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Une atteinte flagrante à la Constitution et à la démocratie, estime l’ALDE

L’Association libanaise pour la démocratie des élections (ALDE) a exprimé hier sa crainte face à la « façon détachée avec laquelle l’amendement de la Constitution est évoqué, estimant que cette démarche accompagne désormais toutes les élections présidentielles d’une manière systématique ». « C’est comme si les institutions de la République issue de Taëf n’étaient pas capables d’assurer le respect des principes de passation et d’alternance du pouvoir, souligne l’association. Et l’adoption d’une loi électorale inique, incapable d’assurer une représentation saine et ne garantissant pas aux Libanais et aux Libanaises la liberté de choix, a contribué à cela. » L’association a dénoncé « les déclarations irresponsables de certains députés qui se sont officiellement et publiquement désistés de leurs prérogatives constitutionnelles en annonçant que leur choix est décidé au-delà des frontières ». « Indépendamment de l’amendement proposé, nous voyons en cela une atteinte flagrante à la Constitution et une pratique viciée de la démocratie. Les électeurs n’ont pas octroyé à leurs élus un mandat pour qu’ils représentent une volonté non libanaise, et ces derniers n’ont pas le droit de se désister de leurs prérogatives constitutionnelles au profit de tiers », a souligné l’ALDE. « L’association a remarqué la rapidité saisissante avec laquelle la question de l’amendement a été évoquée. Elle rappelle que l’amendement des Constitutions doit être l’exception, et la stabilité et la constance des textes la règle. Elle remarque par ailleurs que les mécanismes qui ont été suivis constituent une mutilation constante de l’image du Liban démocratique, qui s’est démarqué depuis sa création des États et des régimes environnants par le principe de l’alternance au pouvoir et par son immunité face aux tentatives de briser cette image », a poursuivi le communiqué. Commentant « les circonstances exceptionnelles » invoquées pour justifier l’amendement constitutionnel, l’ALDE a estimé qu’elles « sont les mêmes depuis 1948 ». « Nous sommes en confrontation permanente avec l’ennemi israélien depuis 1948. Malgré cela, nous ne pouvons pas mettre la démocratie en veilleuse en raison de ces circonstances, qui n’ont d’ailleurs jamais empêché les Libanais de mettre en place de nouvelles conjonctures politiques. Au contraire, davantage de démocratie renforce l’immunité de la scène interne dans le cadre de la confrontation », a-t-elle poursuivi. Estimant que « le débat sur la présidentielle est tombé au plus bas, notamment avec les communiqués portant des accusations de trahison » à certains députés, l’ALDE a affirmé que « l’essentiel à l’heure actuelle est de protéger la Constitution et de défendre la démocratie ».

L’Association libanaise pour la démocratie des élections (ALDE) a exprimé hier sa crainte face à la « façon détachée avec laquelle l’amendement de la Constitution est évoqué, estimant que cette démarche accompagne désormais toutes les élections présidentielles d’une manière systématique ».
« C’est comme si les institutions de la République issue de Taëf...