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Actualités - CHRONOLOGIE

Beyrouth a fait avaliser « ses relations historiques spéciales avec la Syrie » La Ligue arabe soutient « le droit du Liban à faire ses choix politiques »

LE CAIRE - De notre envoyé spécial Khalil FLEYHANE Au premier jour de sa 122e session, le Conseil de la Ligue arabe a adopté hier une résolution appuyant « le droit souverain du Liban à effectuer ses choix politiques internes ». Présentée comme une victoire par le Liban par le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, la résolution est en fait un soutien formel minimal de la Ligue arabe à des positions libanaises battues en brèche par la Jordanie et l’Égypte. Pour en obtenir l’adoption, le Liban a renoncé à faire condamner formellement la résolution 1559 de l’Onu. Il en escompte, par contre, un appui pour contrer l’internationalisation de la crise libanaise involontairement déclenchée par Damas, lors de la prorogation du mandat du président Lahoud. Le Liban a également réussi à faire reconnaître par ses pairs arabes « les relations historiques particulières entre la Syrie et le Liban », contestées la veille par la Jordanie. Toutefois, le Liban et la Syrie risquent de payer le prix fort de ces relations dont les termes ont été arrachés auLiban à une époque révolue des relations internationales. Le ministre des AE de la Chine a assisté à une partie de la réunion du Conseil, et en a profité pour apporter son soutien aux mouvements de libération arabes. Le conseil a adopté la résolution, élaborée par le secrétariat général de la Ligue en concertation avec le Liban, sans y introduire d’amendements, a indiqué notre envoyé spécial. La résolution, intitulée « Solidarité avec la République libanaise », affirme l’appui de la Ligue au Liban « dans son droit souverain à effectuer ses choix internes conformément à ses principes constitutionnels ». La résolution arabe « soutient la libre décision du Liban d’établir et de consolider ses relations fraternelles, de coordination et de coopération, notamment avec la Syrie et tous les autres États arabes frères, compte tenu des relations historiques particulières entre la Syrie et le Liban ». La résolution « appuie les efforts du Liban pour parachever la libération de son territoire de l’occupation israélienne jusqu’aux frontières internationalement reconnues, y compris les fermes de Chebaa, et reconnaît au Liban le droit de combattre l’occupation par tous les moyens légitimes ». La Ligue arabe invite aussi la communauté internationale à faire pression sur Israël pour que des indemnités soient présentées au Liban pour les dégâts matériels que son occupation et ses agressions ont provoqué au Liban, la reconnaissance du droit de retour des Palestiniens, la libération des prisonniers libanais injustement retenus en Israël, l’arrêt des violations de la ligne bleue, la reconnaissance de son droit à exploiter ses eaux et l’élimination des centaines de milliers de mines posées par Israël au Liban, avant son retrait. Respect de la souveraineté Ce texte intervient à la suite de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu du 2 septembre, appelant au respect de la souveraineté du Liban et au retrait de toutes les troupes étrangères Le document arabe ne fait aucune référence à la résolution du Conseil de sécurité appelant à la tenue d’élections impartiales au Liban « sans ingérence étrangère », dans une allusion au rôle de la Syrie dans sa vie politique, ni à l’amendement de la Constitution qui a autorisé la prolongation de trois ans du mandat du président Émile Lahoud, allié de Damas. « L’absence de référence à la 1559 a facilité l’adoption de la résolution arabe, surtout que la Jordanie avait déclaré ne jamais s’opposer aux résolutions du Conseil de séucrité », ont indiqué les sources diplomatiques. Malgré ses réserves initiales, Le Caire s’est rapproché ces deux derniers jours de la position jordanienne, notamment en ce qui concerne la nécessité de prévoir les étapes suivant la résolution, pour éviter d’éventuelles sanctions contre la Syrie dans l’avenir. Le porte-parole de la présidence égyptienne Magued Abdel Fattah a ainsi « mis en garde la Syrie (contre une absence de coopération avec l’Onu) qui serait la porte ouverte à une autre intervention du Conseil de sécurité ». Damas cherche la désescalade Mise en accusation par le Conseil de sécurité de l’Onu, les États-Unis, les Européens et même ses alliés arabes, la Syrie se dit prête au dialogue constructif. L’ambassadeur de Syrie à Washington Imad Moustapha a indiqué qu’une rencontre aurait lieu dans les dix jours entre le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh et son homologue américain Colin Powell, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu. « De telles rencontres sont possibles, mais nous attendons des actes de la part de la Syrie sur plusieurs dossiers, pas seulement l’Irak mais aussi le Liban », répondent en substance des diplomates occidentaux en poste à Damas, rappelant les dispositions de la résolution 1559. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, leur a fait écho hier en réclamant au monde arabe des réformes. Symptomatique de ce monde en crise, le débat sur la modernisation de la Ligue et les réformes s’est déroulé à huis clos...


LE CAIRE - De notre envoyé spécial Khalil FLEYHANE

Au premier jour de sa 122e session, le Conseil de la Ligue arabe a adopté hier une résolution appuyant « le droit souverain du Liban à effectuer ses choix politiques internes ».
Présentée comme une victoire par le Liban par le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, la résolution est en fait un soutien formel...