Le chef de l’État réitère son appel d’ouverture à toutes les parties Lahoud : La coordination entre Beyrouth, Damas et Téhéran, un modèle à suivre

Les thèmes sont les mêmes, mais le chef de l’État, Émile Lahoud, souhaite insister sur son ouverture sur toutes les parties et son appel à la participation de tous les citoyens au sauvetage, de manière à ce que les trois prochaines années ne soient pas une nouvelle occasion perdue. Pour la quatrième journée consécutive, les visiteurs se sont donc succédé à Baabda et ont entendu pratiquement le même discours avec toutefois un élément nouveau : l’exemple de la coordination entre Beyrouth, Damas et Téhéran étant présenté par le président de la République comme un modèle à suivre de relations entre les pays. Le chef de l’État a ainsi reçu hier des dignitaires religieux, le patriarche syriaque-catholique Ignace Abdel Ahad, à la tête d’une importante délégation de la communauté, l’évêque arménien-orthodoxe du Liban, Mgr Kégham Katcharian, l’évêque grec-orthodoxe installé à Moscou, Mgr Saïkali, et l’évêque grec-catholique de Beyrouth, Mgr Youssef Kallas ; mais il n’a toujours pas reçu les félicitations des prélats maronites ni de leur chef, le patriarche Sfeir. Devant ses visiteurs, Lahoud a appelé les Libanais à tirer les leçons du passé pour aller de l’avant. Et les dignitaires religieux lui ont transmis leur appui, espérant que Dieu l’aidera dans sa mission de rassembleur des Libanais et dans sa volonté déclarée de dialogue. Le patriarche syriaque-catholique l’a aussi remercié pour son appui indéfectible à la communauté, surtout dans les moments difficiles qu’elle a traversés. L’évêque arménien-orthodoxe, qui représentait le patriarche Aram Ier, actuellement à l’étranger, a rendu hommage au chef de l’État, rappelant les réalisations accomplies au cours des six dernières années, notamment sur les plans de la sécurité et de la paix civile. À ses interlocuteurs religieux, Lahoud a exposé les grandes lignes de l’action qu’il souhaite accomplir au cours des trois prochaines années, action qui devrait regrouper tous les Libanais et qui s’inscrit dans le cadre d’un élan en faveur de l’unité, de l’entente et de la réconciliation. « Le Liban ne cédera pas aux pressions » Le chef de l’État a aussi reçu l’ambassadeur de la République islamique d’Iran, Massoud Idrissi, qui lui a transmis les félicitations du président Khatami pour le renouvellement de la confiance qu’ont mise en lui les Libanais. L’ambassadeur d’Iran lui a exprimé l’indignation de son pays à l’égard des tentatives américaines de profiter d’une échéance interne libanaise pour exercer des pressions sur un pays et de passer outre à la volonté des citoyens. Selon l’ambassadeur, il s’agit là d’un précédent grave. Le chef de l’État a répondu en insistant sur la nécessité de poursuivre la coordination étroite entre Beyrouth, Damas et Téhéran, rappelant l’attachement du Liban à ses choix stratégiques et son refus de céder à toutes les pressions qui viseraient à le contraindre à modifier ses convictions. Émile Lahoud a aussi reçu le ministre d’État, Abdel Rahim Mrad, qui a souhaité lui transmettre ses félicitations dans le cadre d’un rendez-vous personnel et non dimanche dernier lorsque les portes de Baabda s’étaient ouvertes pour tous les Libanais, ainsi qu’une délégation du Conseil supérieur de la magistrature, conduite par son président, le magistrat Tanios Khoury. Le chef de l’État a profité de l’occasion pour rappeler sa détermination à rendre la justice indépendante du pouvoir politique, appelant les magistrats à rendre des jugements en fonction du droit et de leur conscience. M. Lahoud a aussi reçu le président du Conseil économique et social, M. Roger Nasnas, et de nombreux autres visiteurs, ainsi que des centaines de télégrammes de félicitations et d’encouragement. C’est que dans les circonstances actuelles, la tâche n’est pas aisée et le chef de l’État met à profit cette période de calme pour préparer un plan d’action visant à mobiliser tous les Libanais.