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Actualités - OPINION

Sur les Campus Défense des libertés : les cadres estudiantins appelés à sortir de leur léthargie

Septembre 2004. Aux yeux des anciens leaders et cadres estudiantins qui sont désormais, carrière professionnelle et âge obligent, sur la touche, la rentrée sur les campus est décidément marquée, cette année, par un climat général de désinvolture, de désintérêt, encore plus frappant que les années précédentes. D’autant que ce calme plat, grand miroir du désespoir de ces cadres, tranche très nettement, et paradoxalement, avec l’atmosphère pesante de crise qui ravage actuellement la sphère politique. L’absence de dynamique estudiantine plus ou moins organisée, que ce soit à travers les partis ou à travers les amicales, ne peut que sauter aux yeux. Et pour cause : les étudiants avaient toujours l’habitude d’être aux avant-postes, ces dernières années, dans la bataille pour la défense des libertés publiques et de la démocratie, notamment les jeunes inscrits dans les universités privées. Ils s’étaient ainsi solidarisés avec la MTV et l’interdiction faite au général Michel Aoun de passer à l’antenne en décembre 1997 ; avec Walid Joumblatt lorsque ce dernier, invité à donner une conférence à l’USJ en 2001, avait reçu des menaces, au Parlement, de l’inénarrable Assem Kanso ; et avec le journaliste Samir Kassir lorsque certains responsables de services, s’étant sentis offensés par l’un de ses articles, avaient lancé leurs séides aux trousses de l’éditorialiste durant près d’un mois. Sans oublier la fermeture de la MTV et de Radio-Mont-Liban, qui avait valu aux étudiants, avides de libertés, les douches froides de la Défense civile et les matraques de la brigade antiémeute dans une poursuite mémorable, de nuit, entre les cafés des petites ruelles du centre-ville. C’était fin 2002. Dans ce cadre, la défense des libertés et de la démocratie s’inscrivaient dans une logique bien claire pour les étudiants, celle de la résistance culturelle et civique développée par le père Sélim Abou dans les discours de la Saint-Joseph. Les choses ont-elles changé aujourd’hui ? À tel point qu’il n’y a eu aucune initiative, au moins au stade embryonnaire, pour exprimer le moinde signe de solidarité avec la campagne pour la défense de la démocratie et des libertés, et, plus ponctuellement, avec la rencontre du Bristol ? Certes, en 2001, Walid Joumblatt avait fait un pied de nez aux jeunes de l’USJ en changeant de position, mais le dialogue entre le leader druze et les responsables de cette université a persisté au fil des années. Et si le seigneur de Moukhtara, invité l’an dernier à donner une conférence à l’USJ, avait finalement renoncé, pour des raisons que lui seul connaît, il serait grand temps maintenant qu’il aille, rue Huvelin, tendre la main, une bonne fois pour toutes, aux étudiants. Qui sont, certes, des souverainistes irréductibles, sans pour autant être des radicaux forcenés. Le concept de l’université, pôle de défense des libertés publiques et de la société civile, serait-il en train de s’affadir, à travers ce nouveau statisme estudiantin ? Toute réponse hâtive serait malvenue. D’autant, argueront certains, que l’on n’en est encore qu’à la rentrée... Michel HAJJI GEORGIOU
Septembre 2004. Aux yeux des anciens leaders et cadres estudiantins qui sont désormais, carrière professionnelle et âge obligent, sur la touche, la rentrée sur les campus est décidément marquée, cette année, par un climat général de désinvolture, de désintérêt, encore plus frappant que les années précédentes.
D’autant que ce calme plat, grand miroir du désespoir de...