Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les attentats contre des églises de Bagdad et de Mossoul ne lui font pas peur Le pasteur évangélique Wissam Jamil prêt à planter sa croix

L’arrivée des forces américaines à Bagdad l’an dernier a permis au pasteur irakien Wissam Jamil, 38 ans, de réaliser son rêve : fonder sa propre Église pour évangéliser l’Irak, majoritairement musulman. Ce vendeur de pièces d’automobiles a pu ouvrir sa propre Église évangélique en septembre 2003, quelques mois seulement après la chute du régime de Saddam Hussein. « Sous la dictature, ce n’était pas permis. Maintenant, tout est possible », dit le pasteur Jamil, un catholique originaire de Mossoul qui s’est converti en 1999 à l’Église évangélique Holiness and Revival lors d’un voyage à Amman. Les menaces visant les chrétiens, après les attentats meurtriers perpétrés au début du mois contre des églises de Bagdad et de Mossoul, ne lui font pas peur. « C’est la mission de tous les chrétiens de porter leur croix et de suivre le Christ. Il ne faut pas laisser l’Irak sans Dieu », clame-t-il dans un pays où les chrétiens ne représentent qu’une infime minorité. Depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, « au moins six églises évangéliques ont ouvert leur porte à Bagdad », affirme Nabil Sara, un pasteur baptiste, fier de montrer sa petite église établie en février dernier. Il tient à préciser que les baptistes n’accueillent que des chrétiens, le plus souvent des catholiques désenchantés par leur Église. « La loi interdit aux musulmans de se convertir au christianisme ou à tout autre religion », dit-il. Sa fille Racha, 28 ans, raconte qu’une « musulmane et sa fille assistent régulièrement aux offices, mais en cachette ». « Si son mari ou d’autres musulmans l’apprenaient, je ne donne pas cher de sa peau », soutient-elle. Le pasteur Jamil assure pour sa part que ses dons de guérisseur sont sans effet sur les « musulmans, les bouddhistes et tous les non-chrétiens ». « Je ne refuserais pas de soigner ces gens, mais je guéris au nom de Jésus-Christ. Le malade doit croire en Jésus-Christ pour être guéri », affirme le pasteur qui assure compter quelque 160 fidèles. Le pasteur va chercher dans la salle un garçon dégingandé de 15 ans qui « certifie que sa mère Fahima, qui souffrait d’un cancer du foie, a été guérie après que le pasteur eut posé ses mains ointes sur son ventre ». Un visage émacié, des doigts pleins de cambouis, Hussein assure d’une voix mal posée que, « depuis ce miracle », il est prêt « à consacrer sa vie à Dieu ». Enfin, le pasteur Jamil, qui dirige son mouvement avec « deux autres frères », a le projet « d’ouvrir bientôt une crèche, une école primaire et un collège pour un millier de chrétiens ».

L’arrivée des forces américaines à Bagdad l’an dernier a permis au pasteur irakien Wissam Jamil, 38 ans, de réaliser son rêve : fonder sa propre Église pour évangéliser l’Irak, majoritairement musulman. Ce vendeur de pièces d’automobiles a pu ouvrir sa propre Église évangélique en septembre 2003, quelques mois seulement après la chute du régime de Saddam...