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Actualités - OPINION

Interrogations sur les suites du bras de fer entre la Syrie et les Occidentaux

La bataille de la reconduction est-elle vraiment terminée, ou ne fait-elle que commencer ? La Syrie a-t-elle remporté le bras de fer l’opposant aux États-Unis, à la France et à l’Union européenne ? L’épreuve ne risque-t-elle pas de connaître bien d’autres épisodes, en gardant la scène locale comme lice de confrontation ? Comment les Libanais voient-ils eux-mêmes les choses ? Une source ministérielle répond en estimant « normal » que la Syrie ait le dernier mot ici. Puisqu’elle a la haute main sur les institutions et les pouvoirs d’un pays dont la volonté est usurpée depuis plus de dix ans ! Ce ministre en colère note que d’un seul coup, l’on a réduit le nombre des députés opposés à l’amendement de l’article 49. Pour qu’il n’y ait plus de tiers de blocage. Tandis que le président Hariri se voit obligé de renoncer à son opposition. En signant le décret. Lui qui aurait dit, selon des témoins fiables, qu’en signant, il se suiciderait. On l’a donc forcé à s’immoler politiquement sur l’autel de la fidélité à la Syrie. Donnant ainsi raison à ce que le président Lahoud affirmait depuis des mois. À savoir que le Premier ministre signerait, qu’il le veuille ou non... Quant aux États-Unis, poursuit cette personnalité, ils ont refusé de procéder à un marché à partir de la présidentielle libanaise. En continuant à maintenir leurs exigences à l’égard de la Syrie. Qui a donc riposté en optant pour la reconduction du mandat Lahoud. Afin de bien montrer aux Américains, mais aussi aux Européens, qu’elle n’est pas disposée à se soumettre à leurs injonctions concernant la non-immixtion, le respect de la Constitution libanaise et du principe démocratique de l’alternance. Il faut donc voir maintenant, se demande la source ministérielle, comment les USA et la France vont répliquer à leur tour. Vont-ils se contenter de communiqués ou engager une action, via une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, pour forcer la Syrie à se retirer du Liban ? Un texte qui se substituerait à la 520, considérée comme insuffisante. Au cas où la Syrie ne s’inclinerait pas, elle perdrait tout espoir de récupérer le Golan. Quant au Liban lui-même, il risquerait, à cause de ses officiels, de se voir infliger des sanctions économiques que sa crise présente ne lui permettrait pas de supporter. Sans compter que le pouvoir actuel, éventuellement maintenu en violation de la Constitution, amendée contre la vraie libre volonté des Libanais, pourrait ne pas être reconnu au-dehors. En se référant à l’histoire, on découvre que la reconduction du mandat Béchara el-Khoury, opérée contre l’avis de la Grande-Bretagne, avait débouché sur un renversement du régime. De même, la tentative Chamoun avait été contrée par les USA. Malgré les pressions de ses proches, Chéhab avait pour sa part évité le piège en refusant de solliciter un deuxième mandat que la Chambre voulait lui accorder. Quoi qu’il en soit, la prorogation paraissant acquise, il s’agit désormais de tenter d’en prévenir les retombées négatives. Soit par des concessions syriennes aux États-Unis concernant les conditions posées par ces derniers. Soit encore, sur le plan local, par la mise en place d’un cabinet d’entente véritable, qui redonne confiance aux Libanais ; et qui soit détenteur du pouvoir effectif, le chef de l’État se cantonnant dans un rôle de régulateur et, le cas échéant, d’arbitre neutre. Comme le veut d’ailleurs Taëf. Émile KHOURY
La bataille de la reconduction est-elle vraiment terminée, ou ne fait-elle que commencer ? La Syrie a-t-elle remporté le bras de fer l’opposant aux États-Unis, à la France et à l’Union européenne ? L’épreuve ne risque-t-elle pas de connaître bien d’autres épisodes, en gardant la scène locale comme lice de confrontation ?
Comment les Libanais voient-ils eux-mêmes les...