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Actualités - CHRONOLOGIE

Kornet Chehwane appelle à « revenir sur l’erreur commise » Sfeir : Nombreux sont ceux qui craignent que le Liban soit mis au ban de la légalité internationale...

«Le Liban a vécu, cette semaine, un événement historique. Et nombreux sont ceux qui craignent que le pays soit mis au ban de la légalité internationale, dans la mesure où le Conseil de sécurité a indiqué qu’il ne fallait pas amender la Constitution. Le Liban a été à l’encontre de la résolution, et la Constitution a été amendée. » C’est en ces termes que le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a exprimé hier, dans son homélie dominicale, son inquiétude face aux derniers événements, estimant que « tout le monde sait que le Liban a extrêmement besoin de s’en tenir à la légalité internationale, en raison des problèmes économiques, sociaux et politiques auxquels il fait face ». « Nous espérons que (cette situation) n’aura pas de répercussions négatives sur les Libanais », a-t-il ajouté. À l’issue de l’office célébré à Dimane, Mgr Sfeir a, entre autres, accordé audience au député Henri Hélou, qui s’est contenté de dire : « Nous devons attendre pour voir ce qui va se produire. Nous devons suivre la situation minutieusement. Nous appelons les Libanais à s’entraider pour que la prochaine étape soit un succès. » Le prélat maronite a par ailleurs reçu le journaliste Robert Frangié, puis une centaine de jeunes des Forces libanaises, venus appuyer les positions exprimées par le cinquième appel du communiqué des évêques maronites. Prenant la parole devant la délégation FL, le patriarche maronite a déclaré : « Notre appel a exprimé ce que ressentent l’ensemble des Libanais. Et nous n’avons pas rapporté quelque chose qui n’existe pas. Voilà ce dont souffrent les Libanais, mais nous espérons que la situation va s’améliorer. » Et de poursuivre : « L’affaire du Dr Samir Geagea, qui est prisonnier depuis dix ans, est une grande affaire nationale. Cette situation ne peut pas durer (...). La réconciliation est importante pour tous les Libanais, lesquels ne doivent pas être divisés, surtout sur les questions essentielles et fondamentales. Ils doivent s’unir, serrer les rangs, oublier les conflits du passé et prendre leur décision en main pour sortir de la crise qu’ils traversent. Nous souhaitons que les jours qui viennent soient meilleurs que ceux qui sont passés, et qu’il y aura un sursaut national général, plus particulièrement chez ceux qui assument de grandes responsabilités », a-t-il ajouté. Avec Kornet Chehwane Samedi, le Rassemblement de Kornet Chehwane avait tenu une réunion exceptionnelle d’une heure et demie à Dimane sous la présidence de Mgr Sfeir, en présence de l’archevêque maronite d’Antélias, Mgr Youssef Béchara, de Mme Nayla Moawad, du président Amine Gemayel et de MM. Simon Karam, Toufic Hindi, Michel el-Khoury, Dory Chamoun, Élias Bou Assi, Salah Honein, Farid Habib, Eddie Abillamah, Nassib Lahoud, Nadim Salem, Camille Ziadé, Boutros Harb, Gebran Tuéni, Jean Aziz, Samir Frangié, Farès Souhaid, Mansour el-Bone et Samir Abdel Malak. À l’issue de la rencontre, M. Samir Abdel Malak a pris la parole pour donner lecture du communiqué du Rassemblement. Proclamant son appui à « l’appel historique » du 1er septembre de l’Assemblée des évêques maronites, M. Abdel Malak a noté que le communiqué des prélats « coïncide avec le 84e anniversaire de la déclaration du Grand Liban ». « Cela vient mettre en relief son caractère de nouvelle déclaration visant à recouvrer notre État et notre dignité, et à sauver notre nation », a-t-il indiqué. « Le Rassemblement appelle tous les Libanais à se rallier à cet appel, à prendre espoir et à s’armer de son contenu pour surmonter le désenchantement, le désespoir et le sentiment de capitulation. Il les appelle également à considérer cet appel comme un document de référence dans leur lutte pour recouvrer leurs droits nationaux », a-t-il poursuivi. « Le Rassemblement estime que les ténèbres