Les déclarations révèlent un manque de connaissance des problèmes arabes, selon le RD Les milieux politiques dénoncent les propos des congressmen US

Les propos tenus par les membres du Congrès américain, qui ont visité le Liban samedi dernier, ont continué à susciter des réactions indignées dans les milieux politiques. Les congressmen s’étaient prononcés pour le maintien des réfugiés palestiniens au Liban. La grande majorité des réactions réitère le rejet de l’implantation et l’attachement au droit au retour des Palestiniens. Ainsi, le Renouveau démocratique (RD) a-t-il qualifié d’« inacceptables » les prises de position des congressmen concernant leur conception de l’islam et la question des réfugiés palestiniens au Liban. « Ces déclarations révèlent un alignement flagrant sur les positions israéliennes et un manque de connaissance clair des problèmes du monde arabe et de la nature même des problèmes auxquels il est confronté », a souligné le RD. Estimant qu’il existe un consensus interlibanais sur le rejet de l’implantation des réfugiés palestiniens, le RD a indiqué que si ces derniers se trouvent au Liban, c’est le résultat des agressions israéliennes et de la négligence de la communauté internationale, qui n’a pas trouvé de solution équitable à cette question. Sur un tout autre plan, le RD a fustigé les critiques adressées par les congressmen à la religion musulmane, qui serait, selon ces derniers, « un obstacle au développement et à la réforme ». « Il s’agit d’une approche superficielle de l’islam, qui ignore très certainement l’aide incommensurable apportée par cette religion à l’humanité au cours des siècles », a-t-il souligné. Le RD a enfin estimé que la question des droits de l’homme et de la femme constituaient des questions fondamentales qui sont au programme des forces démocratiques et réformistes actives dans la région depuis des années, et qu’il était bon que les forces étrangères commencent à s’en soucier quelque peu. « Mais il est inadmissible de lier ce dossier d’une manière arbitraire à d’autres revendications auxquelles il n’est pas rattaché », a-t-il conclu. Le ministre du Développement administratif, le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, a exprimé son étonnement à la suite des déclarations des membres du Congrès US. « Il est curieux qu’ils soutiennent que l’implantation des réfugiés palestiniens constitue le meilleur chemin vers la paix au Liban. Ils nous proposent comme modèle l’expérience jordanienne. Or, ils veulent “libaniser” les Palestiniens comme il les ont “jordanisés” par le passé », a-t-il indiqué. « À cela, nous répondons que ce qui s’est produit en Jordanie ne se produira jamais au Liban quel qu’en soit le prix. Ce projet est un projet de guerre et non de paix », a poursuivi M. Pakradouni. « Celui qui souhaite la paix souhaite le retour des Palestiniens dans leur patrie; celui qui veut la guerre tentera de les implanter. Ce sont là des vérités historiques qui ne pardonnent pas », a-t-il souligné. De son côté, le député du Hezbollah, Abdallah Kassir, a estimé que les propos des membres de la délégation américaine « vont dans le sens du complot sioniste visant à implanter les Palestiniens » au Liban. « Il s’agit d’un discours israélien prononcé par des Américains. Les Libanais le rejettent entièrement. Ces propos démontrent l’existence d’une complicité, voire d’une couverture assurée par les Américains à la politique sioniste hostile à la cause palestinienne, au peuple palestinien et au droit de retour », a-t-il souligné. Le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, a lui aussi réitéré son refus de l’implantation des réfugiés palestiniens, estimant que « nous sommes face à une nouvelle opération d’implantation de valeurs qui n’ont rien avoir avec nous». « Nous sommes pour la démocratie et la liberté, ainsi que pour les droits de la femme, mais l’homme doit rester vivant. Nous sommes le berceau des religions dans la région, et si certains ont mal appliqué ces dernières, cela ne veut pas dire qu’elles n’existent pas. Quant à l’implantation au sens littéral, celle des réfugiés palestiniens, cela va à l’encontre de la légalité internationale, des droits palestiniens et des résolutions internationales (...). Il s’agit d’un erreur qui met en péril l’existence du Liban et menace son équilibre démographique », a-t-il indiqué. « Le cachet de cette délégation US est sioniste », a-t-il poursuivi, avant de mettre en exergue la volonté du Liban de défendre les acquis de la Résistance. Parmi les voix qui se sont élevées pour dénoncer les propos de la délégation, il convient également de citer celles des députés Sami el-Khatib et Mohammed Yéhia.