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Actualités - REPORTAGE

De l’UL au Mouvement national

Élias Atallah – qui est originaire de Rmeileh – raconte comment il a débarqué à la faculté d’éducation de l’Université libanaise. « Je suis venu à travers les livres. J’étais déjà de gauche, mais uniquement à travers mes lectures. J’étais dans une école publique de Saïda, puis je suis entré à la faculté d’éducation de l’UL en 1968. La situation de mes parents ne me permettait pas de poursuivre des études, mais j’ai reçu une bourse, et j’ai suivi un cursus universitaire », dit-il. « J’ai trouvé à l’université plusieurs cas similaires au mien, plusieurs personnes qui étaient entrées à l’université avec l’idée qu’ils allaient se retrouver dans un haut lieu de la culture, un pôle de la connaissance. Nous avons trouvé cela chez les étudiants, mais pas dans l’établissement même : il n’y avait pas de bibliothèque, pas d’enseignants, pas d’orientation. Le rêve s’effritait... », raconte-t-il. Élias Atallah rencontre à l’UL ceux qui seront ses compagnons sur la scène estudiantine : Anouar el-Fatayri, Paul Chaoul, Issam Khalifé, Saadallah Mazraani, Farouk Dahrouj, Hanna Saleh, et plusieurs dizaines d’autres. Il cite également Charles Ghostine, Émile Yammine, Jean Rizk, Samir Abdel Malak, Hikmat el-Eid, Nassir el-Assaad, Boutros Assaker... Et des intellectuels et poètes : Mohammed Abdallah, Hassan Abdallah, Chawki Bzeaih, Hassan Daoud, Akl Awitt, Jihad Zein... « Je ne suis pas immédiatement entré au PCL. J’ai attendu trois ans. Mon but principal était d’ordre intellectuel, académique. C’était les débats, les lectures, les longues veillées. Nous avions des rapports avec les penseurs et les poètes : Mahmoud Darwiche, Adonis, Sélim Barakat, Georges Khodr, Michel Assi ou encore Sélim Abou. Il existait des clubs de débats à Barbir », dit-il. La première fois qu’il se porte candidat à l’amicale, Élias Atallah affronte, en tant qu’indépendant de gauche, les courants de droite, le PCL et le PSP. Mais il entre ensuite au PCL, attiré par les programmes du parti concernant l’UL. « Il avait une attitude responsable. Le parti plaidait pour la démocratisation de l’enseignement. Il y avait des professeurs fabuleux au sein du PCL : Gilbert Akel, Nicolas Farès, Ibrahim el-Hajj, Hassan Hamdane alias Mahdi Amel, Hassan Moucharrafieh. » Toute cette période est marquée par des grèves syndicales, des revendications sociales au service de l’université (fondation des facultés, des bibliothèques, loi sur la titularisation des professeurs, hausse du salaire des professeurs, construction d’un même bâtiment pour l’université...) et ponctuée de nombreuses arrestations. Élias Atallah évoque également ses inimitiés politiques à l’époque, avec Béchir Gemayel à l’époque, qui était « hostile au dialogue ». Il se souvient d’une manifestation à laquelle il participait et qui avait été réprimée par le groupe de Béchir, à l’aide de bâtons. « Les seuls avec qui nous nous entendions chez les Kataëb étaient Karim Pakradouni et Michel Samaha. Mais je n’ai plus la même perception d’eux. Karim passait pour ouvert, mais il semble qu’il ait développé des dons machiavéliques dès cette époque », dit-il. En 1970-1971, il est élu une première fois, puis une deuxième dans la foulée à l’université. « Je dormais à l’université, été comme hiver », se souvient-il. Il est élu président de section de la faculté d’éducation. Parallèlement, il devient membre de la section estudiantine du PCL, avant d’en être le responsable en 1974. « J’ai encore ce titre », ironise-t-il, avant d’expliquer qu’il a été le dernier responsable de cette section avant que la guerre n’éclate. Et c’est justement un grand saut que fait Élias Atallah, qui passe directement de l’université au Mouvement national.

Élias Atallah – qui est originaire de Rmeileh – raconte comment il a débarqué à la faculté d’éducation de l’Université libanaise. « Je suis venu à travers les livres. J’étais déjà de gauche, mais uniquement à travers mes lectures. J’étais dans une école publique de Saïda, puis je suis entré à la faculté d’éducation de l’UL en 1968. La situation de...