obscures dans lesquelles notre pays était plongé malgré lui ont été brisées durant les derniers jours par la lumière éclatante de la décision libanaise réelle, formée des musulmans et des chrétiens. Une décision visant à préserver les fondements de la République, à empêcher la violation de la Constitution et à refuser tout mépris des constantes de l’État et du régime démocratique », a poursuivi M. Abdel Malak. « Cette décision libanaise a été courageusement incarnée par l’opposition des 29 députés à la violation de la Constitution », a-t-il souligné, estimant que ces 29 parlementaires « ont exprimé d’une manière criante leur opposition à la spoliation de la décision nationale indépendante ». « La position hostile à l’amendement constitutionnel, exprimée par les différentes régions et familles spirituelles du pays, met en relief l’attachement des Libanais à leur pacte national et constitue un cran de sécurité libanais solide face à l’impasse dans laquelle on tente de pousser le Liban », a noté M. Abdel Malak. Et de conclure : « Les Libanais ont prouvé, à travers leur position, et en dépit de toutes les pressions, leur dévouement à leur pays, leur droit à gérer eux-mêmes leurs affaires et leur capacité à exercer leur souveraineté totale et leur indépendance. Le Rassemblement appelle les personnes concernées à s’en référer à la raison et à la logique. Il les invite à faire marche arrière concernant l’erreur flagrante qui a été commise. » Réactions L’ensemble des membres du Rassemblement de Kornet Chehwane a exprimé sa satisfaction à l’issue de la réunion et son appui à la position des évêques, notamment Mme Nayla Moawad et MM. Boutros Harb et Samir Frangié. L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a plaidé en faveur d’une « unité nationale réelle qui puisse s’incarner de plus en plus par des mesures concrètes ». Estimant que la position de principe de Kornet Chehwane était le rejet de l’amendement constitutionnel, M. Gemayel a indiqué : « À l’heure actuelle, nul ne veut combattre la Syrie. Cependant, la Syrie, par ses comportements, est en train de se mettre à dos un grand nombre de Libanais. (...) C’est Damas qui favorise la dispersion et qui braque une partie des Libanais contre les relations libano-syriennes. Nous voulons que ces relations soient facteur d’unité. » M. Gemayel a par ailleurs proclamé son appui à l’appel des évêques maronites, qui « a nommé les choses par leur nom » et qui doit devenir « une déclaration nationale ». De son côté, le député Farès Souhaid a rappelé que Mgr Sfeir avait mis en garde contre le bras de fer que la prorogation pouvait entraîner avec la légalité internationale. « La prorogation a eu lieu hier d’une manière qui va à l’encontre de la Constitution et des sentiments de l’opinion publique libanaise. Cette contravention a également été soulevée par les références islamo-chrétiennes, ce qui place le pouvoir dans une grande impasse », a-t-il indiqué. « Hier, le porte-parole de la Maison-Blanche a indiqué que la Syrie avait fait pression sur les députés. Nous appelons le pouvoir au Liban et la Chambre à répondre à ces propos et à fournir les preuves qui montrent que les Syriens n’ont pas intimidé les députés. La Syrie a effectivement exercé des pressions réelles sur les députés, et nous en avons la preuve », affirme M. Souhaid. Quant au chef du Parti national libéral (PNL), Dory Chamoun, il a qualifié le vote au Parlement de « page noire et honteuse » dans l’histoire du Liban. « Nous remercions ceux qui ont eu l’audace de ne pas voter et de ne pas participer à la séance. Le reste est un groupe de personnes dont on ne doit plus jamais serrer la main », a-t-il indiqué.
«Le Liban a vécu, cette semaine, un événement historique. Et nombreux sont ceux qui craignent que le pays soit mis au ban de la légalité internationale, dans la mesure où le Conseil de sécurité a indiqué qu’il ne fallait pas amender la Constitution. Le Liban a été à l’encontre de la résolution, et la Constitution a été amendée. » C’est en ces termes que le...