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Actualités - ANALYSE

Diplomatie - Une tournée régionale qui commence par le Liban Fischer aussi veut voir Anjar !

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, entame aujourd’hui par le Liban une tournée régionale qui le conduira ensuite en Syrie, en Israël et dans les territoires palestiniens. Il passera chez nous une vingtaine d’heures, puis se dirigera vers Damas par la route. Parce qu’il tient, indique la chancellerie, à visiter Anjar et ses superbes ruines. Que nos dirigeants côtoient fréquemment, comme nul ne l’ignore. Tourisme mis à part, le chef de la diplomatie allemande est porteur d’idées déterminées visant à promouvoir la relance du processus de paix et de la « feuille de route » du quartette. Il les testera, pour ainsi dire, sur les autorités de ce pays. Qu’il connaît déjà bien, pour l’avoir précédemment visité. Échanges et soucis Concernant les relations bilatérales, tout baigne dans l’huile. Du moins sur le plan commercial. En effet, Berlin, indiquent des sources diplomatiques autorisées, est particulièrement satisfait des points marqués, sur le plan de l’investissement ou des adjudications, par des sociétés allemandes. Comme dans le secteur des télécommunications, cellulaire ou réseau téléphonique fixe. De même, le volume des exportations allemandes en direction du Liban reste relativement élevé. Par contre, sur le plan politique, les sujets d’inquiétude larvée ne manquent pas. Ainsi, Fischer compte demander aux autorités libanaises, relèvent les mêmes sources fiables, de veiller à ce que la situation reste calme au Sud. De ne donner à Israël aucun prétexte pour une agression d’envergure contre le territoire libanais. À la faveur d’une échéance présidentielle qu’Ariel Sharon serait tenté d’exploiter. Autre divergence de taille : à l’instar de nombreux Occidentaux, les Allemands souhaitent que les résidents des camps palestiniens puissent travailler librement ailleurs. Surtout que ce pays a un besoin manifeste de main-d’œuvre qui se traduit par un fort recrutement d’éléments étrangers, asiatiques ou autres. Il faudra donc expliquer à Joschka Fischer que l’ouverture des écluses entraînerait ce danger d’implantation que le Liban doit prévenir à tout prix pour préserver ses délicats équilibres internes. Il ne faut pas, répéteront nos responsables, que les réfugiés palestiniens trouvent moyen de s’ancrer, de s’intégrer, de s’installer pour toujours. D’ailleurs, eux-mêmes tiennent à pouvoir bénéficier du droit de retour dans leur patrie. Pour conclure en rappelant que le peuple libanais tout entier est hostile à une implantation palestinienne condamnée dans le préambule même de sa Constitution. Palais de verre et nouvelle constellation Sur un tout autre plan, et toujours selon les mêmes sources informées, Joschka Fischer va solliciter l’appui du Liban, comme des autres pays de la région, pour que l’Allemagne accède au rang de membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu. D’ailleurs, à ce propos, l’Allemagne a adressé au Liban, mercredi dernier, par les voies diplomatiques, un argumentaire détaillé, accompagné d’un document de travail. Ce dossier, qui va être soumis à l’Assemblée générale débutant le 14 septembre, comporte des propositions pour une refonte globale de l’organisation internationale. L’accent étant mis sur l’augmentation du nombre de membres permanent du Conseil de sécurité ainsi que des mécanismes de vote ou de veto. Dans cette affaire, Berlin bénéficie du soutien de Paris. Les deux capitales appuient, dans le même cadre, les propositions de réforme avancées par le secrétaire général, Kofi Annan. Pour sa part, le Liban n’y voit pas d’inconvénient. Sauf que sa position reste évidemment liée à celle qu’adoptera en définitive la Ligue arabe. D’autre part, il n’est pas exclu, mais il n’est pas certain non plus, que le ministre allemand évoque l’initiative de son pays concernant le Moyen-Orient rendue publique sous l’intitulé « Proclamation pour un avenir commun ». Cette proposition tend à regrouper les pays méditerranéens regroupés au sein du pacte de Barcelone, et ceux qui sont membres de l’Otan ou de l’Union européenne. Une jonction d’ordre stratégique autant qu’économique, qui n’empiéterait pas sur les protocoles particuliers liant entre eux les pays affiliés à tel ou tel regroupement. La constellation engloberait donc l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Syrie, l’Autorité palestinienne ainsi que les membres du pacte de Barcelone, de l’Otan ou de l’Union européenne. La coopération porterait sur la sécurité, l’économie, la culture et le droit. En mettant évidemment l’accent, en tout premier lieu, sur la paix régionale, en coordination avec la Ligue arabe. Enfin, toujours selon les mêmes sources, Joschka Fischer devrait exprimer les inquiétudes de son pays face aux développements en Irak et dans les territoires palestiniens. Pour réprouver les actes de violence et de terrorisme, et promouvoir l’entente politique. Khalil FLEYHANE

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, entame aujourd’hui par le Liban une tournée régionale qui le conduira ensuite en Syrie, en Israël et dans les territoires palestiniens. Il passera chez nous une vingtaine d’heures, puis se dirigera vers Damas par la route. Parce qu’il tient, indique la chancellerie, à visiter Anjar et ses superbes ruines. Que...