Élie Karamé : « Comment parler de réconciliation avec Geagea en prison, Aoun en exil et sans la MTV ? »

Le chef de l’opposition kataëb et ancien leader du parti Kataëb, Élie Karamé, a estimé hier qu’il était paradoxal de parler de réconciliation nationale à l’heure actuelle, « alors que Samir Geagea est encore en prison, que le général Michel Aoun est toujours en exil, que la MTV reste fermée et que les libertés publiques ne sont pas préservées ». M. Karamé, qui a été reçu à la tête d’une délégation de l’opposition Kataëb par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Dimane, a affirmé à l’issue de la rencontre : « Les positions du patriarche et des évêques maronites ont exprimé de la meilleure manière l’opinion de la majorité écrasante des Libanais, et ce en dépit des scènes de joie auxquelles nous avons assisté (après la prorogation du mandat Lahoud). Des scènes qui ont été programmées, et nous savons très bien qui en est à l’origine. » « On parle beaucoup de réconciliation et d’ouverture. Partant, il est légitime de se poser la question suivante : comment cela peut-il se réaliser alors que Samir Geagea est en prison, que le général Michel Aoun est en exil, que la MTV est fermée, et que les libertés publiques ne sont pas préservées ? » a-t-il indiqué. « Par ailleurs, la spécificité du Liban ne saurait supporter un régime sécuritaire, quel qu’il soit, et la loi électorale n’a toujours pas vu le jour. Tout cela nécessite une remise en question », a poursuivi l’ancien chef du parti Kataëb. « Il ne faut pas oublier, en outre, que la question de la légalité internationale est d’une importance capitale. Nous ne voulons être en conflit avec personne. Plus encore, nous avons besoin de la légalité internationale qui a soutenu les affaires arabes et celles du Liban. Il est nécessaire de prendre tout cela en considération », a conclu Élie Karamé. Le patriarche maronite a ensuite accordé audience à l’évêque de Haïfa et de la Terre sainte, Mgr Boulos Sayah, avec qui il a évoqué la situation dans les territoires occupés. Il s’est également entretenu avec le président de l’Association des industriels, Fady Abboud, puis avec l’ancien député Nicolas Ghosn, et le président de la Ligue de Caritas-Liban, le père Louis Samaha.