La présidentielle, une occasion pour Washington d’imposer ses desiderata à Damas, souligne le « Amid »

Pour Carlos Eddé, il est « tout à fait naturel » qu’une délégation US se rende au Liban en ce moment-clé de l’échéance présidentielle, puisque les États-Unis estiment que cette présidentielle « est une chance d’imposer aux Syriens (et aucunement aux Libanais) ses desiderata ». Pour le Amid du Bloc national, ce n’est pas le Liban qui intéresse Washington, qui « l’utilise simplement comme moyen de pression sur Damas », sans compter que ce qui servirait aujourd’hui les intérêts US, c’est une stabilité sécuritaire au Liban. Interrogé sur les convergences entre les positions du BN et celles de Washington, il a rappelé que son parti appelle « depuis 1976 » au retrait des troupes syriennes du Liban, alors que du côté US, la demande est « saisonnière et dictée par les intérêts américains ». Précisant qu’à certaines périodes, les USA souhaitaient que l’armée syrienne demeure au Liban, « et c’est ce qui se passait ». Concernant les dix « commandements » pour le choix du futur chef de l’État édictés par Walid Joumblatt, avec lequel il s’était d’ailleurs longuement entretenu la semaine dernière, Carlos Eddé a indiqué qu’il y avait beaucoup de points communs entre le document du PSP et la vision du BN, mais aussi beaucoup de divergences. Comme, par exemple, les relations libano-syriennes et le déploiement de l’armée libanaise sur l’ensemble du territoire national. « Dans tous les cas, la majorité des candidats actuels a le profil syrien, et parce qu’ils veulent bénéficier de la bienveillance de la Syrie pour arriver au pouvoir, les discours qui sont les leurs ne fâchent en rien Damas », a conclu Carlos Eddé.