Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique - Siniora et Cardahi croisent le fer durant tout le week-end Les Finances somment les Télécoms de reverser leurs fonds au Trésor

La polémique entre Fouad Siniora et Jean-Louis Cardahi se poursuit même en week-end. Par le truchement double de leurs départements respectifs et des médias. Samedi, par le biais d’une agence de presse locale, une partie manifestement proche des Télécoms avait livré nombre d’indications chiffrées. Saisissant la balle au bond, les Finances y ont vu l’aveu d’une retenue de fonds publics qui devraient être reversés au Trésor. Pour le ministère de M. Siniora, qui a publié hier un communiqué virulent, il y a là « violation de l’esprit même de la loi sur la comptabilité publique. Ainsi que des principes financiers généraux. Il faut en effet, poursuit le texte, que le rendement de l’exploitation de tout secteur que l’État possède aille à la Caisse publique générale. De plus, cette dérobade devant l’obligation de virer les fonds accumulés sur le compte du Trésor déroge aux règles les plus élémentaires, aux impératifs d’une saine gestion financière. Les recettes des Télécoms, déposées à leur nom auprès de la Banque centrale, doivent nous être remises dans leur totalité », enjoignent les Finances. Qui expliquent que l’État a évidemment besoin d’un tel apport de sang monétaire frais, rappelant à ce propos la situation lamentable des finances publiques. Ce qui oblige le Trésor, privé illégalement de tels afflux, à emprunter encore, et encore, pour surnager. Les Finances font dès lors assumer aux Télécoms, et à tout autre mauvais payeur officiel, la responsabilité des intérêts supplémentaires payés pour le service de la dette. Le communiqué des Finances prie ensuite « les sources ministérielles à l’origine des fuites (en direction des médias) d’arrêter de se livrer à de telles pratiques ». Et il somme derechef les Télécoms de ne plus tarder à acquitter leur dû, de ne plus faire de l’obstruction délibérée. Autre élément de riposte : la source proche des Télécoms avait insinué que les Finances punissent ceux qui leur déplaisent, en les privant de crédits. Le département de M. Siniora s’étonne que les Télécoms s’érigent en juges des Finances, et partant du contribuable libanais, en les accusant d’arbitraire et de choix discrétionnaires. Insistant sur ce point, les Finances se demandent qui a bien pu charger les Télécoms de réclamer des comptes à un ministre, sous-entendu à Fouad Siniora. Les Finances soutiennent ainsi, toujours en réponse aux assertions de leur vis-à-vis, que les crédits pour indemniser les planteurs de pommes ont été débloqués. À l’adresse du haut comité de secours, qui doit les redistribuer. Du reste, affirme le communiqué, près de 3,7 milliards de LL ont déjà été donnés. La riposte de Cardahi Hier soir, après avoir pris connaissance de ce communiqué, M. Cardahi n’a pas tardé à riposter. « Le ministère des Télécommunications est tenu de verser aux Finances toutes les sommes prévues dans le cadre de la loi sur le budget 2004, en vertu des principes de l’Administration publique », a souligné M. Cardahi dans une déclaration à la presse, précisant que son ministère remplissait « parfaitement » son devoir sur ce plan. En revanche, a-t-il déclaré, « et contrairement à ce qu’affirme le communiqué des Finances, il n’est nullement tenu de reverser toutes les recettes qu’il récolte ». « Le ministre des Finances se doit de respecter les dispositions générales de la loi, les mesures prises en Conseil des ministres, les décisions de justice et la loi de comptabilité publique, au lieu d’y contrevenir en prétextant tantôt de l’esprit de la loi et en invoquant tantôt des considérations inventées par son propre génie », a accusé M. Cardahi. Pour ce dernier, « c’est aux Libanais et à eux seuls que revient la tâche d’évaluer et de sanctionner l’action du ministère des Finances, et notamment de juger à quel point ce ministère a recours à l’arbitraire quand il s’agit de payer leurs dus et de financer les projets de développement », a-t-il ajouté. M. Cardahi a également « laissé aux Libanais le soin de déterminer qui a contribué à augmenter les recettes de l’État et qui a, d’autre part, mis au point et dirigé la politique financière au cours des douze dernières années. »
La polémique entre Fouad Siniora et Jean-Louis Cardahi se poursuit même en week-end. Par le truchement double de leurs départements respectifs et des médias. Samedi, par le biais d’une agence de presse locale, une partie manifestement proche des Télécoms avait livré nombre d’indications chiffrées. Saisissant la balle au bond, les Finances y ont vu l’aveu d’une retenue...