliste. Et que l’adhésion vaudrait à l’opposition les défaveurs de l’opinion. En réalité, selon des observateurs avertis, le régime cesserait d’être favorable à la participation de l’opposition, si le rapport Annan devait apparaître comme ordinaire. La pression décroîtrait, et on se passerait facilement d’un cabinet d’union nationale. Émile KHOURY
Sauf coup de théâtre, la Rencontre démocratique dirigée par Joumblatt n’entend pas faire volte-face et accepter de participer à un pouvoir qu’elle juge illégitime depuis l’amendement. Il en va de même, en principe, pour la Rencontre de Kornet Chehwane, qui se réunit jeudi. Dans ces conditions, on se rabattrait sur une combinaison dite de cohésion, pareille pour le fond...