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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Sortilèges de violon avec Claude Chalhoub (photo)

Les yeux pétillants derrière des lunettes cerclées de noir, tee-shirt simple et moulant (noir comme la tendance l’exige), cheveux hérissés et gominés, cigarette nerveuse, silhouette frêle et bras minces, une voix douce et basse, c’est ainsi que se présente le violoniste Claude Chalhoub du haut de ses vingt-neuf ans et qui ouvrira la saison musicale le 8 octobre avec l’Orchestre symphonique national libanais dans le Concerto n°3 pour violon et orchestre de Mozart à l’église Saint-Joseph (USJ). Œuvre à bravoure ou virtuosité paganinienne? Non, mais une musique élégante où l’élément brio n’est guère absent. Une œuvre à piège, diraient les spécialistes, où les difficultés (c’est toujours le cas avec Mozart) sont gommées par la subtile et divine beauté de la musique. Une discussion à bâtons rompus avec un artiste qui n’en est pas à son premier concert beyrouthin et qui avoue préférer multiplier les images... En musique bien entendu. Interprète des partitions classiques, allant du baroque à Chostakovitch et Khatchadourian en passant par Bach et Prokofiev, ne boudant guère non plus les mélanges de genres et de rythmes contemporains si prisés, puisant dans les musiques traditionnelles harmonie et mélodie, compositeur inspiré à la personnalité originale, Claude Chalhoub est fraîchement de retour de Londres (il a fréquenté le Royal College of Music) où il a séjourné plus de neuf ans pour les besoins de ses études et de sa carrière musicales. On le retrouvera bientôt à Boston pour mener à bon port ses études supérieures de maîtrise. Da capo (oui langage musical oblige!) pour mieux connaître un jeune homme qui ne s’emballe pas beaucoup quand il ne s’agit pas de notes, de musique bien entendu… Une fois de plus! Qui triomphe dans le cœur et sous les doigts de ce musicien? L’interprète des partitions périlleuses, celui d’une pseudo-light music, ou le compositeur traquant l’inspiration tous azimuts? Difficile à trancher pour Claude Chalhoub, pour qui toutes les musiques ont leur séduction particulière et, de toute évidence, auxquelles il est sensible. Retour en arrière pour retrouver le petit garçon qui a préféré d’abord le violon à tout autre instrument. Pourquoi pas le violoncelle, la guitare ou le piano, par exemple? Pas de réponse classique dans le sens j’étais mordu par cet instrument et non un autre… Mais très méthodique, de dire: « Mon frère était amateur de violon. Par conséquent, il y avait là déjà une certaine familiarité familiale… J’avais huit ans (c’était aux alentours des années 1980). Je dois confesser que le timbre parfois me dérangeait avec son “scratch”… C’était un violon allemand, aujourd’hui j’utilise un italien… De toute façon, étudier le violon n’est pas vital, c’est la musique qui est intéressante...» Professeur au Conservatoire national supérieur de musique, infatigable voyageur (il sera bientôt en Allemagne pour un prochain concert), Claude Chalhoub lit beaucoup, notamment des biographies. Pour le cinéma, c’est encore la bande son qui le guide et non les images de la pellicule. Entre autres, il cite le Seven Years in Tibet et évoque la beauté… de la musique de John Williams. Des projets pour celui qui nous offrira bientôt peut-être tous les sortilèges des coups d’archet du violon? «Pas mal de tournées en Europe… dit-il. Mais je voudrais surtout composer davantage d’œuvres pour l’orchestre…» On lui souhaite bonne inspiration en attendant d’aller l’applaudir sous les voûtes de l’église qui groupe régulièrement tous les mélomanes de Beyrouth. Edgar DAVIDIAN
Les yeux pétillants derrière des lunettes cerclées de noir, tee-shirt simple et moulant (noir comme la tendance l’exige), cheveux hérissés et gominés, cigarette nerveuse, silhouette frêle et bras minces, une voix douce et basse, c’est ainsi que se présente le violoniste Claude Chalhoub du haut de ses vingt-neuf ans et qui ouvrira la saison musicale le 8 octobre avec...