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Actualités - CHRONOLOGIE

Médias - En raison d’un imbroglio technico-commercial dû aux accords entre Eutelsat et Arabsat Le Conseil d’État français se contenterait d’adresser un avertissement à la chaîne al-Manar

Paris, de Élie MASBOUNGI Au moment où un mouvement de solidarité se manifeste à Paris avec la chaîne al-Manar du Hezbollah, menacée d’interdiction par un arrêt du Conseil d’État français attendu pour ce jeudi, des observateurs du monde de l’audiovisuel soulignent qu’une éventuelle interdiction ne pourrait être suivie d’effet du fait des accords entre la direction d’Eutelsat, le satellite français sur lequel les téléspectateurs de l’Hexagone peuvent suivre cette chaîne, et Arabsat, qui fournit au diffuseur français une dizaine de chaînes arabes. Il s’agit en fait d’un imbroglio technico-commercial puisque les liens contractuels entre les deux satellites portent sur un bouquet d’une dizaine de chaînes et qu’Eutelsat ne peut obtenir la coupure d’un seul signal mais doit, pour des raisons également d’ordre technique, provoquer la coupure des émissions des neuf autres chaînes arabes. Ce qui ne manquera pas de poser au satellite français des problèmes avec ses clients arabes. Aussi, et du fait de ces complications, est-il fort probable que l’arrêt attendu jeudi n’ordonne pas une coupure du signal d’al-Manar mais que le Conseil d’État se contente d’adresser à la chaîne libanaise un avertissement en lui demandant de s’abstenir de diffuser à l’avenir des programmes ou des informations pouvant être considérés comme étant à caractère antisémite. Comité de vigilance Pour ce qui est du mouvement de soutien à al-Manar, un comité de vigilance français a été formé dimanche soir au cours d’une réunion tenue dans un restaurant du 15e arrondissement de Paris en présence de représentants d’une quinzaine d’associations et de personnalités qui ont décidé de se tenir aux côtés de la chaîne libanaise, estimant que l’affaire revêt une portée politique puisqu’elle a été déclenchée à la suite d’une protestation du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). Dans un communiqué rendu public à l’issue de la réunion, le comité de soutien regrette que le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) accepte de céder aux pressions de « certains milieux sectaires et porte devant la justice un différend qui aurait pu trouver aisément une solution par la négociation ». Les signataires du communiqué dénoncent par ailleurs les tentatives d’interdire à al-Manar de diffuser ses programmes sur Eutelsat « en violation des principes fondamentaux de la démocratie, de la justice, de la liberté d’expression et de la diversité culturelle ». Le communiqué appelle ensuite les autorités françaises à reconsidérer leur position vis-à-vis de la chaîne et à respecter les choix de ses nombreux téléspectateurs en France et en Europe. Les membres du comité affirment enfin qu’ils resteront vigilants face aux diverses tentatives de réduire au silence les médias arabes « coupables » de diffuser « une information objective sur la résistance des peuples arabes, et qui a le tort de déplaire aux occupants et aux milieux sionistes ». Les organismes dont les représentants ont assisté à la réunion de dimanche soir et qui ont signé ce communiqué sont : les Amitiés islamo-chrétiennes, l’Association des avocats arabes et européens, la Commission arabe des droits de l’homme, le Forum culturel arabe, l’Observatoire français des droits de l’homme, l’Institut tunisien des relations internationales, Justicia Universalis ainsi que des journalistes, des écrivains, des syndicalistes et des militants des droits de l’homme et de la défense des libertés. De leur côté, la Commission arabe des droits humains et l’Observatoire français des droits de l’homme ont publié des communiqués soutenant sans réserve la chaîne libanaise et mettant en garde contre son interdiction qui est, estiment-ils, une question politique et non un épisode judiciaire.

Paris, de Élie MASBOUNGI

Au moment où un mouvement de solidarité se manifeste à Paris avec la chaîne al-Manar du Hezbollah, menacée d’interdiction par un arrêt du Conseil d’État français attendu pour ce jeudi, des observateurs du monde de l’audiovisuel soulignent qu’une éventuelle interdiction ne pourrait être suivie d’effet du fait des accords entre la...