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Actualités - CHRONOLOGIE

Social - La CGTL entend recourir à l’escalade et les chauffeurs de taxi menacent de relever leurs tarifs Les syndicats protestent contre l’indifférence de l’État face à la hausse du prix de l’essence

Il fallait un peu s’y attendre : dans les milieux des syndicats, la colère commence à monter face à l’indifférence de l’État devant la flambée du prix du brut, qui s’est répercutée à son tour sur le prix de l’essence sur le marché local. Le mécontentement des syndicats s’explique surtout par le fait que sur les 24 000 livres qui représentent en moyenne le prix des 20 litres d’essence, le consommateur paie 17 000 en taxes que les autorités gardent inchangées, laissant au citoyen le soin d’assumer le poids de la hausse des prix des carburants, sachant que celle-ci risque de se répercuter sur le coût des biens de consommation. Les chauffeurs de taxi et de taxi-service commencent à brandir la menace d’une augmentation de leurs tarifs, alors que la CGTL entend recourir à l’escalade pour protester contre « l’indifférence des autorités face à l’érosion continue du pouvoir d’achat des Libanais ». La CGTL a appelé hier son bureau à une réunion extraordinaire, qui se tiendra demain, mercredi, « afin de prendre les mesures qui s’imposent » et a invité les deux Fédérations des syndicats des transports en communs à « recourir à l’escalade ». Dans une déclaration, le président de la centrale syndicale, Ghassan Ghosn, a accusé l’État d’avoir « abandonné son rôle qui consiste à préserver l’équilibre socio-économique pour endosser celui de l’autorité féodale, notamment dans le secteur des carburants ». Et d’expliquer son point de vue en estimant que « l’État se contente de prélever sa part des taxes élevées qu’il impose et laisse le marché local se débattre avec les fluctuations des prix, sans se soucier des répercussions de la hausse des prix du pétrole sur le pouvoir d’achat d’une population qui ploie sous le poids des charges financières ». M. Ghosn a mis l’accent sur l’impact d’une hausse continue des prix à la pompe sur les biens de consommation « alors que les personnes à revenus limités parviennent à grand-peine à se procurer les produits de première nécessité ». Vendredi, le baril de brut a atteint les 40 dollars, pour le première fois depuis près de 14 ans, ce qui a poussé les autorités libanaises à relever immédiatement de 400 livres le prix du bidon d’essence. Le président de la CGTL a également mis l’accent sur l’impact de la hausse des prix du mazout sur le coût de la production. Il a invité l’État à intervenir pour freiner cette augmentation des prix en réduisant les taxes qu’il impose sur l’ensemble des dérivés pétroliers et en gérant lui-même le secteur des carburants. M. Ghosn a en outre souligné la nécessité d’une remise en fonctionnement des raffineries de Tripoli et de Zahrani. Parallèlement, le conseil exécutif de la Fédération des syndicats de chauffeurs de taxi a tenu une réunion extraordinaire avec un seul point inscrit à son ordre du jour : la hausse régulière du prix de l’essence, en violation des barèmes des prix publiés chaque semaine par le ministère de l’Énergie et de l’Eau. Après avoir considéré que les chauffeurs de taxi ne peuvent plus supporter une hausse hebdomadaire des prix à la pompe, la fédération a demandé à l’État de leur permettre d’acheter par jour deux bidons d’essence au prix de revient et de lutter contre la concurrence des voitures privées, soulignant qu’ils envisagent « sérieusement » de relever leurs tarifs. Le Rassemblement syndical indépendant a de son côté invité le ministère du Travail à convoquer sans tarder le comité de l’indice des prix afin de déterminer le niveau de cherté de vie. Il a aussi réclamé un relèvement du salaire minimum qui doit être fixé, selon lui, à 600 000 livres. « Le prix du bidon d’essence représente le double de ce qu’un travailleur perçoit par jour sur base du salaire minimum. Nous appelons le ministère des Finances et le gouvernement à mettre fin à des taxes qui sont devenues mortelles pour 90 % des Libanais », a indiqué le Rassemblement syndical indépendant dans un communiqué. Il a également exhorté les autorités à organiser la présence de la main-d’œuvre étrangère au Liban pour mettre fin à la concurrence illégale et permettre ainsi à des milliers de chômeurs de trouver du travail.
Il fallait un peu s’y attendre : dans les milieux des syndicats, la colère commence à monter face à l’indifférence de l’État devant la flambée du prix du brut, qui s’est répercutée à son tour sur le prix de l’essence sur le marché local. Le mécontentement des syndicats s’explique surtout par le fait que sur les 24 000 livres qui représentent en moyenne le prix...