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Manifestations monstres de solidarité à Moukhtara et Choueifate ; le chef du PSP rappelle qu’il restera toujours le fils de Kamal bey Joumblatt : Non au pouvoir des vampires, des fantômes, des janjawids

«Je refuse le pouvoir des vampires, le pouvoir des fantômes, le pouvoir des janjawids (ndlr : les milices progouvernementales au Darfour) », a dit avant-hier samedi le chef du PSP, Walid Joumblatt, qui a réitéré son refus total de la reconduction du mandat Lahoud, qu’il a jugée « illégale », tout en rendant un vibrant hommage, de Moukhtara cette fois, au patriarche maronite et aux 29 députés qui ont dit « non » à l’amendement de la Constitution. À Choueifate, le leader druze s’est exprimé devant des centaines de personnes venues manifester leur soutien au seigneur de Moukhtara, après l’arrestation du président de la municipalité de la ville, Haytham el-Jurdi ; après celle d’une vingtaine de jeunes gens originaires de villages de la Montagne, sous prétexte de désertion du service militaire alors que leurs carnets d’exemption étaient parfaitement en règle ; après l’annulation par l’armée libanaise de l’achat de sept mille caisses de pommes issues des vergers du Chouf. À Moukhtara d’abord. Où notre correspondant Amer Zeineddine a évoqué des foules venues des quatre coins du caza – chrétiennes et druzes –, et même de plus loin, notamment de Hasbaya, portant moult banderoles, portraits et drapeaux du PSP, en solidarité avec les positions adoptées par le PSP et son chef. Walid Joumblatt a commencé par saluer le passé du président de la municipalité de Choueifate, le « véritable émir », entre autres face aux Marines US et à l’armée israélienne. « Où étaient-ils à cette époque, tous ceux-là qui prennent aujourd’hui le patriotisme et le nationalisme en otage ; ceux qui s’appuient sur cette ligne politique et sur la concomitance des deux volets pour faire du Liban une immense prison ? » s’est-il demandé. « La liberté est la priorité parmi les priorités : l’arabité, le Liban, n’ont aucune valeur sans libertés ; c’est grâce aux libertés que la résistance nationale, et la résistance islamique, ont pu s’élancer ; que les blocus de Beyrouth et celui du 17 mai ont pu être levés. Nous ne voulons pas que soit cloné au Liban un nouveau régime arabe. Nous refusons, quelles que soient les difficultés, d’être comparés aux collaborateurs, aux traîtres, et ces collaborateurs, c’est au sein du pouvoir qu’ils se trouvent aujourd’hui. La route est longue. Nous devons résister. Et nous ne sommes pas seuls au monde », a poursuivi Walid Joumblatt. « Je suis un soldat inconnu, un simple citoyen libanais, et ma libanité ne contredit pas mon arabité. C’est ce que Kamal Joumblatt a dit en 1960, lorsque le Liban, dans sa quasi-totalité, a rampé à Damas pour rencontrer Abdel-Nasser. Abdel-Nasser était un grand homme, il a préservé le Liban après avoir entendu Kamal Joumblatt, qui a insisté sur la nécessité de sauvegarder la diversité politique, culturelle, l’indépendance et la démocratie libanaises ; et qui a refusé plus tard l’union, cette immense prison arabe. Je suis le fils de Kamal Joumblatt et je le resterai », a martelé le chef du PSP, qui a répété à l’envie que sans libertés, « il n’y a rien ». « La liberté est la base de tout, et ils veulent tuer l’espoir en nous. Nous les en empêcherons. Ils souhaitent faire de nous des moutons de Panurge, saoulés par des slogans nationalistes et nationaux, des slogans creux. Nous, nous sommes attachés à la diversité libanaise, à la démocratie, pour que le Liban perdure, seul dans le monde arabe, comme le pays des libertés. Nous poursuivrons la bataille coûte que coûte, et ce n’est pas la première fois que nous faisons face à autant de difficultés, rappelez-vous l’an 2000, et là je salue tous les nobles, les 29 députés et le patriarche maronite, et tous ceux qui sont aujourd’hui muselés, qui n’arrivent pas à s’exprimer », a dit le seigneur de Moukhtara. « Nous nous sommes habitués à être poignardés dans le dos. Sauf que dans le passé, le jeu politique était plus facile, plus civilisé. Les adversaires respectaient certaines règles. Il semble pourtant qu’à l’ombre des pouvoirs “nationaux”, la traîtrise se développe ; c’est étrange », a-t-il ajouté. Estimant que ce pouvoir « national » est « la plus grande blague de l’histoire ». Et devant une énième délégation, Walid Joumblatt a ensuite insisté sur l’importance de la coexistence, la cohésion, les libertés, et l’acceptation de l’autre et de son opinion. « Nous leur avons dit dans le passé : prenez ce que vous voulez, mais laissez-nous les libertés et la démocratie », a-t-il rappelé aux manifestants venus lui prodiguer leur soutien. « Nous refusons le pouvoir des bandes organisées ; je l’ai dit en 1998, et après le 11/9, nous avons accepté l’idée du danger, mais maintenant ? » s’est-il enfin interrogé. D’autre part, signalons qu’à Baakline a eu lieu également samedi, en signe de solidarité avec les événements qui ont secoué le Chouf, une conférence de presse à laquelle ont assisté, au milieu d’une foule imposante, Walid Joumblatt, le ministre démissionnaire Marwan Hamadé, ainsi que la présidente du conseil municipal du village, Noha Ghassini. « Walid Joumblatt prévoyait et prédisait depuis des années cet État sécuritaire, rampant en direction de nos institutions, de notre Constitution, de nos libertés et de notre démocratie », a dit Marwan Hamadé, avant de rendre hommage au conseiller municipal de Baakline, Nehmé Kaassamani, lui aussi arrêté.
«Je refuse le pouvoir des vampires, le pouvoir des fantômes, le pouvoir des janjawids (ndlr : les milices progouvernementales au Darfour) », a dit avant-hier samedi le chef du PSP, Walid Joumblatt, qui a réitéré son refus total de la reconduction du mandat Lahoud, qu’il a jugée « illégale », tout en rendant un vibrant hommage, de Moukhtara cette fois, au patriarche maronite...