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Nassib Lahoud : L’amendement, une décision de la direction syrienne

« Le Parlement se réunit aujourd’hui, pour la troisième fois en moins de dix ans, pour amender la Constitution. C’est la troisième fois en dix ans que, “pour une fois et à titre exceptionnel”, l’article 49 est amendé. En 15 ans de paix civile, soit depuis 1989, le pays connaît trois exceptions, alors qu’en 15 ans de guerre, soit depuis 1976, cinq élections régulières ont été organisées (...). » C’est par ce rappel historique que le député Nassib Lahoud a entamé son discours. « C’est ce qui advient quand les constitutions sont prises pour cibles politiques directes, poursuit-il. Cet amendement (...) est étroitement lié à la situation politique anormale que nous vivons depuis des années et aux atteintes quotidiennes au régime démocratique, aux libertés et à la dignité des Libanais. » Pour le député du Metn, « cet amendement a pour but de perpétuer la formule avec laquelle le Liban est gouverné depuis des années, et qui fait des Libanais des clients et des sujets ». Et d’énumérer ce que la prorogation voudra dire, dans les semaines et les mois qui viennent : « La prorogation, dit M. Lahoud, signifie des lois électorales taillées sur mesure et des élections partiales ; la prorogation signifie la perpétuation de la sujétion des administrations et institutions publiques et leur partage en lots et en butins ; la prorogation signifie la poursuite de l’utilisation abusive des services de sécurité pour la répression des Libanais et des opposantes, et signifie aussi la corruption d’une partie de la magistrature et sa soumission à la volonté de l’autorité et de ses tenants ; la prorogation signifie la perpétuation d’une situation où personne ne rend compte de ses actes (...) ce qui rend impossible de limiter le nombre effrayant d’enrichissements illicites, voire la corruption organisée qui bénéficie de couvertures et de complicités à tous les niveaux ; (...) La prorogation ne sera qu’une tentative de redonner une jeunesse au régime sécuritaire, seul moyen dont dispose cette autorité pour durer, après avoir perdu la légitimité constitutionnelle, sa légitimité populaire et la justification de ses réalisations. » « Mais cet amendement, souligne ensuite Nassib Lahoud, (...) est en tout premier lieu une décision de la direction syrienne, une décision prise en dépit de sa connaissance préalable de l’opposition d’un grand nombre de Libanais, de leurs instances et de leurs chefs. Ce n’est pas ce que nous espérions d’une nation sœur (...) Voilà ce que nous avons voulu dire et ce que nous souhaitions, en appelant à la “libanisation” de l’élection présidentielle. Ce qui s’est produit sur le terrain a été dans la direction diamétralement opposée. Au point où l’on peut parler d’abus de la part de la direction syrienne dans la confiscation de ce droit de décision libanais. La rétractation, sous la pression de certains responsables, a abouti aux résultats connus sur le plan libanais, et a conduit la Syrie, et avec elle le Liban, à une confrontation avec la légalité internationale et l’Onu à laquelle nous n’avons aucun intérêt. »
« Le Parlement se réunit aujourd’hui, pour la troisième fois en moins de dix ans, pour amender la Constitution. C’est la troisième fois en dix ans que, “pour une fois et à titre exceptionnel”, l’article 49 est amendé. En 15 ans de paix civile, soit depuis 1989, le pays connaît trois exceptions, alors qu’en 15 ans de guerre, soit depuis 1976, cinq élections...