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Présidentielle - Lahoud prend le relais d’Assad et entame des consultations locales Appel implicite de Kabbani et de Kabalan à l’élection d’un nouveau chef de l’État

Une convergence islamo-chrétienne s’est manifestée hier autour de l’opposition à l’amendement de l’article 49 de la Constitution, en vue d’une reconduction du mandat présidentiel. Le mufti de la République et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikhs Mohammed Rachid Kabbani et Abdel Amir Kabalan, ont tous deux appelé au respect de la loi fondamentale, « qu’il s’agisse d’échéance présidentielle ou de tout autre sujet ». C’est dans un communiqué conjoint publié au terme d’une réunion consacrée à l’Irak que cheikhs Kabbani et Kabalan ont pris position contre un amendement de la Constitution. Le texte a été lu par le secrétaire général du sommet islamo-chrétien, Mohammed Sammak. Les deux dignitaires, a-t-il dit en lisant le dernier paragraphe du communiqué, ont « mis l’accent sur la nécessité de respecter la loi fondamentale, qu’il s’agisse de l’élection d’un président de la République ou de tout autre sujet. Ils se sont dit confiants dans le fait que les résultats de la prochaine échéance présidentielle refléteront la volonté de tous les Libanais, de manière à renforcer l’entente nationale, à préserver le système démocratique parlementaire libre et à donner aux Libanais l’occasion d’en finir avec la crise économique ». La prise de position de cheikhs Kabbani et Kabalan vient faire écho au cri lancé la veille par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, en faveur du respect de la Constitution. Le ton employé est moins sévère que celui du patriarche, il est vrai, mais la teneur du discours est tout aussi importante. Elle est même capitale, dans la mesure où elle exprime un consensus islamo-chrétien, difficile à ignorer, autour de la nécessité de garder la loi fondamentale intacte. Il s’agit, en d’autres termes, d’un appel indirect au respect du processus démocratique impliquant l’élection d’un nouveau chef de l’État. Le discours des deux responsables religieux a été cependant mal accueilli dans les milieux qui continuent de maintenir l’ambiguïté au sujet de l’échéance présidentielle et où l’on s’est empressé de faire comprendre à Dar el-Fatwa que ce genre de propos n’est pas le bienvenu, selon des sources politiques bien informées. Des pressions ont été exercées sur Dar el-Fatwa pour qu’elle retire le paragraphe du communiqué en rapport avec la présidentielle. C’est ainsi que les radios locales qui le citaient en début de leurs bulletins ont cessé d’en faire état dans l’après-midi. Il n’a pas été repris par l’Agence nationale d’information (officielle), contrairement aux autres agences qui ont rapporté le texte dans son intégralité. Selon les mêmes sources, les milieux hostiles à une convergence islamo-chértienne au sujet de la présidentielle s’emploieront au cours des prochains jours à convaincre le Hezbollah de la nécessité de prendre position, ouvertement, en faveur d’une reconduction du mandat présidentiel. Histoire de montrer que les Libanais restent divisés autour de l’opportunité d’un amendement de la Constitution. Parallèlement, le chef de l’État, le général Émile Lahoud, entamait hier une série de consultations politiques internes, au moment où son homologue syrien suspendait celles qu’il avait engagées avec des hommes politiques libanais au sujet de la présidentielle. Ces échanges interlibanais sont appelés à se poursuivre au cours des prochains jours et s’inscrivent, selon des sources politiques proches de Baabda, dans le cadre des « concertations permanentes du chef de l’État avec les leaders politiques et religieux ». Celles-ci, indique-t-on de mêmes sources, se poursuivront tout au long de la semaine et engloberont un grand nombre de ministres, de députés, de chefs de partis et d’autres forces actives. Hier, le président Lahoud a conféré dans la matinée avec l’ancien chef de gouvernement, Sélim Hoss, qui avait été le premier à être reçu, il y a une dizaine de jours, par le président Assad. Il devait s’entretenir dans l’après-midi avec M. Omar Karamé. Le chef de l’État doit recevoir aujourd’hui M. Hussein Husseini et s’entretiendra jeudi soir à Beiteddine avec le chef du PSP, Walid Joumblatt, qu’il a invité à dîner. MM. Hoss et Karamé ont tous deux affirmé au terme de leurs entretiens respectifs avec le général Lahoud qu’ils ont passé en revue avec leur hôte la situation sur les plans politique, économique et social, ainsi que les développements en Irak et dans les territoires palestiniens.

Une convergence islamo-chrétienne s’est manifestée hier autour de l’opposition à l’amendement de l’article 49 de la Constitution, en vue d’une reconduction du mandat présidentiel. Le mufti de la République et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikhs Mohammed Rachid Kabbani et Abdel Amir Kabalan, ont tous deux appelé au respect de la loi fondamentale,...